Cités des Climats et des vins de Bourgogne
33.000 visiteurs déjà accueillis dans les trois Cités des Climats et des vins de Bourgogne

Jeannette Monarchi - info-beaune.com Cédric Michelin
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Depuis la mi-juin, date d’ouverture officielle du réseau Cité des Climats et vins de Bourgogne (Chablis, Beaune et Mâcon), la Cité semble avoir déjà séduit ses différents publics. Un bon démarrage de fréquentation avec près de 33.000 visiteurs ont franchi les portes d’un des trois sites en trois mois.

33.000 visiteurs déjà accueillis dans les trois Cités des Climats et des vins de Bourgogne

Un concept qui plaît beaucoup. Bâtiments et scénographies sont plébiscités par les publics qui réagissent nombreux sur les réseaux sociaux et expriment leur sentiment : « C’est beau, c’est pédagogique, j’ai appris quelque chose… ». De quoi conforter le BIVB qui est à l’origine de ce réseau culturel et touristique, et l'association gérant ce réseau de Cités, dans le bien fondé du projet à 22 millions d’euros.
À l’occasion de la conférence de presse du bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne (BIVB) donné le 10 octobre, Benoît de Charette, président de la Cité des Climats et vins de Bourgogne, a présenté le bilan de la période estivale depuis l’ouverture de ce réseau sur les villes de Chablis, Beaune et Mâcon.
Des premières évolutions « à la marge » devraient être enclenchées pour compléter la scénographie : « le pari reste devant nous pour installer ce réseau », reconnaît-il. À noter que la location des sites pour des événements privés fonctionne très bien.

Beaune, le vaisseau amiral du réseau

Sur les 33.000 visiteurs accueillis en trois mois, Beaune draine 70 % de la fréquentation, avec 25.000 visiteurs ; Chablis et Mâcon ont quant à eux attiré environ 4.000 visiteurs chacun. Une grande majorité des visiteurs, 80 % viennent de la région et de la France entière ; parmi les 20 % étrangers se détachent la Belgique et l’Allemagne.
« C’est un peu en deçà de ce que nous espérions, lâche Benoît de Charrette, il y a encore une méconnaissance du réseau, nous devons intensifier notre communication. Le défi est largement devant nous, nous sommes en phase de démarrage : les chiffres et l’accueil sont bons ». L’objectif de 120.000 visiteurs attendus par an est revu à 140.000 pour 2024.
Les journées avec le plus d’affluence, en dehors du week-end inaugural, ont été le week-end du 15 août et le week-end des Journées Européennes du Patrimoine à la mi-septembre.
Bien que Beaune reste en tête en termes de fréquentation, - sans surprise étant données sa localisation, sa capacité d’accueil mais aussi la largeur de son offre -, chaque site possède des atouts spécifiques qui encouragent la découverte des Climats et vins de Bourgogne du Nord au Sud.
- Beaune : Une Cité « mère » dominante, multi-profils et multi-activités, au sein d’un nouveau parc de 9 ha
- Chablis : Une Cité enracinée, orientée visiteurs individuels avec un atout bar à vins et une belle terrasse donnant sur le jardin intérieur
- Mâcon : Une Cité prisée par les entreprises et les groupes pour les différents espaces de réunion, et dotée d’une boutique attrayante pour tous types de chalands.

Programmation différente chaque saison

Même si les trois sites ont ouvert, à peine les travaux terminés et en pleine saison, cela n’a pas empêché de proposer une programmation estivale. En effet, pour attirer un large public en complément du parcours de visite, la Cité a proposé des visites guidées, des afterworks, des activités famille, des ateliers et cours de dégustation, des expositions photos, des conférences, des week-ends avec des programmations inédites comme pour le mois des Climats ou les Journées Européennes du Patrimoine. La Cité a la volonté de proposer une programmation différente chaque saison.

Des visiteurs enchantés de leur expérience

Que ce soit par des témoignages directs, sur Internet ou dans le livre d’or, les retours sont unanimes quant à la qualité des trois parcours scénographiques ainsi que les offres et les services annexes proposés.
« Côté parcours de visite, tous les publics semblent y avoir trouvé leur compte. Les néophytes jugent le parcours instructif et accessible ; les connaisseurs apprécient la beauté des parcours et le fait d’apprendre encore en dépit de leur maîtrise du sujet ; le public familial enfin, où parents et enfants (et même les adolescents) disent avoir pris plaisir, dans le parcours comme lors des ateliers dédiés. Enfin - et c’était un enjeu primordial - tous les vignerons qui ont pris le temps de venir en cette période pourtant très chargée se sont déclarés convaincus. Ils ont reconnu le sérieux des contenus grâce au travail collectif réalisé pendant près de cinq ans par le Comité scientifique. Beaucoup ont également exprimé leur fierté d’avoir cet outil qui met en valeur leur travail et celui de générations de vignerons » témoigne Olivier Le Roy, directeur de la Cité des Climats et vins de Bourgogne.
Parmi les autres services proposés, les ateliers et formations assurés par l’École des vins de Bourgogne ont été plébiscités tandis que les offres des bars ont ravi leur clientèle, qu’elles soient dans la simplicité des planches variées ou le raffinement des accords mets et vins. Enfin, le service réceptif œnotourisme sur mesure, a été extrêmement sollicité par les entreprises, institutionnels, association et autres groupes constitués.
Par leurs témoignages et leur volonté affichée de revenir comme de recommander la visite, les visites des trois sites portent un message fort qui encourage plus que jamais l’équipe de la Cité des Climats vins de Bourgogne à parfaire et développer ses offres, à l’attention du grand public comme professionnels.

Cité des vins de Mâcon : des visiteurs heureux

En charge de la viticulture et de la Cité des vins à Mâconnais-Beaujolais Agglomération et conseiller délégué à la ville de Mâcon, Jérôme Chevalier se veut positif : « Les réservations des groupes, des salles… ont bien marché et les réservations sont pleines jusqu’à la fin de l’année ». Si les chiffres du visitorat ne sont pas forcément à la hauteur des objectifs fixés au départ, « tous ceux qui visitent ressortent en disant que c’était très bien ». L’Office de Tourisme et la ville de Mâcon vont donc multiplier les actions pour promouvoir la Cité à l’image du petit train qui a séduit. Un autre axe de travail est celui de relier en bateau le quai des Marans où sont amarrés les bateaux de croisières jusqu’à la Cité. La ville et l’Office de tourisme ont déjà acheté un bateau d’une vingtaine de places qui a longé la Saône cet été. Des négociations sont en cours avec les services de la ville et de la préfecture pour créer un quai permettant d’accoster et surtout, pour créer un passage sécurisé de la route nationale.

Dans le détail, le directeur de la Cité des vins à Mâcon, David Legris a constaté « beaucoup de touristes étrangers », plus que de Français selon lui. Le plus gros contingent étant des Suisses, suivis par les Allemands et les Belges. Les Hollandais fermant la marche. Petite déception sur les touristes Anglais, Italien ou d’Europe du Sud plus largement qui ne sont pas venus. Le directeur sonde les visiteurs qui se disent satisfaits par les séquences immersives, la cave aux arômes, la carte 3D… « C’est pédagogique et fait pour tout le monde, du non-connaisseur à l’expert en vins ». Le parcours enfants en témoigne, eux qui apprennent la viticulture (faune, flore…), avec des jeux (puzzle…) ou l’histoire (Roche de Solutré…) à l’intérieur de cadoles fait spécialement pour eux. La boutique a également bien marché, avec la vente de livres et de produits du terroir ou de l’artisanat local. En revanche, la partie "bar à vins" n’a pas trouvé son public qui lui préfère la Maison des vins. De par sa notoriété, cette dernière recommande et envoie des touristes en retour. La dernière soirée des "Afterworks" a néanmoins démontré - avec une quarantaine de convives - qu’un espace existe avec des petites animations musicales. Ces soirées seront reconduites l’an prochain. Mais ce qui marche vraiment le mieux jusqu’à présent est la réception d’entreprises qui organisent séminaires, réunions et cocktails avec leurs clients. Si la Cité des vins à Mâcon va fermer ses portes aux publics, les entreprises vont continuer de venir faire du "team building" ou des soirées festives. L’hiver va donc être propice à « continuer de signer des partenariats » avec des voyagistes venant déjà se renseigner. Nul doute que le « bouche-à-oreille » va désormais jouer à plein et accélérer le développement de la Cité dès l’an prochain.

Un vaste réseau de partenaires et mécènes

Benoit de Charette tenait à remercier également le soutien de tous. Car il sait que ces trois ouvertures n’auraient jamais été possibles sans le soutien financier des vignerons et négociants mais aussi d’autres acteurs privés et institutionnels. Mais aussi sans le concours des nombreuses entreprises qui y ont contribuées. Pour n’en citer que quelques-unes : les cabinets d’architectes [Atelier Architecture Correia et Associés, RBC Architecture et Atelier Christine Larochette, Emmanuelle Andréani Architectes], l’agence de muséographie scientifique [Ames en Science], les agences de scénographie [Atelier Adeline Rispal, Studio Alice dans les villes] et le constructeur [le groupe Rougeot] à Beaune. A noter également les partenaires : Association Climats du Vignoble de Bourgogne, Patrimoine Mondial – Préfet de la Région Bourgogne Franche-Comté – Région Bourgogne Franche-Comté – Département Côte-d'Or – Département Yonne – Département Saône-et-Loire – Ville de Beaune – Communauté d’Agglomération Beaune Côte et Sud – Ville de Chablis – BIVB Chablis – Communauté de Communes Chablis Villages et Terroirs – FDAC (AOC Chablis) – Ville de Mâcon – Agglomération Mâconnais-Beaujolais – Agglomération Mâconnais-Tournugeois – PETR Mâconnais Sud Bourgogne – LEADER – FEADER. Enfin, Benoit de Charette continue sa quête de nouveaux mécènes toujours plus nombreux, développant un vaste réseau international. Après les grands mécènes (beaucoup de Maisons de négoces), parmi eux : Crédit Agricole ; Ficofi ; Hillebrand Gori ; Suntory Holding... « Nous avons dépassé les cinq millions d'euros en mécénat permettant de financer divers aménagements pour développer la muséographie ou scénographie, car il y avait quelques manques à compléter », concluait ce perfectionniste.