Les brèves du 27 juillet 2023

Mis en ligne par Cédric Michelin
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Voici les brèves du 23 juillet 2023

Les brèves du 27 juillet 2023

Prix alimentaires : pas de baisse « significative » des prix en septembre, prévient Lidl

Le directeur exécutif des achats et du marketing de Lidl France Michel Biero a déclaré qu’il n’y aura « pas de baisse significative » des prix alimentaires en septembre, déplorant que les industriels « ne mettent pas la main à la poche pour aider la déflation », dans une interview accordée à la matinale de RTL, le 26 juillet. « Il faut arrêter de vendre du rêve aux Français, on ne retrouvera pas les prix d’avant crise », souligne le distributeur, qui prévient que « le septembre vert » annoncé n’aura pas lieu. Alors que les 75 plus grands industriels s’étaient engagés à renégocier avec la grande distribution, sous certaines conditions, le porte-parole de Lidl explique qu’« un seul fournisseur sur 75 » a accordé « une baisse de 3 % » à l’enseigne et qu’il reçoit, en revanche, des propositions de « promotions de 10 % valables pendant deux mois et sur un seul produit de toute la gamme du fournisseur ». Plus largement, M. Biero déplore un manque de « transparence ». « Si [les fournisseurs] nous disent qu’il n’y a pas de baisse, je l’entends, mais qu’ils nous le démontrent, qu’ils viennent avec de la transparence. Aujourd’hui, nous sommes dans l’opacité la plus totale », poursuit-il. Le distributeur indique avoir baissé le prix de ses produits de marque de distributeur (MDD) « entre 8 et 10 % » depuis avril sur « plus de mille références ».

Relations commerciales : le président de l’Autorité de la concurrence critique Egalim

Alors que les prix de l’alimentation ont flambé depuis le début de la guerre en Ukraine, le président de l’Autorité de la concurrence Benoît Cœuré estime que la loi Egalim « ne marche pas » dans le contexte actuel, apprend-on dans un entretien accordé au Figaro le 11 juillet (article payant). « La loi Egalim est typiquement un texte qui a des conséquences anticoncurrentielles, pour des raisons politiques parfaitement louables mais sans qu’on en ait fait l’évaluation. Cela devait améliorer le revenu des agriculteurs, mais en 2022, ce sont les marges des industriels qui ont le plus augmenté. Cela ne marche pas », explique-t-il. Il va même jusqu’à déplorer que « le Parlement ait décidé de reconduire et même renforcer ce système » en votant la loi Descrozaille [voir notre dossier]. Dans une interview accordée à nos confrères du Parisien début juillet (article payant), Benoît Cœuré mettait déjà en garde les entreprises qui réaliseraient des « profits excessifs » en passant des hausses de prix non justifiées par l’inflation. « Attention, nous sommes vigilants et on a les instruments pour sanctionner, même sévèrement », avertissait-il. Selon l’Observatoire de la formation des prix, les marges des industries alimentaires ont progressé de 4 % en 2022.

Viande in vitro : un fabricant dépose une demande d’approbation en Suisse et vise l’Europe

Le fabricant israélien de viande cultivée Aleph farms a annoncé, le 26 juillet, avoir déposé une demande d’approbation réglementaire en Suisse dans l’objectif de se développer en Europe. L’entreprise – qui compte l’acteur américain Leonardo di Caprio parmi ses investisseurs – a soumis une demande auprès de l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires. Avant cela, la start-up avait déjà déposé des demandes d’autorisation en Israël, aux États-Unis et à Singapour. La Suisse est « le premier pays en Europe » où elle entame des démarches, a précisé un porte-parole à l’AFP. L’entreprise voit le pays alpin comme une porte d’entrée sur le continent et a noué un partenariat avec la plus grande enseigne de distribution suisse, Migros, pour commercialiser ses steaks de bœuf cultivés. Le distributeur est entré au capital de la start-up en 2019. Selon une étude menée conjointement par Aleph Farms et Migros, « 74 % des consommateurs suisses sont ouverts à l’idée d’essayer de la viande cultivée » à la fois par « curiosité » et par intérêt pour les questions de « durabilité » et de « bien-être des animaux ». La start-up vise d’abord un prix « similaire au bœuf ultra-premium », précise son porte-parole, même si l’objectif est de parvenir à des prix « à parité » avec la viande plus conventionnelle dans les années à venir.

Produits laitiers : Maîtres laitiers du Cotentin s’associe avec Walmart pour exporter en Chine

Cinq ans après la rupture de son contrat avec le chinois Synutra, la coopérative Maîtres laitiers du Cotentin a signé un partenariat avec le distributeur américain Walmart pour exporter du lait de longue conservation vers la Chine, selon les informations du quotidien Le Figaro (article payant). La production des bouteilles de lait (entier et écrémé) a été lancée, le 26 juillet, sur le site de Méautis (Manche). Le lait sera commercialisé sous l’une des marques du géant américain de la grande distribution, en magasin et sur Internet. Les premiers envois sont prévus dans la deuxième quinzaine d’août, précise Le Figaro. L’usine de Méautis, ouverte en 2017, avait été construite en prévision d’un partenariat entre les Maîtres laitiers du Cotentin et l’industriel chinois Synutra. Ce dernier s’était engagé sur 690 millions de briquettes par an, mais les ventes en Chine n’avaient pas suivi. Finalement, Synutra avait rompu son contrat avec la coopérative normande à l’été 2018. Dans un communiqué, les Maîtres laitiers du Cotentin avaient expliqué que la situation avait mené à des « défauts de règlements » de la part de leur client. La coopérative a réalisé des investissements conséquents pour ce site (114 M€ annoncés en 2014) qui produit également de la crème et du beurre.

Abattoirs : L214 dénonce les pratiques de l’abattoir de Bazas (Gironde) et attaque l’État

L’association de défense des animaux L214 a réclamé le 26 juillet la « fermeture d’urgence » d’un abattoir public de Gironde, contre lequel elle porte plainte pour « cruauté et sévices », tout en engageant un recours en responsabilité contre l’État. D’après l’AFP, L214 a mis en ligne des images tournées en avril et mai dans cet établissement situé à Bazas, détenu par la communauté de communes locale et la coopérative Terres du Sud, en difficulté financière depuis plusieurs années. Cette vidéo montre « des pratiques et des installations qui sont en violation grave de la réglementation », affirme L214. L’association pointe « des coups d’aiguillon électrique dans l’anus et les yeux », des « étourdissements ratés » en raison d’un outillage « défaillant » des animaux suspendus et saignés « encore conscients », parfois devant leurs congénères, ainsi qu’un box d’immobilisation « inadapté ». En avril 2016, un rapport d’inspection des services sanitaires de Gironde avait listé de nombreuses « non-conformités » au sein de l’abattoir. « Les inspecteurs avaient relevé nombre d’infractions qu’on retrouve sur les images de 2023 », accuse L214, qui annonce également un recours en responsabilité contre l’État auprès du tribunal administratif de Bordeaux pour « manquement à sa mission de contrôle de l’application de la réglementation ».

Influenza aviaire : Maïsadour compte vacciner 60 à 80 000 canards par semaine

Alors que la campagne de vaccination contre l’influenza aviaire doit démarrer au 1er octobre, Maïsadour indique pouvoir vacciner « entre 60 000 à 80 000 animaux chaque semaine », d’après un communiqué du 25 juillet. Le n°2 du foie gras affirme qu’il « sera totalement prêt au 1er octobre pour déployer la vaccination ». La coopérative landaise planche sur « un large dispositif de traçabilité des animaux vaccinés avec les vétérinaires », tout en préparant la « mise en place opérationnelle du vaccin » : « des équipes de vaccination sont recrutées, les collaborateurs et les éleveurs sont formés et un large travail sur la logistique et les plannings est mené ». « Attendu avec impatience par les éleveurs », le vaccin « s’impose désormais comme une solution complémentaire et indispensable aux mesures de biosécurité ». Par ailleurs, Maïsadour « salue » les indemnisations récemment annoncées par le gouvernement, en particulier celles pour le maillon sélection-accouvage (activité exercée par le groupe). Néanmoins, le groupe landais « reste en attente du dispositif d’indemnisation lié aux mesures de dédensification » pour les mises en place de l’hiver 2023-2024.

Blé tendre : une récolte au-dessus de la moyenne des cinq dernières années (Agritel)

Le cabinet Agritel (groupe Argus Media) estime la récolte française de blé tendre à 34,8 Mt en 2023, un niveau proche des 35 Mt estimées au 17 juillet par le service statistique du ministère de l’Agriculture (Agreste). « Cette moisson 2023 est correcte dans l’ensemble, mais elle déçoit par rapport aux attentes du printemps », souligne Gautier Le Molgat, directeur général d’Agritel. La production française de blé tendre s’affiche ainsi en hausse de 1,12 Mt par rapport à l’an passé, et de 1,3 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Quant au rendement, il s’élève à 73,02 q/ha, soit une hausse de 1,4 % par rapport à la moyenne quinquennale, selon Agritel. Pour autant, « face à des conditions météo très compliquées en fin de printemps, une grande hétérogénéité des rendements est enregistrée entre les régions et au sein même des exploitations, selon les types de sols et les variétés », ajoute Gautier Le Molgat. À l’origine, « les conditions hivernales satisfaisantes et le début du printemps humide » promettaient pourtant cette année « un très haut niveau de rendement », rapporte le communiqué. Mais les épisodes de gel tardif du mois d’avril dans l’est de la France, et l’absence totale de pluie de mi-mai à mi-juin ont « nettement réduit le potentiel de production dans les deux tiers du nord du pays ».

Fruits : le Modef condamne l’arrachage des greffons d’arbres fruitiers dans le Tarn

Dans une lettre ouverte au ministre de l’Agriculture en date du 26 juillet, le Mouvement de défense des exploitants familiaux (Modef) condamne la destruction de 7000 greffons d’arbres fruitiers dans le Tarn et appelle à l’apaisement. Pour le syndicat, le soutien des pouvoirs publics à des « systèmes plus vertueux » éviterait aux exploitations en agriculture biologique d’être contraintes à repasser en conventionnel. Plus généralement, dans sa lettre ouverte, le syndicat fustige la Pac, qui « encourage depuis des décennies à l’intensification des pratiques agricoles, la baisse du revenu des paysans, la disparition de milliers d’emplois agricoles, l’accélération du dérèglement climatique… ». Dans le cadre du PLOA (Pacte et loi d’orientation agricole), le syndical revendique, par ailleurs, l’amélioration des revenus des paysans, la relocalisation et la diversification des productions à une échelle micro-économique, l’interdiction des importations ne respectant pas les normes françaises, ou encore l’installation de 500 000 paysannes et paysans. « La ferme familiale à taille humaine est la seule forme d’organisation sociale de la production à même de pouvoir répondre à l’ensemble des besoins et des exigences des consommateurs français », conclut le syndicat.

Fruits et légumes : bio ou non, leurs prix ont flambé, selon Familles rurales

Les prix des fruits et légumes auraient augmenté de 16 % en un an, selon le dernier observatoire de l’association de consommateurs Familles rurales, dévoilé le 25 juillet. Cette année, l’inflation a été marquée de manière importante quelle que soit la gamme considérée, qu’il s’agisse du conventionnel (+17 %) ou du bio (+15 %). Au contraire, en 2022, les évolutions des produits bio et conventionnels avaient divergé. En 2023, s’agissant des fruits, l’écart entre bio et conventionnel est plus marqué : +14 % en conventionnel et +8 % en bio. Le prix de la carotte en un an aurait progressé de 65 % en conventionnel et de 35 % en bio. Pareillement, la fraise serait plus chère de 25 % et de 22 %. En revanche, le prix de l’abricot aurait reculé de 14 % en conventionnel, mais aurait pris 6 % en bio. L’association dénonce un « système de marges maintenu par la loi Descrozaille qui pénalise autant les consommateurs que les producteurs », rappelant que « manger au moins cinq fruits et légumes par jour représente entre 5 % et 18 % d’un Smic net mensuel pour une famille de quatre personnes ».