Elva Novia

Quand les taureaux du centre de production de semences de Fontaines sont de sortie !

À l’occasion de son assemblée générale en Saône-et-Loire le 5 décembre dernier, Elva Novia ouvrait les portes de son siège de Fontaines. 300 personnes s’étaient inscrites à cet évènement, preuve que les éleveurs ont apprécié. C’est à Fontaines qu’est implantée la taurellerie de la coopérative d’une capacité de 140-150 places avec station de quarantaine. Elle accueille une centaine de taureaux en production de semences. L’outil a produit 1,6 million de doses en 2022/2023. Outre la race charolaise et les taureaux de l’entreprise de sélection Gènes Diffusion, la taurellerie reçoit des taureaux de races montbéliarde (Umotest), prim’holstein (Gènes Diffusion), simmental, brune, blanc bleu… et de diverses entreprises de sélection. La station de Fontaines est aussi ouverte aux taureaux privés comme à des groupes d’éleveurs tels Charolais Évaluation 71, l’Ajec nationale (association des jeunes éleveurs charolais) ou Charolais Leader (63) qui viennent y faire produire et mettre aux normes leurs taureaux d’achat collectif.

Ring de présentation

Fait inhabituel, une présentation de taureaux d’insémination était organisée à la taurellerie de Fontaines le 5 décembre dernier. Un ring y est spécialement aménagé à cet effet à proximité de la taurellerie. Les animaux qui séjournent au centre sous haute protection sanitaire peuvent ainsi être présentés derrière une grande baie vitrée. À l’issue de l’assemblée générale d’Elva Novia, les responsables du site ont présenté des taureaux prim’holsteins, bruns et charolais. Les taureaux montbéliards de l’entreprise de sélection Umotest n’ont pas pu être exhibés, car ils étaient en phase de « lay off » au moment de la porte ouverte. À ce stade de leur pension où ils ne produisent pas, les taureaux peuvent en effet se révéler dangereux.

Grosse pression de sélection

Sébastien Landemaine, technicien à l’entreprise de sélection (ES) Gènes Diffusion a commenté la présentation de taureaux charolais. La naissance de ce qui est devenu Gènes Diffusion remonte à plus d’une soixantaine d’années avec l’émergence, pour la race charolaise, du groupe UCEF-UCHAVE et la marque Charolais Optimal. Aujourd’hui, Gènes Diffusion représente 1,25 million de vaches en France desquelles 120.000 femelles sont contrôlées et 1.500 sont contractées comme mères à taureaux. Elles sont accouplées spécifiquement selon les axes de sélection de l’ES, expliquait le technicien. Les meilleurs mâles qui sont issus de ces accouplements sont génotypés. 1.250 mâles charolais sont ainsi génotypés tous les ans dont 40 sont achetés par Gènes Diffusion. Ces mâles charolais passent ensuite par les stations d’évaluation de Migennes (89) et de Montrond-les-Bains (42). Chaque année, 15 de ces taureaux rejoignent le catalogue de diffusion de l’entreprise. Avec, au final, un seul taureau agrée pour 80 mâles génotypés, le schéma de sélection applique une forte pression de sélection, soulignait Sébastien Landemaine. Le programme de sélection Charolais Optimal recourt aussi à de la transplantation embryonnaire avec un axe spécifique sur le sans corne afin de multiplier le nombre d’animaux porteurs homozygotes, complétait le technicien.

Facilité de naissance critère numéro 1

Aujourd’hui, les axes de sélection s’adaptent à une demande qui évolue fortement, expliquait Sébastien Landemaine. La facilité de naissance est un critère prépondérant. 49 % des inséminations sont réalisées avec des taureaux à génisses, faisait valoir l’expert. La morphologie et les qualités fonctionnelles viennent juste après avec une recherche accrue de l’équilibre entre le phénotype et les index. Le programme privilégie aussi une croissance rapide permise par l’aptitude laitière ainsi que la finesse d’os et le rendement. Sur ce point, Gènes Diffusion capitalise sur les « mutations culardes maîtrisées (gènes Mh et F94L) », informait Sébastien Landemaine. Enfin, la sélection prend en compte aussi le tempérament des animaux.

Des kilos en plus et moitié moins de césariennes

Les progrès génétiques engendrés par le programme de sélection de Gènes Diffusion se mesurent en gains chiffrés. Ainsi, l’entreprise de sélection fait valoir un gain de 10 points d’index pour les taureaux de dernière génération. Cela équivaut à une hausse de + 25 kg sur le poids des veaux à 210 jours ou 35 kg de plus pour les génisses de 18 mois. Les efforts de sélection ont également permis de diviser par deux le nombre de césariennes, faisait valoir Sébastien Landemaine.

La demande se concentre aujourd’hui sur des profils mixtes équilibrés (viande/élevage), synthétisait le technicien qui signalait aussi un programme « croisement » qui sélectionne des doubles porteurs des gènes culards. 100.000 inséminations par an sont réalisées avec ces taureaux culards. L’une des difficultés quotidiennes du programme de sélection collectif est de trouver de nouvelles souches, complétait le technicien de Gènes Diffusion avant de présenter plusieurs taureaux charolais.