Visite
La ministre Isabelle Lonvis-Rome à la rencontre des agricultrices

Isabelle Lonvis-Rome, ministre de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances s’est rendue sur l’exploitation du Gaec du Sauget à Vevy, vendredi 21 avril. Au programme : rencontre avec des agricultrices et échanges sur l’égalité économique et professionnelle.

La ministre Isabelle Lonvis-Rome à la rencontre des agricultrices

Dans le cadre de la politique menée par le Gouvernement pour l’égalité entre les femmes et les hommes et contre les violences conjugales, Isabelle Lonvis-Rome, ministre déléguée auprès de la Première ministre, chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances était dans le Jura ce vendredi 21 avril.

Sa visite l’a conduite d’abord à Lons-le-Saunier au Cidiff (Centre d’Information sur les Droits des Femmes et des Famille) où elle a inauguré le dispositif itinérant d’écoute et d’orientation, le van « En voiture Nina et Simone.e.s », en présence de Maryvonne Elvezi, présidente des Cidiff du Jura et de BFC. Ce dispositif permet l’« aller-vers », notamment en zone rurale, pour informer, orienter et accompagner les femmes en vue d’un meilleur accès aux droits et aux soins.

Puis, la ministre s’est rendue en préfecture pour présenter le Plan interministériel pour l’égalité entre les femmes et les hommes 2023-2027 aux associations, élus et services de l’État.

Pour terminer son déplacement dans le Jura, Isabelle Lonvis-Rome a visité le Gaec du Sauget, exploitation d'élevage de vaches laitières de la filière comté AOP. A travers le témoignage de l'une des associées du GAEC, Marie Roy, et de plusieurs agricultrices, la ministre a échangé sur la féminisation de la profession agricole, et la volonté de ces agricultrices de briser les stéréotypes et de démontrer la diversité des métiers de l'agriculture.

« Comptez sur moi ! »

Isabelle Lonvis-Rome, ministre de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances s’est exprimée librement durant la visite au Gaec du Sauget.

La ministre a évoqué son origine géographique proche, dans l’Ain, son enfance en Bresse, son parcours professionnel de magistrate à ministre.  « Il faut davantage de femmes engagées dans la société pour la faire évoluer. Vous en êtes la preuve et vous êtes d’excellentes oratrices. Je suis impressionnée à travers mes diverses rencontres, par ces femmes courageuses, cheffes d’entreprises, qui ont repris des exploitations, mais aussi responsables dans le domaine professionnel et présentes dans les instances de représentations. Je remarque aussi cette entraide entre agricultrices. Nous avons vraiment là des femmes à « haut potentiel », exemplaires, et que l’on ne connaît pas assez », souligne la ministre.

Isabelle Lonvis-Rome adresse une demande aux agricultrices présentes : « je souhaite mettre en place un petit groupe de travail, et vous y associer si vous êtes d’accord, pour lister les chantiers qui restent à travailler, en lien avec le ministre de l’Agriculture. Nous pouvons faire des propositions interministérielles. »

Réponse de Marie Roy qui recevait la délégation sur sa ferme : « Vous pouvez compter sur nous, Madame la ministre. »

« Comptez sur moi ! », répond en écho Isabelle Lonvis-Rome, avant de quitter l’exploitation.

IR

Elles ont dit

Marie Roy, associée du Gaec du Sauget à Vevy, a été présidente de la coopérative fromagère de Lavigny pendant 4 ans. Elle est engagée au conseil d’administration de divers organismes et présidente de GIEE. « Pour le statut des femmes, nous avons eu des avancées, avec le remplacement maternité par exemple. Mais il reste de grands chantiers comme les retraites agricoles, avec d’énormes disparités hommes-femmes. ». « En comté, nous sommes dans un système où l’humain est très important. Au niveau ergonomie, la salle de traite, qui est le cœur du réacteur de l’exploitation, a été pensée chez nous en fonction de nos différences de taille entre associés. Vous êtes dans la première salle de traite égalitaire ! » « Les conseils d’administration en agriculture sont encore très machos, avec des blagues dont les femmes font les frais. L’éducation à l’école et en famille est importante mais il faudrait aussi aider certains adultes à avoir les bons codes » « J’estime que rien n’est acquis définitivement et je n’aurais pas mis, Madame la ministre, de date butoir à votre plan pour l’Égalité… »

Isabelle Bailly, vice-présidente de la chambre d’agriculture du Jura : « L’enjeu pour nous, aujourd’hui, est que les agricultrices accèdent à plus de responsabilités. Nous en avons les capacités, qu’on nous donne les moyens : le service de remplacement à la ferme, c’est bien, mais il faudrait aussi un service de nounou à domicile. »

Martine Pelletier, agricultrice retraitée : « Voilà des années que des femmes agricultrices se battent pour une juste retraite. J’ai travaillé à temps complet sur la ferme avec mon mari, élevé mes trois enfants… J’ai aimé cette vie. Mais en dehors du travail, je n’avais aucun statut. Sur chaque formulaire, j’éprouvais beaucoup de frustration à écrire ces deux mots, “sans profession”. J’ai cotisé à la MSA et je touche 632,46 € de retraite. Je souhaite bon courage et une vie plus juste à la nouvelle génération »

Sylvie Michaud, agricultrice à Blye, élue secrétaire-adjointe au bureau de la chambre d’agriculture du Jura, en charge des dossiers Herbe et Bienvenue à la ferme, insiste sur la capacité des femmes à s’impliquer et à apporter leur vision pour la profession agricole.

Angélique Collombat, agricultrice à Cogna, secrétaire générale à Jeunes agriculteurs : « Nous sommes un département qui installe en agriculture : 83 jeunes en 2022, 60 % en comté et 40 % en autres productions. 30 % des installés sont des femmes. »

Marylène Cieplick, agricultrice à Trenal, avait participé, avec les autres agricultrices présentes, à la table-ronde « Femme et réussite » qui était organisée le 8 mars dernier par le préfet du Jura, dans le cadre de la journée internationale des droits des femmes. Ancienne commerciale agricole, elle s’est installée seule avec 60 vaches allaitantes. « Quand on vit sa passion, on va au bout des choses ! »

Marie Roy, associée du Gaec du Sauget, a conclu pour l’ensemble du groupe : « Nos parcours divers et variés nous confèrent une force, une résilience et une valeur ajoutée que nous pouvons apporter à la société. C’est nous, avec les hommes, qui pouvons faire avancer les institutions. Cela se fera avec nous, pas sans nous… sinon cela ne passera pas ! »

IR