Terra Vitis
Une certification qui prend de l’ampleur

Régis Gaillard
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Pour celles et ceux qui souhaitent aller plus loin en terme de certification, s’offre à eux la possibilité de souscrire, volontairement, à la démarche Terra Vitis.

Une certification qui prend de l’ampleur
Les viticulteurs de Péronne sont particulièrement investis dans la démarche Terra Vitis. Image d'archive

Une certification pour et par les viticulteurs. C’est ainsi que l’on pourrait résumer Terra Vitis qui, depuis son lancement en septembre 2018 dans la région, ne cesse de prendre de l’ampleur non seulement en Bourgogne mais aussi en Saône-et-Loire. La structure animée par Maxime Gazeau, de la chambre d’agriculture départementale, compte aujourd’hui 39 adhérents en Bourgogne Franche-Comté. Une association régionale, présidée par Marie-Colette Vandelle, qui devrait encore grandir et dépasser la cinquantaine de membres dans le courant de l’année.

Une vraie philosophie

La certification environnementale Terra Vitis, née à l’initiative de quelques vignerons du Beaujolais, est portée par la Fédération nationale Terra Vitis. Le réseau Terra Vitis est constitué de plusieurs centaines de vignerons issus de tous les vignobles français. Cette certification permet de reconnaître les vignerons engagés dans une démarche de viticulture durable et raisonnée. Elle s’appuie sur les trois piliers du développement durable : économique, social et environnemental. La mise en œuvre implique le respect du cahier des charges Terra Vitis portant sur six principes d’action : respecter le terroir, protéger la vigne et la récolte, respecter les hommes, innover et évoluer, respecter la société et respecter le consommateur. Un organisme indépendant, en l’occurrence Certipaq, contrôle régulièrement en Bourgogne Franche-Comté le respect du cahier des charges chez les adhérents. Une certification qui doit être renouvelée chaque année, la décision finale revenant à un comité de contrôle composé de viticulteurs de l’association.

Particulièrement investis dans la démarche, les viticulteurs de Péronne ont ainsi souhaité aller plus loin que la certification HVE (selon le niveau 1, 2 ou 3 toutefois). « Car cela reflète mieux le travail que nous réalisons non seulement dans nos vignes mais aussi à la cave. Le cahier des charges Terra Vitis est bien plus contraignant que celui que l’on trouve en HVE. Cela nous oblige aussi à faire de réels efforts pour être dans les clous. Et il y a un vrai contrôle qui ne laisse rien passer ». Et les professionnels de souligner la philosophie qui sous-tend cette démarche à l’image de l’interdiction des CMR, du désherbage en plein… « La plus grosse contrainte réside dans le fait que désormais nous devons absolument marquer tout ce que nous faisons. Mais c’est juste un réflexe à acquérir. L’idée est aussi, dans cette démarche, de ne plus avoir recours au désherbage chimique, de limiter les intrants, etc. ».

Un coût loin d’être neutre

Démarche totalement volontaire, Terra Vitis suppose, en outre, un réel investissement financier de la part des viticulteurs. Alors que la seule inscription coûte 330 € par exploitation, il faut ajouter 40 € par hectare avec un maximum de 2.200 € par exploitation. « Pour certaines exploitations, Terra Vitis peut être une étape avant de basculer en bio. Terra Vitis n’est pas figée dans le temps et va forcément évoluer, car la démarche est portée par les viticulteurs eux-mêmes ».