France Terre de Lait

Des bâtiments adaptés au bien-être animal

La démarche « France Terre de Lait » incarne la volonté des acteurs à intégrer les enjeux économiques, sociaux et sociétaux au cœur de la stratégie de développement durable de la filière laitière. Cette démarche de progrès se décline en quatre axes de performances : économique et sociale, sanitaire, alimentaire et la production responsable. Dans le cadre de la production responsable, une place importante est accordée au bien-être des troupeaux laitiers. L’assurance d’une bonne condition de vie pour les animaux passe forcément par des bâtiments adaptés. Dans ce sens, une réflexion autour des « Bâtiments d’élevage de demain » a été menée. L’un des aspects qui en ressort est l’adaptation au changement climatique. Les effets du changement climatique se font ressentir depuis plusieurs années. Les résultats du programme Climalait ont montré la nécessité d’adapter les pratiques d’élevage et de mener une réflexion sur les aménagements des bâtiments qui abritent les troupeaux. Alain Plan, directeur du Criel Alpes Massif central, confirme cette expertise : « Avant, les bâtiments pour vaches laitières étaient surtout utilisés l’hiver pour pallier le froid, aujourd’hui avec le réchauffement climatique ils sont aussi utilisés pour protéger de la canicule ». Les derniers épisodes de chaleur ont d’ailleurs entraîné des conséquences non seulement sur la production laitière, mais aussi sur le bien-être de nombreux troupeaux.

Les vaches étant sensibles à la chaleur, une température au-delà de 22 °C avec une humidité relative de 50 %, (situation qui n’a rien d’exceptionnel) génère du stress à la vache. Aujourd’hui, les bâtiments doivent non seulement protéger les vaches laitières des intempéries hivernales, mais aussi constituer une zone de confort en période chaude. Pour cela, de nouveaux paramètres sont à prendre en compte dans la conception et l’aménagement des bâtiments, comme la ventilation. Pour une bonne ventilation, il est important de ventiler sans entraîner une vitesse excessive de l’air, susceptible de créer un environnement désagréable. Les ouvertures doivent être aménagées afin d’éviter de retomber directement sur le bétail. Pour cela, des matériaux respirant comme les fibres-ciment et des techniques modernes de ventilation garantissent un environnement plus favorable au bien-être des bovins. Par exemple, une couverture en écailles avec une rangée de tôle soulevée puis fixée par des tirefonds ou des crochets permet de réaliser une ouverture continue sur toute la longueur de la toiture. Pour Richard Garnier, animateur Auvergne-Rhône-Alpes Élevage, le confort dans le bâtiment passe forcément par une ambiance maîtrisée : « la ventilation doit être suffisante sans créer de courants d’air trop importants ».

« Les vaches doivent avoir des surfaces de vie convenables »

Pour Richard Garnier, le confort ne s’arrête pas à la ventilation des bâtiments. Si les vaches sont allongées près de la moitié de leur temps, le couchage des bovins revêt une importance particulière en matière de bien-être. « Les vaches doivent avoir des surfaces de vie convenables pour pouvoir se déplacer et surtout se reposer. Lorsque l’on parle d’une aire paillée intégrale où l’aire de couchage se confond avec l’air d’exercice, la préconisation est de 10 m² par vache et 7,3 m² lorsque l’aire de couchage paillé est distincte. En étable entravée, on sera sur 3 m² par vache. En ce qui concerne les exploitations avec logettes, il en faut au minimum une par vache », détaille-t-il. D’autres aménagements permettent de réduire le stress et améliorer le bien-être des bovins. Les tapis antidérapants évitent notamment les chutes qui peuvent conduire à des blessures et parfois à l’euthanasie. Les tapis peuvent également trouver leur utilité sur des zones à risques de glissades comme une surface en pente ou des zones d’entrée dans le bâtiment pour les systèmes pâturant. En ce qui concerne l’enrichissement du milieu, les brosses ont un rôle à jouer dans le bien-être animal. Il s’agit également de diminuer la pression de certains parasites et maladies de la peau : « les brosses contribuent considérablement au bien-être des vaches et forcément il y a un impact positif sur la production de lait », explique Richard Garnier.

Baptiste Vlaj