Vins d'apéritifs
Les vins d’apéritifs manquent de vins … français

Les marques françaises de vin d’apéritif, qui rencontrent un succès croissant à l’export, déplorent de ne pas trouver de capacité d’approvisionnement sur le sol français en vins « sans indication géographique ». Elles en appellent au gouvernement dans le cadre des initiatives de réindustrialisation.

Les vins d’apéritifs manquent de vins … français

Lors d’une audition au Sénat en prévision de la loi d’orientation sur l’agriculture française, la Fédération française des vins d’apéritif (FFVA) a appelé de ses vœux une politique volontariste en faveur de la plantation de vignes dédiées aux vins de base afin que les entreprises soient capables « de répondre à une demande des marchés pour les vins d’apéritif en croissance », indique l’organisation. « Nous aurions besoin de l’équivalent de 3.000 hectares supplémentaires en France », précise Franck Ribayre, vice-président du Syndicat français des vins mousseux (SFVM), membre de la fédération, certains vins aromatisés ou vins mousseux enregistrant des progressions annuelles de 20 à 30 % à l’export.

Produire français

Actuellement, près de 60 % des besoins des entreprises du secteur sont comblés par des importations, principalement en provenance d’Espagne, rappelle la FFVA. « La grande majorité des vignes plantées en France sont consacrées à la production de vins en AOC, reléguant les vignes destinées aux vins sans Indication géographique (4 %) au rang de variables d’ajustement en fonction de la générosité du millésime. La limitation des droits de plantation, plafonnée à 1 % par an, crée une situation de pénurie pour ces vins de base, car les autorisations de plantations sont bloquées par les gestionnaires des appellations », argumente le syndicat présidé par Jérôme Perchet, président de Noilly Prat.

Les représentants de la Fédération française des vins d’apéritif disent attendre du ministère de l’Agriculture qu’il fasse preuve d’une plus grande ouverture à l’adaptation nécessaire de la filière viticole française. « Il est inconcevable, déraisonnable et irresponsable de bâtir l’avenir de notre filière sur des approvisionnements en provenance d’Espagne, pays qui traverse l’une des pires sécheresses de son histoire », s’inquiète Jérôme Perchet. « Nous devons tout mettre en œuvre aujourd’hui pour produire ces vins sur le territoire français, sur des vignobles dédiés, avec des contrats à long terme ». La Fédération française des vins d’apéritif regroupe le Conseil national des vins aromatisés, le Syndicat français des vins mousseux et le Syndicat des grandes marques de Porto.