Agriculture biologique
La bio flèche les projets sur le local

L’assemblée générale du groupement des agrobiologistes de Saône-et-Loire, le Gabsel, s’est tenue le 12 mars à Tournus. Entre bilan des productions des différentes filières sur l’année écoulée et accueil des nouveaux producteurs, l’accent a été mis sur le développement attendu des circuits courts pour plusieurs filières.

La bio flèche les projets sur le local
L'AG du Gabsel s'est tenu juste avant les mesures de confinement, le 12 mars à Tournus.

Avant même les préconisations issues de la loi Égalim, plusieurs projets liant l’alimentation et le local, la production, la distribution et la proximité ont été initiés dans le département. Si certains ont commencé à voir le jour, d’autres poursuivent leur mise en place et en sont à différents stades plus ou moins avancés. C’est ce que les participants à l’assemblée générale du Gabsel, le groupement des producteurs en bio de Saône-et-Loire, ont tenu à rappeler lors de leur assemblée générale, qui s’est tenue le jeudi 12 mars à Tournus.

Parmi ces projets, le plus avancé est celui de Melting Popote. Le laboratoire agro-alimentaire partagé de proximité est en cours de construction à Salornay-sur-Guye et devrait être opérationnel en août. Il regroupera des activités de transformation, de ramasse alimentaire et de cuisine centrale. S’il reste encore des créneaux disponibles, de nombreux producteurs, de toutes les filières, sont d’ores et déjà inscrits au planning. S’il a mis de longs mois à voir le jour, ce lieu unique pourrait également servir de test pour d’autres créations de ce type. Sa grande force étant de s’adapter aux besoins et aux productions du secteur d’implantation.

Abattoirs de proximité

Les producteurs et les collectivités de Saône-et-Loire réfléchissent également à d’autres lieux. A ainsi été évoqué le projet d’abattoir de proximité multi espèces (bovin, ovin, porcin, gibier) qui devrait se trouver dans le secteur de Melting Popote. Mais ce dossier se révèle « plus compliqué », au regard des normes auxquelles il doit répondre, sans oublier le climat sociétal actuel où l’abattage des animaux est devenu sujet à tension et polémique, alors que la notion de bien-être animal en limitant les temps de transport représentera l’un des arguments majeurs du lieu…

Un autre projet d’abattoir, mais de volailles cette fois, a aussi fait l’objet d’une présentation rapide. L’arrêt d’activité en décembre 2019 de l’abattoir précédent a rendu sa mise en place nécessaire pour une dizaine de producteurs. Ceux-ci n’ont actuellement plus trop le choix : soit ils font abattre leurs volailles à une distance rendant l’activité peu rentable, soit ils stoppent provisoirement cet atelier.
Un projet dans le Charolais-Brionnais est actuellement dans les cartons mais il reste soumis à quelques dernières signatures et feux verts. Les résultats définitifs des élections municipales (quand elles auront lieu...) décideront de sa poursuite ou non. Affaire à suivre donc sur laquelle nous reviendrons dans une prochaine édition.

Le maraîchage à développer

L’approvisionnement des cantines scolaires et restaurations collectives en local et en bio devrait également permettre à différents projets de voir le jour. Là encore, plusieurs dossiers ont été évoqués. Comme un projet de maraîchage à vocation d’insertion destiné à fournir une épicerie sociale en légumes bio. Si l’agrément du Département est acquis, les porteurs de projet en sont désormais à la phase financement. Le Covid-19 va là encore bousculer le calendrier et entrainer du retard dans la mise en route, mais ce projet complet, allant des semis aux préparations culinaires semble en très bonne voie.

Un projet de maraîchage sur le Tournugeois, porté directement par le Département, devrait lui ressortir des tiroirs. Depuis bientôt dix ans, près de 4 ha de terrain sont en attente d’être exploités… Reste désormais à déterminer à quel type de structure le confier. En attendant, une chose est sûre : une partie de sa production sera elle aussi destinée à la restauration collective.

La bio en 2019

Avec 40 nouvelles fermes converties en bio en 2019, la Saône-et-Loire comptabilise désormais 385 fermes bio ou en conversion. Cela représente environ 16.000 ha (+ 12 % par rapport à l’année précédente), dont 2.303 en conversion (+ 17 %).
Les quatre principales filières concernées dans le département sont l’élevage, la polyculture élevage, la viticulture et le maraîchage. C’est sur ce dernier secteur que la pression est la plus forte pour répondre à la demande actuelle des consommateurs et des collectivités territoriales mais avec la problématique de l’acquisition du foncier.
L’autre problématique que la filière entrevoit comme un frein potentiel important à de futures conversions, c’est la remise en cause des aides au maintien et, de façon générale, des aides bio dans la future Pac.