Émergence de foyers Covid-19
Appel à la vigilance des employeurs

Mis en ligne par Cédric MICHELIN
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Alors que le 23 juin, le gouvernement a allégé les protocoles sanitaires pour les entreprises en France face au Covid-19, dans le même temps, de nouveaux foyers épidémiques apparaissaient notamment dans le secteur agricole. Ce qui n'est pas sans poser questions à quelques semaines des vendanges ou autres travaux à fort besoin de main d'œuvre.

Appel à la vigilance des employeurs

Dans le cadre d’une grande campagne de dépistage menée auprès des salariés agricoles des Bouches-du-Rhône, un nouveau foyer de contamination a été détecté le 12 juin. Douze salariés agricoles travaillant sur deux exploitations auraient été testés positifs. Il s’agit de saisonniers étrangers arrivés en France avant le début du confinement. Cette campagne de dépistage avait été lancée après que 30 saisonniers étrangers (sur 202 personnes contrôlées) avaient été testés positifs le 2 juin dans le nord du département. Employés par l’entreprise espagnole Terra Fecundis, certains d’entre eux étaient arrivés après que le gouvernement avait autorisé l’arrivée de saisonniers étrangers européens pour l’agriculture (circulaire du 25 juin). Selon plusieurs syndicats de salariés, au moins 80 saisonniers ont été testés positifs au 11 juin dans les Bouches-du-Rhône, et un salarié se trouverait en soins intensifs. La société Terra Fecundis est par ailleurs au centre d’une vaste procédure judiciaire à son encontre, notamment pour fraude sociale.

Quelques jours plus tard, de l'autre côté de la frontière, l'abattoir Tönnies Fleisch de Rheda-Wiedenbrück (nord-ouest de l'Allemagne) a dû fermer après la découverte de nombreux cas de coronavirus parmi les employés. Au 16 juin, sur les 1.106 salariés testés, 730 étaient positifs. Les autorités ont mis en place des mesures de quarantaine pour environ 7.000 personnes : les employés infectés par le Covid-19, ceux qui ont été en contact avec eux et les salariés non encore testés. L'usine – l'une des plus grandes d'Allemagne – concentre près de 10 % de la capacité nationale d'abattage de porcs, ce qui laisse présager d'importantes conséquences sur le marché outre-Rhin. « Le groupe Tönnies abat environ 60.000 porcs par jour, dont près de la moitié à Rheda. En Allemagne, Tönnies représente plus de 20 % de la capacité d'abattage », affirme l'Ifip (institut français du porc).

Ce qui arrive à cet abattoir peut malheureusement se produire partout. C'est pourquoi, bien que le protocole sanitaire ait été allégé, il est conseillé de ne pas relâcher la garde. Les conséquences pourraient s'avérer désastreuses en pleines vendanges ou toute autre période cruciale pour l'exploitation, sans oublier évidemment, la santé et la quarantaine du chef d'exploitation, de sa famille et de ses collègues.

La MSA en appui, une aide à l’équipement

Pour rappel, tous les conseils et informations pratiques répertoriés par la MSA afin de poursuivre le travail agricole dans de bonnes conditions sont désormais regroupés dans l'espace unique ssa.msa.fr. « Les consignes sanitaires nationales et par filières sont disponibles sous forme de fiches pratiques, vidéos, guides et modules interactifs », explique la MSA. Parmi les derniers contenus mis en ligne, élaborés avec des experts en santé et sécurité au travail, figurent des consignes générales d'organisation du travail, ainsi que par filières. D’autre part, la MSA rappelle que des conseillers en prévention, médecins et infirmiers de la MSA sont disponibles pour aider, en présentiel ou à distance, les employeurs de main d’œuvre et exploitants. Enfin, la MSA propose aux structures agricoles « fortement impactées » par le Covid-19 un « appui ciblé pouvant prendre la forme d’une aide financière » pour « les aider à acquérir des équipements collectifs durables leur permettant d’appliquer les impératifs sanitaires ».