Les brèves du 28 août 2023

Mis en ligne par Cédric Michelin
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Les brèves du 28 août 2023

Les brèves du 28 août 2023

Vin : l’aide à la distillation de crise est portée à 200 M€ (Fesneau)

En déplacement le 25 août dans l’Hérault, Marc Fesneau a confirmé une rallonge de 40 M€ pour la distillation de vin, portant cette aide à 200 M€. « L’État confirme le complément de financement de la réserve de crise de l’Union européenne, qui permet de porter à 200 M au total le financement de la distillation de crise », selon le communiqué du ministère de l’Agriculture. En février, un budget initial de 160 M€ avait été annoncé pour 3 Mhl. L’appel à souscription, lancé en juin, s’est traduit par des demandes supérieures à 4,4 Mhl. Cette campagne de distillation vise à « faire en sorte que les prix arrêtent de s’effondrer et que les viticulteurs retrouvent du revenu », a déclaré Marc Fesneau, à l’occasion d’une visite dans une distillerie de l’Hérault. Au-delà de l’aide conjoncturelle, le gouvernement accompagne la filière dans l’élaboration d’un plan stratégique autour des « nécessaires adaptations au changement climatique et à l’évolution des demandes du marché domestique et export », poursuit le communiqué. Marc Fesneau a souligné qu’il fallait « qu’on se projette, qu’on pense les changements de consommation […] qu’on adapte » la production à la demande de « demain » et « qu’on se projette à l’export » pour trouver de nouveaux débouchés.

Champagne : règles d’hébergement des saisonniers assouplies (syndicat)

Les vignerons de Champagne ont obtenu de l’État un assouplissement pendant les vendanges des règles d’hébergement des travailleurs saisonniers, « une décision très attendue » de leur part, a appris l’AFP auprès de leur syndicat, confirmant une information de L’Union. Cette dérogation permettra d’assouplir les règles d’hébergement en période de vendanges dès cette année et jusqu’en 2027, a précisé le Syndicat général des vignerons de la Champagne (SGV) à l’AFP. Accordée par les directions régionales du travail (Dreets) des Hauts-de-France, du Grand-Est et d’Île-de-France, elle couvre les trois régions sur lesquelles s’étend l’appellation champagne. Parmi d’autres concessions, les vignerons pourront héberger jusqu’à 10 travailleurs par chambre contre six actuellement, et leur consacrer une surface minimale de 4,5 m2 dans les chambres, au lieu d’une base de 9 m2 puis 7 m2 par occupant supplémentaire. La mesure permettra aussi de prévoir un WC et une douche pour huit personnes, au lieu de six. Ils devront mettre en place des mesures compensatoires, comme prévoir une pièce dédiée au séchage des vêtements, assurer une production suffisante d’eau chaude et entretenir locaux et sanitaires.

Convoi de l’eau : échec de la demande de moratoire, plus d’un millier de personnes à Paris

Après avoir échoué à obtenir un moratoire sur les bassines, le "Convoi de l’eau" a rassemblé plus d’un millier de personnes le 26 août dans le calme à Paris, les militants promettant de nouvelles actions à venir. Sur le champs de Mars, cyclistes, sympathisants et représentants d’associations écologistes se sont réunis pour un pique-nique avant de partir en cortège dans les rues de Paris, sous bonne garde policière. Une délégation avait été reçue la veille, pendant plus de cinq heures, par Sophie Brocas, la préfète de la région Centre-Val de Loire et coordinatrice de bassin, pour réclamer sans succès un moratoire sur les projets de bassines en cours, avant d’occuper les locaux de l’Agence de l’eau. Le dialogue a notamment échoué sur le chantier de Priaires (Deux-Sèvres), où des grilles ont été installées, signalant, d’après la délégation, le début imminent des travaux. Un prochain rendez-vous aura « lieu à Niort le 8 septembre, pour le procès de neuf représentants » de mouvements écologistes et syndicaux « accusés d’organisation de manifestations interdites », a annoncé le porte-parole du mouvement les Soulèvements de la terre, Benoît Feuillu. « Un grand rassemblement de soutien sera organisé. Et on ne sera pas loin de Priaires… » a-t-il ajouté.

Céréales : l’Ukraine affirme qu’un second cargo a quitté Odessa malgré la fin de l’accord

L’Ukraine a annoncé le 27 août qu’un deuxième cargo bloqué dans le port d’Odessa était reparti via un couloir temporaire mis en place après l’échec de l’accord céréalier de la mer Noire. Kiev a annoncé la mise en place du nouveau corridor maritime au début du mois après que la Russie a quitté l’accord céréalier de la mer Noire, qui visait à garantir la sécurité de la navigation pour le transport de céréales en provenance des ports ukrainiens. Cette annonce intervient alors que la Russie déclare avoir dépêché un avion de combat pour repousser un drone de reconnaissance de l’armée de l’air américaine loin de ses frontières au-dessus de la mer Noire. Moscou et Kiev ont intensifié leurs activités militaires en mer Noire depuis l’échec de l’accord négocié par l’ONU. La Russie a pilonné les infrastructures portuaires ukrainiennes en mer et sur le Danube, tandis que Kiev a attaqué des navires russes dans ses eaux et dans la péninsule de Crimée annexée par Moscou. Le premier cargo à emprunter les nouvelles voies de navigation ukrainiennes de la mer Noire a quitté Odessa la semaine dernière, a indiqué Kiev.

Céréales ukrainiennes : cinq pays de l’UE veulent la prolongation des restrictions

Cinq pays de l’Union européenne proches de l’Ukraine ont décidé ensemble d’appeler à une prolongation des restrictions sur les importations de céréales ukrainiennes, mises en œuvre pour protéger leurs agriculteurs jusqu’à la fin de l’année, a annoncé le 25 août le ministre polonais de l’Agriculture Robert Telus. À l’issue d’une réunion par visioconférence avec ses homologues de Roumanie, Slovaquie, Hongrie et de Bulgarie, le ministre a indiqué que les cinq pays étaient parvenus à une position commune sur la question. La Commission européenne avait autorisé début juin ces cinq États à prolonger jusqu’au 15 septembre leurs mesures de restriction visant à bloquer sur leur territoire la commercialisation de blé, maïs, colza et tournesol ukrainiens, qui selon les agriculteurs de ces pays provoque l’effondrement des prix sur les marchés locaux. La Pologne a averti que si l’UE ne donnait pas son feu vert à une prolongation des restrictions, elle les imposerait unilatéralement. En juillet, ces cinq pays avaient déjà appelé l’UE à leur permettre de prolonger les restrictions au-delà du 15 septembre.

Maïs : le Canada soutient les États-Unis face au Mexique sur le maïs OGM

Le Canada a annoncé le 25 août son soutien à Washington dans le contentieux qui oppose les États-Unis et le Mexique concernant le maïs génétiquement modifié. La semaine dernière, en vertu de l’accord qui unit les trois pays d’Amérique du Nord, les États-Unis avaient annoncé la demande de création d’un groupe spécial pour régler son différend avec le Mexique sur l’utilisation du maïs transgénique dans les tortillas et les pâtes. « Le Canada participera en tant que tierce partie à la procédure de règlement des différents lancée par les États-Unis en vertu de l’Accord Canada-Etats-Unis-Mexique (ACEUM) », a déclaré la ministre canadienne du Commerce international, Mary Ng, dans un communiqué. Les États-Unis s’élèvent contre les mesures mexicaines visant la restriction en 2024 des importations de maïs transgénique (OGM) et interdisant le très contesté herbicide glyphosate. Le Mexique, deuxième acheteur mondial de grain jaune, importe beaucoup de son voisin du nord, où le maïs est essentiellement génétiquement modifié. Washington, qui estime que la mesure mexicaine est une violation de l’accord de libre-échange entre les trois pays, soutient que la décision mexicaine "n’est pas basée sur des données scientifiques", ce que soutient également Ottawa.

Sucrerie Tereos d’Escaudoeuvres : reprise en vue pour relancer une activité agroalimentaire

Un repreneur industriel a été trouvé pour relancer une activité agroalimentaire sur le site de la sucrerie Tereos d’Escaudoeuvres (Nord), dont la fermeture avait été annoncée en mars par le géant sucrier, a indiqué le 25 août le ministère chargé de l’Industrie. Le ministre délégué à l’Industrie, Roland Lescure, se rendra lundi sur le site nordiste, qui employait 123 personnes, pour la « signature officielle de la vente du terrain de l’entreprise à un repreneur industriel ». « Cette vente, intervenant six mois après l’annonce de fermeture du site », qui s’apprêtait à fêter ses 150 ans, « permettra de relancer une activité industrielle agroalimentaire sur site », précise le ministère, sans plus de détails dans l’immédiat. Le deuxième groupe sucrier mondial - derrière l’Allemand Südzucker - avait annoncé début mars la fermeture de cette sucrerie, ainsi que de sa distillerie de Morains (Marne), dans le cadre d’une « réorganisation industrielle ».

Eaux usées traitées pour l’irrigation : un arrêté à paraître à la rentrée (ministère)

Interrogé sur RTL le 24 août, le ministre de la Transition écologique a annoncé, qu’à l’exception de l'« agroalimentaire » et des usages impliquant des « contacts avec les humains », les textes réglementaires facilitant la réutilisation des eaux usées seront publiés « avant le 31 août ». Interrogé par Agra presse, le cabinet de Christophe Béchu précise que les décalages dans le calendrier de parution des différents textes ne sont liés qu’aux retours de congés estivaux. L’un de ces textes concerne directement l’agriculture. C’est le projet d’arrêté relatif aux conditions de production et d’utilisation des eaux usées traitées pour l’irrigation des cultures, qui avait été mis en consultation du 7 juin au 28 juin. Il vise notamment à intégrer les seuils et normes de qualités issues du règlement européen du 25 mai 2020 sur les exigences minimales applicables à la réutilisation de l’eau. Il précise ainsi les niveaux de qualité et les modalités suivant lesquelles les projets de réutilisation des eaux usées traitées (Réut') pour l’irrigation agricole devront être mis en œuvre. Le texte « rehausse de manière globale les exigences de qualité de l’eau pour pouvoir irriguer », résume une note de présentation.

Lait : jusqu’à 1 % de la collecte mondiale rognée par la hausse du stress thermique à 2100

Avec un réchauffement climatique de 4 °C, la moitié du cheptel bovin mondial subirait plus de 60 jours de stress thermique supplémentaire par an (+20 jours dans un scénario à +2 °C), ont calculé des chercheurs néo-zélandais dans une étude parue le 24 août dans la revue Environnemental research letters. À cheptel laitier constant, tel qu’en 2015, ces augmentations de stress thermique conduisent à des baisses de collecte allant 6,5 à 11 millions de tonnes de lait, pour une production mondiale de 800 millions de tonnes, soit un recul d’environ 1 %. Les pertes les plus importantes sont attendues en Asie et en Afrique ; en Afrique de l’Ouest et centrale, les pertes dépassent les 20 %. Actuellement, 77 % des vaches dans le monde sont exposées au stress thermique au moins 30 jours par an, et 20 % le sont tout au long de l’année, principalement dans les régions tropicales. Dans un scénario à +4 °C, des zones soumises au stress thermique la moitié de l’année apparaîtraient au sud de l’Europe, en Chine, au sud du Japon, au Mexique et au sud des États-Unis et de l’Australie - en cas de réchauffement limité à 2 °C, l’expansion de ces dernières zones serait limitée aux zones subtropicales.