Agriculturez-vous
Différentes formes de vente directe

Cédric Michelin
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Vendredi 23 septembre, une nouvelle émission (25 minutes) d’Agriculturez-vous, le rendez-vous vidéo de l’agriculture et de la viticulture de Saône-et-Loire sur les réseaux sociaux, a fait le point sur l’œnotourisme et la vente directe. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les producteurs ont plein de nouveautés à proposer.

Différentes formes de vente directe
« Aujourd’hui, ce qui fait la notoriété des vins mâcon, c’est son très bon rapport qualité-prix » en Bourgogne, avant même un bon emplacement, expliquait Jérôme Chevalier, à droite sur la photo.

Pour en débattre, quatre nouveaux invités ont investi le plateau installé à la Roche-Vineuse. C’est par un portrait détonnant que débutait l’émission. En effet, Adrien Martinot est vigneron coopérateur aux Terres Secrètes et pourtant, il fait de la vente directe. Comment ? En s’impliquant et en « tenant le caveau » à Prissé, par alternance avec d’autres collègues et les équipes de la cave. Le travail ne manque pas pour écouler les cinq-six millions de bouteilles de la cave coopérative, mais la valorisation pour tous s’en retrouve grandement améliorée, tout en permettant des retours directs des consommateurs. La preuve donc qu’une coopérative « est la continuité de nos exploitations », soulignait-il pour mieux inviter à venir déguster au caveau les différentes gammes et cuvées.
Sur le plateau d’Agriculturez-vous en Saône-et-Loire, dans une des salles du musée de la vigne du Château de la Greffière, c’est une autre cave coopérative du Mâconnais, les Grands crus Blancs à Vinzelles, par la voix de son président Richard Goyat, qui représentait les 86 coopérateurs produisant sur 106 ha de vignes au total. « Avec l’œnotourisme, nous vendons 60 % de la production », se félicitait-il, que ce soit à une clientèle locale, de passage ou à des touristes, aussi bien l’été que l’hiver.
Même profil pour Jérôme Chevalier, vigneron coopérateur aux Orfèvres du vin à Charnay-lès-Mâcon, mais qui, lui, était venu pour parler de la future Cité des Climats et vins de Bourgogne à Mâcon. « Les gens veulent mettre un visage, une image sur le travail » des vignerons, rappelait-il en tant que président de l’Union des producteurs de vins Mâcon (UPVM). Sauf que ces vignerons ont justement du travail à la vigne, au chai et parfois aussi à l’export qui les mobilise tout au long de l’année. Et il faut un bon accueil, confirmait Richard Goyat. Comment faire dès lors pour concilier toutes ces exigences dans une même journée ?
Les caveaux collectifs ont permis de mutualiser des moyens, mais le public a toujours plus envie de savoir, de comprendre, de sentir, de vivre des expériences. Projet qui remonte à près de huit ans, la Cité de Mâcon ouvrira ses portes au printemps 2023 et sera la porte d’entrée de « tous les vins de Saône-et-Loire », même si le Chalonnais est attiré par la Cité "sœur" à Beaune. « On veut capter le visiteur » qui ne connaît pas bien les appellations, les terroirs… des notions complexes même pour les Bourguignons. Le parcours découverte et pédagogique de 600 m2 se terminera par une dégustation « pour faire découvrir notre région avant de renvoyer les visiteurs vers les domaines et les caveaux » de Saône-et-Loire.

S’essayer sans risque à la vente directe

Au Gaec Copex à Taizé, François Bonnetain a été dans cet état d’esprit là. Produire, transformer et expliquer les métiers d’agriculteurs au sein du Gaec. Précurseur de la vente directe, il garde son leitmotiv : expliquer le métier aux « gens qui ont envie de retrouver de la vérité dans les produits ». Salons, marchés, magasins de producteurs… les associés du Gaec portaient la bonne parole et ne se mettaient aucune barrière, en allant aussi dans les supermarchés « qui voulaient mettre en avant » le travail des agriculteurs. Aujourd’hui retraité, François Bonnetain n’en délaisse pas pour autant son bâton de pèlerin (de Taizé) en tant qu’élu de la Communauté de communes dans le Clunisois. Il porte, avec d’autres, Melting Popotte toujours dans l’objectif de « relocaliser une partie de l’alimentation » en local. Ce laboratoire d’idées - autant que de transformation - permet aux producteurs de s’essayer à la transformation en vue de se lancer dans la vente directe. Les producteurs ont ainsi la possibilité de « se diversifier » sans gros investissement et sans risque. Surtout que le Plan alimentaire territorial du Clunisois se fournit en partie chez les adhérents de Melting Popotte.
Preuve que les circuits courts sont portés par de plus en plus d’acteurs, publics comme privés, Groupama – assureur mutualiste – soutient aussi de longue date ces mêmes valeurs humanistes. Et pour accompagner l’essor de la vente directe, Groupama a créé une plateforme numérique : Granvillage. Le directeur institutionnel, Dominique Gonachon, annonçait d’ailleurs le lancement d’options « + » pour faire ses achats en ligne, prendre rendez-vous chez un producteur ou se faire livrer de bons produits du terroir. De quoi avoir tous les ingrédients pour cuisiner la recette du mois : une blanquette de veau, carottes et champignons.