INAO
Les producteurs prêts à intégrer les attentes sociétales

L’Inao termine un cycle de consultations des producteurs de produits sous signes officiels de qualité afin de les adapter aux attentes sociétales, notamment aux enjeux environnementaux, à la santé et au bien-être animal.

Les producteurs prêts à intégrer les attentes sociétales
Philippe Brisebarre, président du Conseil permanent de l'Inao. ©Agrapresse

L’Institut national de l’origine et de la qualité Inao vient de tenir huit réunions régionales sur les neuf proposées aux professionnels du 7 juin au 14 septembre partout en France, afin de faire évoluer les labels de qualité en y intégrant des « enjeux contemporains ». Ces enjeux, appelés aussi « attentes sociétales », concernent le dérèglement climatique, la durabilité, l’eau, le bien-être animal, la décarbonation. Le cycle de consultations qui s’achèvera à la rentrée vise à créer une émulation à l’intégration de ces enjeux contemporains dans les pratiques de production, a indiqué Philippe Brisebarre, président du Conseil permanent de l'Inao, lors d’un point presse mi-juillet.

Au-delà du cahier des charges

« Lors de ces réunions, des exemples ont été présentés aux organismes de défense et de gestion (ODG), qui sont des syndicats de producteurs, pour créer une émulation entre eux, afin « d’embarquer le plus grand nombre de producteurs », a rapporté Philippe Brisebarre. Dans les consultations, il est proposé aux ODG « d’aller plus loin » que ce qu’imposent les cahiers des charges. Le principe est que « le contenu de la promesse au consommateur soit complété par des règles de durabilité », a-t-il précisé. La prise en compte de ces attentes pourra se faire dans ou hors du cahier des charges. « On commence par poser les orientations, on fixe les règles après », a-t-il ajouté. L’AOC viticole du Ventoux par exemple veut éviter d’avoir « une approche normative » (lire encadré). Voici quelques pistes de réflexion, qui seront ensuite discutées : la réduction des additifs dans les élevages pour la viande, l’implantation de cépages résistants au mildiou et à l’oïdium, l’enherbement entre les vignes, l’intégration de critères de bien-être animal notamment au travers des bâtiments d’élevage. Plusieurs projets émergent et l’objectif est que les autres ODG s’en inspirent : un projet de modification du cahier des charges du kiwi de l’Adour pour s’adapter à la sécheresse, un programme de formations de l’Interprofession régionale du veau d’Aveyron sur les sujets environnementaux (légumineuses, méteils, couverts végétaux, …) pour l’automne et l’hiver 2023-2024, un plan d’action de l’AOC Ventoux de protection des sols et de réduction des impacts de la filière vin sur l’environnement.

AOC Ventoux

30 000 arbres pour l’agroforesterie

L’AOC Ventoux vient de définir sa « raison d’être », notion destinée aux sociétés à mission introduite par la loi Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises (loi Pacte). L’appellation compte aboutir à un plan d’action à l’horizon 2030. Ce plan d’action comporte la plantation de 30 000 arbres en agroforesterie, la multiplication par trois des surfaces enherbées entre les rangs de vignes, l’adaptation des pratiques culturales pour notamment augmenter la captation du carbone par plus de couvert végétal, et développer un réseau de consigne de bouteilles de verre. Sur ce dernier point, le projet est de réutiliser, à partir de cette année, au moins 300 000 bouteilles par an.