Ferme du Cluselier à Saint-Forgeot
Des naissances surveillées à distance

Marc Labille
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Éleveur de bovins et d’ovins dans l’Autunois, Tanguy de Lachaise a fait équiper ses bâtiments de deux caméras pour la surveillance des agnelages en bergerie et des vêlages en plein-air.

Des naissances surveillées à distance
Fixée sous un haut-vent, la caméra permet de surveiller à distance les vêlages en plein-air qui se déroulent dans un pré attenant à l’exploitation.

À Saint-Forgeot, Tanguy de Lachaise élève 170 brebis et 60 vaches allaitantes. Installé depuis deux ans sur la ferme de son beau-père qu’il a désormais reprise, le jeune homme a développé la vente directe tout en conservant les grands principes de l’exploitation : investissements limités, gros travaux délégués à des entreprises, conduite à l’herbe des animaux.

Avec des génisses hivernées dehors, des vêlages précoces en plein-air et des broutards vendus à la fin de l’automne, le parc bâtiment était suffisant pour abriter les vaches. À l’existant, Tanguy a tout de même adjoint une nouvelle bergerie. Une construction plutôt imposante mais qui est entièrement autofinancée grâce à des panneaux photovoltaïques installés sur le toit, précise l’éleveur. La bergerie a été bâtie dans le prolongement du hangar et de la stabulation bovine d’où une hauteur importante. Un gage de polyvalence pour ce bâtiment, fait valoir l’exploitant qui reconnaît toutefois que pour le confort des brebis et de leurs agneaux, un mur de paille doit être dressé le long des portes en hiver. Le bardage acier sera bientôt doublé d’un bardage bois plus chaleureux.

Vision nocturne et haute définition

Sous le toit de la bergerie, Tanguy aménage quatre cases à l’aide de barrières et de cornadis amovibles. La ferme étant à plus d’un kilomètre de l’habitation du jeune éleveur, la bergerie est surveillée à distance par une caméra fixée au plafond. Cette dernière est équipée de la lumière, du son et d’une vision nocturne par infrarouge qui ne dérange pas les animaux, fait valoir l’agriculteur. Orientable dans tous les sens, elle offre une capacité de surveillance impressionnante. Sur tablette, smartphone ou PC, Tanguy parvient à visualiser ce qui se passe dans sa bergerie avec une précision remarquable. La connexion entre la bergerie et la maison de l’éleveur est assurée par un pont wifi. « C’est gratuit et très fiable », assure Tanguy qui peut commander sa caméra depuis son portable. Même les leds éclairant la bergerie peuvent être actionnées à distance.

Pas un agneau de perdu !

Pour Tanguy, les bénéfices de cette caméra sont sans appel. « Au terme d’une saison complète, nous n’avons pas perdu un seul agneau la nuit », se félicite-t-il. « La présence de caméras incite à la surveillance. Alerté par la caméra, je me suis beaucoup levé pour aller dans la bergerie. Mais j’ai sauvé tous mes agneaux ! », confie l’éleveur qui assure avoir beaucoup gagné en tranquillité. N’étant plus contraint d’aller à sa bergerie chaque soir d’hiver vers 23 heures, il peut même sortir dîner en famille ou entre amis, fait-il valoir. Son smartphone lui permet de garder un œil sur ses brebis d’où qu’il soit.

Pour les vêlages en plein-air aussi

Une seconde caméra équipe la stabulation bovine en hiver et à la belle saison, quand les vaches réalisent leurs vêlages au pré, cette caméra est fixée sous un haut-vent avec vue sur le pré de vêlage attenant à la ferme, explique Tanguy. « Cela m’évite de retourner à la ferme toutes les deux heures comme nous le faisions avant », confie l’agriculteur. La caméra est aussi un gage de sécurité vis-à-vis des malveillants, ajoute-t-il. Le prix des deux caméras s’élève à 10.000 €, mais Tanguy a pu bénéficier d’une aide de 4.000 € dans le cadre du PCAE. « Un investissement vite amorti et des heures de sommeil de gagnées », conclut-il.

Toiture photovoltaïque : encore plus rentable que prévu !
La nouvelle bergerie est entièrement autofinancée grâce à des panneaux photovoltaïques.

Toiture photovoltaïque : encore plus rentable que prévu !

D’une puissance de 100 Kilo Watt Crête, la toiture photovoltaïque de la Ferme du Cluselier est entrée en service en juillet 2019. Le projet prévoyait une production d’électricité procurant un revenu de 12.000 € par an. Au bout d’une année d’utilisation, l’installation a produit 15.000 € issu de la vente d’électricité. Avec des annuités inférieures à 12.000 € (construction et aménagement de la bergerie, panneaux photovoltaïques), le bâtiment s’autofinance à plus de 100 %, se félicite Tanguy. Enthousiasmé par ce bon résultat, le jeune agriculteur a d’ores et déjà signé pour un second toit photovoltaïque de même puissance soit 700 m². Il prendra place sur la stabulation bovine qui sera rénovée à cette occasion. « Le contrat de rachat de l’électricité est de 20 – 25 ans et l’emprunt est à rembourser sur 15 ans. Pendant 15 ans, le bâtiment photovoltaïque s’autofinance et au bout de 15 ans, le revenu de l’énergie solaire subviendra aux besoins de la famille », confie Tanguy.