Environnement
Faire entendre la voix des agriculteurs, mais pas seulement...

Berty Robert
-

Le projet était en gestation depuis plusieurs mois : l’association Bourgogne Franche-Comté Agri-Environnement est née le 14 septembre à Bretenière, en Côte-d’Or. Le but est de prendre une place légitime dans les débats environnementaux, mais aussi de travailler au retour économique que les agriculteurs peuvent attendre de leur implication. 

Faire entendre la voix des agriculteurs, mais pas seulement...
Au centre, Anton Andermatt, entouré de représentants agricoles de toute la Bourgogne Franche-Comté, est le premier président de l'association régionale Agri-Environnement. 

Se réapproprier les questions environnementales, reprendre une place légitime dans les débats sur cette thématique : voilà les volontés qui sous-tend la création, le 14 septembre dernier à Bretenière, près de Dijon, de l’association Bourgogne Franche-Comté Agri-Environnement. Voilà près de deux ans que le projet était dans les têtes de nombreux responsables agricoles régionaux, comme le confirme Christophe Chambon, président de la FRSEA BFC. Il fallait absolument que le monde agricole puisse faire entendre sa voix sur les questions environnementales, trop souvent monopolisées par des associations ou des organisations militantes perçues comme foncièrement hostiles à l’activité agricole. Le besoin d’un rééquilibrage dans les paroles et les messages diffusés devenait très fort.

Sortir des caricatures

BFC Agri-Environnement se veut donc la réponse à des débats parfois caricaturaux comme ceux vécus récemment à Besançon, lors des Assises nationales de la biodiversité, début septembre. « Nous faisons le constat d’une pression croissante, souligne Christophe Chambon, avec des associations qui parlent du monde agricole sans toujours le connaître ». L’assemblée générale constitutive, tenue à Bretenière, a débouché sur la formation d’un bureau et la désignation d’un président, en l’occurrence Anton Andermatt, polyculteur-éleveur installé en Saône-et-Loire. « Nous sommes les acteurs du terrain, précise le nouveau président, nous y travaillons tous les jours, c’est donc aussi à nous de nous exprimer sur les questions environnementales. Il ne faut pas qu’on laisse des personnes, moins au fait que nous des réalités, décider à notre place. Il m’est déjà arrivé de recevoir des associations environnementales sur ma ferme pour expliquer mon métier et parfois, j’ai eu des personnes étonnées de découvrir que mes vaches étaient dehors ! Cela en dit long sur le niveau de méconnaissance, parfois… Il faut aussi que la prise en compte de l’environnement se traduise, pour les agriculteurs, par du revenu financier en plus ». Parce qu’au-delà de la volonté de prendre une place dans le débat, il y a aussi la conscience pragmatique du fait que les agriculteurs doivent être rémunérés pour les services environnementaux qu’ils peuvent rendre. C’est de cela aussi dont la nouvelle association veut être porteuse.

Nécessité d’un retour économique

Elle est constituée de trois collèges : les membres fondateurs, les membres associés et les membres utilisateurs. Parmi les thématiques centrales sur lesquelles elle souhaite agir, l’association veut répondre présente sur celle des compensations carbone. « Nous devrons être proactifs sur ces questions, renchérit Christophe Chambon. L’objectif, c’est que l’aspect environnemental soit aussi synonyme de retour économique pour les agriculteurs ». Pour sa part, Florent Point, le président de JA BFC, rappelle que « l’adaptation des exploitations au changement climatique est une donnée aujourd’hui totalement intégrée aux réflexions globales sur l’installation des jeunes agriculteurs ». L’un des buts de la nouvelle association sera de formaliser les services environnementaux que les agriculteurs pourront proposer. Elle aura aussi pour objectif de valoriser ce qui se fait déjà. Un travail global sur un catalogue d’actions va donc être entamé sur le carbone, la biodiversité, la qualité de l’eau. « Il faudra également valoriser les expérimentations menées sur certaines exploitations », conclut Florent Point. D’ores et déjà, BFC Agri-Environnement a donc du pain sur la planche !

Une équipe qui se met à la tâche

Anton Andermatt, le président de BFC Agri-Environnement, est agriculteur dans l’est de la Saône-et-Loire, à Savigny-en-Revermont, et est âgé de 42 ans. Polyculteur-éleveur en agriculture raisonnée, il est installé depuis 2002 et produit notamment du lait à Comté. Sa première tâche, avec les membres de son équipe, va être de constituer un catalogue de prestations à proposer aux agriculteurs de BFC afin de les aider à évaluer et maîtriser leur impact environnemental. Il s’agit aussi d’emmener dans la démarche d’autres structures, telles que la Chambre régionale d’agriculture, le Crédit Agricole ou encore le Conseil régional de BFC. Autour d’Anton Andermatt, le bureau de l’association est constitué de la manière suivante :
– vice-présidents : Christophe Chambon (25) et Florent Point (58).
– secrétaire : Chantal Pelletier (58)
– secrétaire adjoint : Christophe Buchet (39)
– trésorier : Sébastien Neveux (89)