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La loi ÉGAlim2 mérite « qu’on tente le coup »

Les éleveurs de la FNB se saisissent des opportunités qu’offre la loi ÉGAlim2 pour contractualiser leurs productions de bovins avec leurs premiers acheteurs de l’aval. Un pacte avec 5.000 boucheries devrait promouvoir la viande bovine française.

La loi ÉGAlim2 mérite « qu’on tente le coup »

Estimés à 800 € par actif non salarié par la Fédération nationale bovine (FNB), les revenus des éleveurs de bovins viande étaient l’an passé à peine plus élevés qu’en 2020. Les hausses des charges ont allègrement compensé celles des prix des animaux. La décapitalisation se poursuit. À ce jour, on dénombre 105.000 vaches en moins qu’en 2020. « Toutefois, la conjoncture est favorable pour se lancer dans la contractualisation », explique Bruno Dufayet, président de la FNB. La loi ÉGAlim2 mérite « qu’on tente le coup », ajoute le président de l’association spécialisée de la FNSEA.

Il s’exprimait le 18 janvier pour présenter le prochain congrès de la FNB. Celui-ci se déroulera les 2 et 3 février 2022 à Aurillac (Cantal). Les thèmes traités seront la contractualisation permise par la loi ÉGAlim2, mais aussi le lancement de la Pac et un certain nombre de dossiers portés par la présidence française de l’Union européenne : clauses miroirs, réciprocité des normes, transport des animaux, etc.

Chercher la valeur et le prix

La loi ÉGAlim 2 apporte une réponse majeure à une revendication portée depuis plus de 20 ans par la FNB. Elle permet de négocier un prix de vente des animaux en se référant à des indices de coûts de production (Ipampa en particulier).

Dans les départements, « une révolution est en marche », affirme Bruno Dufayet. Les sections de la FNB s’activent pour présenter aux éleveurs les règles à suivre pour négocier leurs futurs contrats de vente avec leurs partenaires commerciaux (abatteurs, exportateurs etc.). Selon le président de la FNB, les contrats n’entravent en rien la liberté de négociation des éleveurs.

Au contraire, les prix de vente sont discutés avant la mise en production des animaux et non pas « au cul du camion », au moment de la vente des bêtes. En conséquence, les contrats donneront aux éleveurs la lisibilité qui leur a toujours manquée. Après l’échec retentissant de la loi ÉGAlim1 sur la contractualisation, « les premiers retours sont positifs. Les contrats déjà signés permettent de mesurer la prise de conscience et le sens de responsabilité des premiers acheteurs de l’aval », constate Bruno Dufayet.

Valoriser les productions

Une contractualisation réussie, rendue obligatoire par la Loi ÉGAlim2, devrait contribuer à rendre la profession d’éleveurs de bovins viande attractive auprès des jeunes agriculteurs appelés à prendre la relève de leurs ainés dans les dix prochaines années. Mais ce ne sera pas suffisant. Aussi, la FNB projette de « ‘’signer un pacte’’ avec la boucherie française lors du prochain salon de l’agriculture pour valoriser la qualité de nos productions ».

Toutefois, la FNB redoute le lancement de la nouvelle Pac qui privilégie la production de protéagineux aux dépens des aides au cheptel. Par ailleurs, elle craint que la nouvelle loi en cours de discussion sur la gestion des risques desserve les intérêts des producteurs de bovins. Enfin, les ambitions affichées par la présidence françaises de l’Union européenne pourraient décevoir tant le nombre de sujets à régler est important. Qu’il s’agisse des normes et des règles sanitaires distorsives entre partenaires européens et avec les pays tiers, mais aussi de la déforestation importée ou de l’usage des antibiotiques utilisés comme facteurs de croissance. Pour la FNB, tous ces dossiers exigent des prises de positions fermes des Vingt-sept.