VITICULTURE
La coopération viticole à la relance

Les Vignerons coopérateurs de France ont dévoilé leur feuille de route pour les cinq prochaines années en mettant l’accent sur le renouvellement des générations, la transition environnementale et l’adaptation au changement climatique.

La coopération viticole à la relance
Joël Boueilh, le nouveau président des Vignerons coopérateurs de France. ©DR

« Si la coopération viticole attire toujours autant de vignerons, son image reste encore à consolider à l’intérieur du monde viticole comme à l’extérieur », a estimé le nouveau président des Vignerons coopérateurs de France, Joël Boueilh. Lors de sa première conférence de presse, mi-avril, il a insisté sur la question du renouvellement des générations, l’un des défis de la feuille de route de l’organisation, élaborée par le nouveau bureau pour les cinq ans qui viennent. Joël Boueilh a d’abord évoqué l’importance d’assurer l’arrivée de nouveaux adhérents au sein des caves des coopératives dans un contexte économique difficile. « La transmission des exploitations des vignerons coopérateurs est rendue plus délicate par la tendance régulière à l’agrandissement des surfaces », a-t-il souligné. « Nous allons encourager tous les dispositifs à la disposition des caves aujourd’hui, comme le portage direct ou temporaire du foncier par les coopératives ou la création de groupements fonciers viticoles (GFV) ou de sociétés coopératives d’intérêt collectif (SCIC). Il existe un intérêt des investisseurs et du public pour la vigne et le vin sur lequel il est intéressant de pouvoir compter. » Le nouveau président des Vignerons coopérateurs a également insisté sur la nécessité de renouveler les générations au sein des conseils d’administration des caves. « Il nous faut combattre une tendance générale à l’individualisme dans la société », a-t-il indiqué. « Pour cela, il nous faut plus de jeunes et plus de femmes comme administrateurs ». La structure « Jeunes vignerons coopérateurs » va ainsi être relancée. 

HVE et bio, des leviers de progrès

L’un des leviers de la nouvelle équipe à la tête des coopératives viticoles restera l’engagement dans la transition environnementale. L’objectif est d’atteindre 20 000 vignerons engagés dans des démarches HVE ou bio d’ici 2024. « À ce jour, les trois-quarts des coopératives ont entamé l’une ou l’autre démarche », a précise Anne Haller, directrice des Vignerons coopérateurs et directrice adjointe de La Coopération agricole. « Je souhaite à présent que les caves fassent connaître l’évolution de nos pratiques à notre environnement local et notamment aux populations néorurales », a précisé Joël Boueilh. 

S’adapter au changement climatique

Autre chantier majeur qui attend le nouveau président : l’adaptation aux risques climatiques. Dans ce domaine, Joël Boueilh a indiqué qu’il serait « vigilant » sur les décrets et ordonnances qui doivent venir compléter le texte de loi réformant l’assurance récolte. « Au-delà de cette question, nous devons trouver des mécanismes adaptés à nos particularités », a-t-il expliqué. « En cas de mauvaises vendanges, les vignerons coopérateurs sont affectés à deux niveaux : directement à la vigne mais aussi indirectement à la cave, celle-ci essuyant les pertes liées à la baisse brutale des apports. » Il milite pour le développement de la couverture des carences d’apport par les assureurs. « À ma connaissance, il n’existe guère qu’un assureur qui le propose et le dispositif est méconnu ». À plus long terme, les Vignerons coopérateurs comptent s’emparer du dispositif de la ferme carbone. « Nous avons des capacités de stockage du carbone à faire valoir dans nos vignes mais aussi la nécessité de tenir compte des impacts à l’aval, car nous produisons du vin et non du raisin », a expliqué la directrice Anne Haller à propos de la définition d’un référentiel pour la vigne. L’équipe actuelle de la représentation des coopératives est sur le point d’être renforcée pour mieux répondre à l’accumulation des questions environnementales.

Actuagri