Référent bien-être animal
« Bien-être : faisons confiance aux agriculteurs »

Interview d’Étienne Gangneron, vice-président de la FNSEA, à propos de l’obligation de nommer un référent bien-être animal dans les exploitations depuis le 1er janvier. Son message : « Faisons confiance aux agriculteurs pour le bien-être animal ».

« Bien-être : faisons confiance aux agriculteurs »

Avez-vous des premiers retours sur la mise en place des référents Bien-être animal dans chaque ferme ?

Étienne Gangneron : Depuis le 1er janvier 2022, tous les élevages d’animaux domestiques (animaux de rente, de compagnie, équidés) et d’animaux sauvages apprivoisés ou tenus en captivité ont l’obligation de désigner un référent en charge du bien-être animal, conformément au décret de décembre 2020. Cette mesure est assortie d’une obligation de formation pour les référents en élevage de porcs et de volailles. Concrètement, ces référents porcs/volailles ont 6 mois depuis le 1er janvier pour entamer le parcours de formation, ils disposent de 18 mois pour l’achever. Cette formation est composée d’un module commun en distanciel de deux heures et d’une formation labellisée bien-être animal de sept heures, en présentiel. Ces formations sont labellisées et prises en charge par les organismes Vivea et Ocapiat.

Qui peut être référent bien-être animal ?

E.G. : Dans le cas d’une exploitation individuelle, c’est naturellement l’agriculteur ou l’agricultrice ou une personne qu’il désigne au sein de son personnel. Sous une forme sociétaire, ce peut être l’un des deux associés. Sur le fond, nous préférons que les agriculteurs soient eux-mêmes les référents plutôt que d’avoir des référents extérieurs qui ne sont pas en prise directe et quotidienne avec l’exploitation. Cela étant, nous avons été étonnés par la méthode assez cavalière du ministère pour étendre les mesures bien-être à tous les élevages. Car il n’y a eu aucune concertation sur ce sujet.

À quelles obligations les référents sont-ils soumis ?

E.G. : Certaines formations suivies antérieurement, comme les BEPA, Bac pro, BTS etc. pourront être reconnues au titre du parcours de formation. Les référents porcs/volailles peuvent se former auprès de l’IFIP par des modules courts de deux heures. Ils ont jusqu’au 30 juin pour commencer l’une des deux formations : celle en distanciel (2 heures) ou en présentiel (7 heures). Cette formation devra être complétée dans les 18 mois par une autre formation, notamment auprès des Chambres d’agriculture qui ont répondu à l’appel à projet du ministère. Dans les autres filières (bovines, ovines…) non couvertes à ce jour par l’obligation, une formation au bien-être animal pourra être suivie de manière volontaire par les référents, notamment sur des plateformes spécialisées comme Boviwell.