Gendarmerie et organismes agricoles
Gendarmerie et organismes agricoles œuvrent ensemble à sécuriser les exploitations

Ariane Tilve
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L’expertise et le savoir-faire de la gendarmerie en matière de prévention et de sécurisation ne pourraient être diffusés sur l’ensemble du département de Saône-et-Loire sans un partenariat avec les représentants agricoles, tels que la FDSEA, qui relaient au quotidien des informations essentielles aux principaux intéressés.

L'Adjudante-cheffe Christelle Roux, référente sûreté.
L'Adjudante-cheffe Christelle Roux, référente sûreté.

C’est un partenariat qui perdure entre FDSEA et groupement de gendarmerie de Saône-et-Loire avec, une fois de plus, l’objectif de sécuriser les exploitations agricoles, comme le rappelle Christelle Roux, Adjudante-Cheffe, et membre de la Cellule prévention technique de la malveillance. « Nous avons essentiellement du vol de matériel électroportatif, de l’outillage, et du vol de carburant. Il s’agit avant tout de prévenir », précise-t-elle. Pour prévenir, il faut donc agir sur quatre plans :

Empêcher l’action du délinquant

Pour ce faire, l’essentiel est bien sûr de verrouiller systématiquement les ouvrants. Il est également possible d’adhérer au système d’alerte SMS Vigi Agri. « Il nous permet d’informer lorsqu’il y a des faits dans des exploitations agricoles. La personne qui le reçoit sait que son voisin, par exemple, s’est fait cambrioler et qu’il doit être particulièrement vigilant » détaille l’adjudante-cheffe. Près de 2.000 personnes sont inscrites à ce service de prévention. Si ce n’est pas encore votre cas, vous pouvez vous rendre sur la page de la chambre d’agriculture 71 dédiée. L’adhésion est gratuite sur ce lien : bourgognefranchecomte.chambres-agriculture.fr/saone-et-loire/organisation/vigi-agri. Il faut ensuite, évidemment, rester attentif à votre environnement et signaler à la gendarmerie toute situation ou comportement suspect. En cas d’absence, pour les vacances, une hospitalisation ou autre, inscrivez-vous à l’opération tranquillité vacances. Ne laissez jamais de message d’absence sur répondeur et signaler votre absence à votre voisinage ! Enfin, dans la mesure du possible, demandez à un proche de passer régulièrement et de relever fréquemment le courrier.

Contre les vols de carburant et d’outils

Pensez à protéger les accès et les lieux de stockage. Marquez les limites de la propriété et n’hésitez pas à installer des blocs volumineux pour empêcher les accès aux véhicules non désirés. Installer l’éclairage à détection à proximité des bâtiments, ainsi que la vidéoprotection ou un système d’alarme pour dissuader les éventuels délinquants. Le but est de compliquer l’action du malfaiteur. Par exemple, ne stockez pas de réservoirs pleins avant la nuit et/ou stationnez des engins de manière à gêner l’accès au réservoir. Utilisez des antivols à crépine ou ailettes, des détecteurs de pompage, des bloque-pistolets, des systèmes d’alarme sur les pompes… Pour réduire les risques et faciliter l’enquête judiciaire, utiliser des produits de marquage codés avec affichage dissuasif et vérifier régulièrement les niveaux.

Si vous êtes victime

La première chose à faire est évidemment de prévenir la gendarmerie en composant le 17. Ne prenez aucun risque si les cambrioleurs sont toujours sur place et noter le maximum d’informations (statures, signes distinctifs, véhicule, immatriculation, direction de fuite…). Ne touchez à rien et interdisez l’accès à l’endroit du méfait afin de préserver les éventuelles traces, les indices qu’aurait pu laisser le malfaiteur. Déposez plainte à la brigade ou sollicitez une prise de plainte directement au sein de votre exploitation agricole (plainte en mobilité).

Contre les vols d’engins et accessoires

Pour cela, il est important de protéger les accès aux engins. Garez-les, si possible, dans des bâtiments à l’abri des regards extérieurs. Bâchez et attachez les petits engins servant peu et, là encore, l’installation d’un éclairage à détection à proximité des bâtiments peut effrayer, tout comme une alarme et la vidéoprotection. Toujours dans l’optique de compliquer la tâche du malfaiteur, pensez à stationner les véhicules de sorte à gêner leur sortie des locaux, voire à les atteler. Activez le coupe-circuit et, si possible, installez-en un second, moins visible. Il ne faut évidemment pas laisser les clés sur le véhicule ! Enfin, pour réduire les risques et faciliter l’enquête judiciaire, il existe des systèmes de géolocalisation par GPS ou des produits de marquage codés avec affichage dissuasif.

Référents et correspondants sûreté

Du côté de la gendarmerie, il y a deux référents sûreté, dont Christelle Roux et l’Adjudant Grégoire, et 55 correspondants sûretés en Saône-et-Loire, environ un correspondant par brigade. « La différence entre eux et nous, c’est que nous nous attachons à une vision d’ensemble, en rédigeant des diagnostics, par exemple. On ne peut donc pas aller sur toutes les exploitations. Lorsqu’il y a cambriolage ou autre méfait, ce sont ces correspondants qui se rendent sur place ». Ces correspondants ont également pour mission de patrouiller pour relayer des messages de prévention, pour conseiller de mettre des caméras de chasse, par exemple, et surtout de signaler l’éventuelle présence d’un véhicule suspect en composant le 17. Pour toucher la population agricole, la gendarmerie s’appuie donc sur trois partenaires essentiels : la FDSEA, donc, les JA et la chambre d’agriculture. « Ma dernière intervention pour sensibiliser la population à cette question a été auprès des Anciens de la FDSEA, à Saint-Désert. Nos liens sont étroits, ce sont des partenaires privilégiés », conclut Christelle Roux.