FRSEA-JA
Les cinq travaux de Marc Fesneau au Sommet de l’élevage

À la veille du Sommet de l’élevage, la profession agricole d’Auvergne-Rhône-Alpes estime que le ministre de l’Agriculture, attendu mardi 3 octobre au matin au Salon, devra affirmer des engagements clairs et cohérents à l’égard de l’élevage.

Les cinq travaux de Marc Fesneau au Sommet de l’élevage
Michel Joux, président de la FRSEA Auvergne-Rhône-Alpes. ©Apasec

- Sanctuariser la loi ÉGAlim

Première des revendications portées par le réseau FRSEA-JA Auvergne-Rhône-Alpes (Aura) et plus globalement par l’ensemble de la profession du Massif central : la préservation de la loi ÉGAlim. « Ce n’est pas le moment de reculer sur l’élément fondamental de la loi : la prise en compte de nos coûts de production. Aucun secteur économique ne vend à perte, pourquoi le secteur agricole devrait être exempt de ce principe économique fondamental ? Depuis quelques mois, le gouvernement, en particulier son ministre de l’Économie, en autorisant des négociations commerciales anticipées n’a qu’un seul but : baisser le prix de l’alimentation. Mais au bout du bout, nous savons pertinemment que ce sont les producteurs qui vont trinquer et que l’impact auprès des consommateurs sera très limité », résume Michel Joux, président de la FRSEA Aura. « Les agriculteurs, en particulier les jeunes, ont besoin de visibilité pour croire en ce métier et relever le défi des générations en agriculture », ajoute Jocelyn Dubost, président de Jeunes agriculteurs Auvergne-Rhône-Alpes.

- « L’élevage bovin n’est pas industriel »

Autre dossier particulièrement brûlant sur lequel le ministre est attendu : la position française à Bruxelles sur la directive IED (émissions industrielles). « Sur ce dossier stratégique, grâce au travail de nos organisations professionnelles, le Parlement européen a voté pour le statu quo. Mais l’affaire n’est pas finie… Il faut que le ministre de l’Agriculture soit écouté au sein du gouvernement afin que les bovins soient définitivement exclus de cette directive », souligne David Chauve, secrétaire général de la FRSEA Aura.

- Fiabiliser le dispositif de gestion des risques

Dans le cadre du nouveau système de gestion des risques mis en place depuis le 1er janvier dernier, les agriculteurs sont nombreux à avoir assuré leur prairie. « À date, des anomalies du satellite ont, comme l’an dernier, été constatées. Ce défaut de fiabilité doit impérativement être corrigé par la mise en place de fermes de références sur tout le territoire. Une méthode herbomètre robuste qui fiabilisera le système », assure David Chauve.

- Prédation : donner des moyens de défense aux éleveurs

Pour donner suite aux conclusions décevantes du groupe national loup du 18 septembre, là encore les responsables professionnels attendent plus de volontarisme de la part des pouvoirs publics. « Les éleveurs veulent pouvoir se défendre dès la première attaque. La simplification des tirs est une urgence absolue », explique Michel Joux.

- Durabilité de l’élevage

Enfin, alors que le Sommet de l’élevage se positionne comme le mondial de l’élevage durable, pour les élus, la durabilité des systèmes d’élevage doit s’accompagner de politiques publiques cohérentes. Autrement dit « on ne peut pas en même temps prôner des systèmes plus verts et plus responsables et dans le même temps négocier des traités de libre-échange dévastateurs pour la planète », résume Michel Joux.

Sophie Chatenet

Jocelyn Dubost, président de Jeunes agriculteurs Auvergne-Rhône-Alpes. ©DR