Portrait
Collectif convaincu

Françoise Thomas
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Alexandre Dedieu a choisi le 1er janvier 2020 pour s’installer en grandes cultures. Une année qui sera "mémorable" pour le jeune homme donc à bien des égards. Cependant, en intégrant un Gaec, il bénéficie d’une expérience et d’un vécu rassurants. Portrait d’un jeune agriculteur convaincu de la force du collectif.

Collectif convaincu
Alexandre Dedieu, installé en Gaec en grandes cultures du côté de Fontaines depuis le 1er janvier dernier.

L’envie de se lancer en agriculture ne l’a jamais vraiment quitté. Pourtant ses parents, non agriculteurs mais enfants de, l’avaient bien dissuadé… dans un premier temps. Ainsi, Alexandre Dedieu a suivi des études dans le paysagisme. S’il était quand même question de travail en extérieur et avec les végétaux, ce n’était malgré tout pas suffisant pour le jeune homme.
Ainsi après un Bepa en travaux paysagers et une quinzaine d’années dans les espaces verts puis dans le service de la voirie d’une collectivité territoriale, Alexandre Dedieu a opté pour une nouvelle carrière professionnelle à 30 ans.
Il ne partait cependant pas de rien : régulièrement il venait aider pour les moissons certains agriculteurs de Côte d’Or et du Chalonnais qu’il connaissait.

Aussi, lorsque le cousin de Régis Tétu, avec lequel ce dernier était en Gaec, a annoncé sa volonté de partir en retraite, le successeur était quasiment tout trouvé. « Puisque je venais régulièrement travailler avec des agriculteurs du secteur, c’est comme ça que j’ai entendu parler que le Gaec du Champ Nollot recherchait un nouvel associé », explique Alexandre Dedieu.
Cependant, les choses n’ont pas été faites sur un coup de tête car entre le moment où l’idée a été lancée, et l’entrée dans le Gaec, « il y a eu deux ans de préparation ».

Des rotations en évolution

Le temps pour Alexandre Dedieu de suivre un brevet professionnel de responsable d’exploitation agricole, un BPREA, sur dix mois, puis de travailler au sein du Gaec de Fontaines quelques mois en tant que salarié entre juillet et décembre 2019, histoire de bien vérifier que tout roulait entre les deux hommes. Son installation a ainsi été officialisée le 1er janvier 2020. « Une drôle d’année », souligne-t-il aujourd’hui. Qu’à cela ne tienne, il peut compter sur l’expérience de son associé : « c’était primordial pour moi de ne pas partir seul. La structure du Gaec est rassurante et je bénéficie aujourd’hui du vécu et de l’expérience de Régis. Le parrainage est important dans le cadre d’une reprise ».

Aussi pour l’instant, l’exploitation de 264 ha répartie sur trois communes reste sur ses cultures de prédilection : « blé, colza, orge, tournesol, soja et aussi du maïs semence », présente le jeune homme. « Le blé représente environ 40 % de notre assolement et cette année notre rendement n’a été que de 74 quintaux/ha, contre 90 pour une année normale »… Ainsi, la campagne de cette année va très vraisemblablement conduire les associés à revoir leur assolement « en allongeant un peu plus les rotations avec plus de cultures de printemps pour répartir certainement un peu plus à 50/50, cultures d’automne / cultures de printemps, pour limiter les risques ». Le tout dans un échange permanent entre les deux associés.

Dans la même lancée

Le Gaec du Champ Nollot n’a pas échappé lui non plus à une récolte de colza, « catastrophique », notamment due aux insectes. « Nous avons donc augmenté les surfaces de tournesols au printemps pour compenser », et ce n’est pas avec les semis qui ont pu être réalisés en août que la récolte de colza s’annonce mieux pour 2021 !
Ainsi les associés tiennent à la culture de maïs semences. « Nous avons une vingtaine d’hectares en contrat avec Val Union. Nous avons par ailleurs du blé et du soja charte de France ».
Pour ce qui est de l’équipement, le Gaec en possède un peu : « la traction, les semoirs et le pulvérisateur  », mais fait surtout partie de la Cuma des 40 Arpents « pour tout ce qui est du matériel de travail du sol ». Cette Cuma, créée par trois exploitations à l’origine et en regroupant quatre aujourd’hui, est aussi une vraie source d’entraide.
Cette organisation bien rodée était d’autant plus rassurante pour Alexandre Dedieu dans le cadre de sa reconversion professionnelle.
Et c’est dans ce même état d’esprit qu’il a choisi d’intégrer la section céréale de la FDSEA 71 et les JA dans la délégation de Saint-Germain-du-Plain. Là encore, même si cette année 2020 a bouleversé toutes les organisations et les réunions de ces structures, ce sont autant d’occasions « de se rencontrer et d’échanger notamment sur des problèmes techniques. On est quand même plus fort en groupe », insiste le jeune agriculteur. « Et en plus il y a une bonne ambiance… ! »