Parage des ovins
Pour le parage des ovins, il faut une bonne contention et des outils bien aiguisés

Marc Labille
-

En atelier ovin, le parage des onglons est une opération manuelle qui sollicite beaucoup les éleveurs. Une contention adaptée et des outils qui coupent bien sont indispensables pour prévenir les problèmes de santé et accomplir un travail de qualité.

Pour le parage des ovins, il faut une bonne contention et des outils bien aiguisés
Les lames de sécateur doivent être affilées toutes les 5 ou 6 brebis avec un affiloir. Grâce à cet outil spécifique, le geste d’une vingtaine de seconde permet d’entretenir le fil dont dépend le coupant de la lame.

Cette journée prévention comptait un atelier dédié aux ovins. S’ils sont moins lourds que les bovins, les moutons demandent beaucoup de manipulations et de main-d’œuvre, d’autant que les troupes sont souvent importantes en effectif. Comme en bovins, un matériel de contention adapté est recommandé pour manipuler des lots pouvant aller à plusieurs centaines de brebis (lire encadré). Et dans le cas spécifique du parage des onglons des ovins, il faut aussi pouvoir compter sur des outils qui coupent bien.

Bien-être des moutons et de l’éleveur

Le parage désigne les soins à la corne des sabots. L’objectif est de rétablir les aplombs de l’animal ou de soigner une pathologie. Nécessaire au bien-être, à la santé et à la longévité des animaux, un bon parage des onglons participe à la maîtrise de la prophylaxie du troupeau. Mais cette tâche doit aussi préserver la santé et la sécurité de l’éleveur. Et pour cela, une lame de sécateur bien coupante est essentielle. Cela limite la fatigue et l’apparition de douleurs chez l’éleveur, tout en augmentant la qualité du travail. La coupe est plus précise avec moins de glissements sur la corne dure, d’où moins de blessures, d’entrée de corps étrangers, de complications… L’efficacité de l’outil garantit aussi un meilleur bien-être pour les animaux pendant le chantier. « Quand l’efficacité du parage d’onglon ne tient qu’à un fil ». C’est avec ce slogan accrocheur que la MSA sensibilise au bon usage des sécateurs lors du parage. Une formation sur le sujet est proposée aux éleveurs.

Affiler la lame toutes les 5 à 6 brebis

Le service prévention de la MSA Auvergne s’est inspiré de ce qui avait été mis en place en Bourgogne et dans d’autres vignobles pour la vigne.

Pour prévenir les troubles squelettiques fréquents chez les travailleurs de la vigne, la MSA a conçu le programme « Ne perdez pas le fil » qui promeut l’affilage des sécateurs. Le fil d’une lame de sécateur est à peine visible. C’est pourtant de la qualité de ce fameux fil si fin que dépend l’efficacité de la lame. Les conseillers en prévention de la MSA incitent à savoir diagnostiquer l’état d’une lame de sécateur ; à reconnaître ce fil ; à savoir le redresser… Ils sensibilisent à l’affilage de l’outil à l’aide d’un affiloir. Il s’agit d’un petit outil en tungstène qui permet d’entretenir le coupant de la lame en un geste qui pend une vingtaine de secondes. Le sécateur doit ainsi être aiguisé toutes les 5 ou 6 brebis, recommandent les préventeurs de la MSA.

 

« Ne perdez pas le fil ! »

« Ne perdez pas le fil ! »

La Saône-et-Loire est un peu à l’origine du programme « Ne perdez pas le fil ». C’est en effet le service prévention de la MSA Bourgogne qui a initié, avec d’autres régions viticoles, ce projet visant à prévenir les troubles musculosquelettiques. Pour sensibiliser à l’intérêt d’entretenir les lames de sécateurs, les préventeurs ont eu l’idée de faire sectionner des morceaux de tuyaux souples avec deux sécateurs ; l’un bien aiguisé et l’autre mal entretenu. La MSA a même fait mettre au point un outil spécifique d’affilage et d’aiguisage par un fabricant de Thiers (63).

 

Un parc de contention mobile pour les ovins

Un parc de contention mobile pour les ovins

Un parc de contention mobile pour ovins avait été installé dans l’un des bâtiments du Gaec Dupont. Ce parc appartient au Pôle ovin de Charolles qui l’utilise pour ses lots les plus éloignés de la ferme. Le module de base est un couloir reposant sur un plateau qui permet aux éleveurs d’intervenir les pieds au sec. À l’arrière, il est équipé d’une porte anti-retour et à l’avant une porte guillotine. Une vingtaine de barrières amovibles de 2 m accompagnent ce couloir. Elles permettent d’aménager des parcs d’attentes et de parquer les animaux. L’ensemble est en aluminium et est transporté sur une remorque. D’une capacité de 2 à 3 brebis, le couloir peut permettre de manipuler 100 à 150 brebis, estime Laurent Solas, technicien ovin à la Chambre d’agriculture.