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Grandes cultures

Grandes cultures : bilan qualité 2019 pour Arvalis

Comme chaque année, Arvalis a organisé une journée technique le mardi 12 novembre à Beaune. Outre le point habituel sur les marchés et les productions, les participants ont eu droit à un focus sur les indésirables, type ergot et ambroisie, la volatilisation ammoniacale, des conseils de conduite sur l’orge brassicole.

Grandes cultures : bilan qualité 2019 pour Arvalis

Année après année, les attentes sociétales et l’évolution du climat apportent leur lot d’impact sur les productions et sur les pratiques à faire évoluer.
Si en dépit d’une météo 2019 marquée par de nouveaux épisodes caniculaires et un temps très sec les rendements de blé et d’orge ont été bons, ce n’est pas pour autant que les revenus des producteurs se révèlent eux aussi exceptionnels (voir encadré), comme l’ont révélé les chiffres de performances économiques présentés par Arvalis lors de sa réunion technique régionale, le 12 novembre à Beaune.

Orge brassicole, retrouver de la protéine

Et au-delà des revenus, les bons rendements ont aussi des conséquences sur la qualité des productions. En orge de printemps notamment, pour lesquels les teneurs en protéine n’ont pas été celles attendues. Si à une époque le message était plutôt de limiter les apports d’azote pour limiter les taux de protéine dans l’orge, « ces temps sont révolus » souligne Luc Pelcé, ingénieur Arvalis.
La teneur médiane attendu par le secteur brassicole doit se situer entre 9,5 et 11,5 %, or « cette année la teneur médiane de la production en France était tout juste de 9,5 %, ce qui signifie que la moitié de la production française n’a pas répondu aux attentes du marché ».
Et la teneur en protéine se constate jusque dans le verre de bière : c’est ce qui garantit une belle mousse !
Parmi les pistes suggérées : s’interroger sur le choix variétal et se réorienter vers des variétés offrant une meilleure teneur en protéine, réétudier les apports en azote, recourir pour ce faire à des outils de pilotage et d’ajustement de l’apport d’azote, et notamment fractionner cet apport.

Limiter les émissions ammoniacales

Par ailleurs, dans un contexte d’évolutions réglementaires, l’institut du végétal a proposé un topo sur la volatilisation ammoniacale et les pistes pour la limiter. L’agriculture contribue à hauteur de 94 % aux émissions d’ammoniac, dont 64 % pour l’élevage et 30 % pour les cultures. La France s’est engagée dans un plan national visant à réduire les émissions de NH3 de 13 % en 2030 (par rapport à 2005).
Les intérêts de cette limitation sont multiples : améliorer l’efficacité des apports d’azote, réduire l’impact environnemental de l’activité agricole, anticiper les directives européennes et françaises encadrant les émissions, etc.
« Il faut savoir qu’en Allemagne, les apports d’engrais uréiques sont interdits, sauf s’ils sont enfouis », a notamment rappelé Diane Chavassieux, ingénieur Arvalis. Chez nous, pour l’instant, la réglementation est moins stricte. Cependant, il convient d’anticiper et de recourir par exemple au travail du sol. Pour réduire les apports azotés, il est également possible de jouer sur l’implantation de légumineuse ou pour réduire la volatilisation d’utiliser, lorsque c’est possible, des inhibiteurs de l’uréase (enzyme transformant l'urée).
Autant de conseils repris par le Guide des bonnes pratiques agricoles pour l’amélioration de la qualité de l’air, mis en ligne depuis septembre sur le site de l’Ademe.

Encore plus strict sur l’ergot

Autre sujet remis en avant au cours de la journée, la problématique ergot des céréales. Ce champignon contaminant seigle, blé, triticale, entre autres, contient des doses importantes d’alcaloïdes toxiques pour les hommes et les animaux. Une problématique à ne pas prendre à la légère donc.
Si le problème et les moyens d’actions sont déjà bien connus, la nouveauté réside dans l’adoption d’une nouvelle réglementation en cours et qui devrait encore baisser les doses-seuils tolérées.
Jusqu’à présent, elles étaient de 0,5 g/kg pour la plupart des céréales (hors maïs et riz), soit sept sclérotes par kg. À partir du 1er juillet 2020, elles pourraient passer à 0,2 g/kg, soit seulement trois sclérotes par kg.
Autant dire qu’il va falloir s’attendre à une recrudescence de productions refusées, « de l’ordre de 5 à 7 % de récoltes déclassées en plus », a alerté Luc Pelcé.
Pour pallier le problème, divers moyens d’actions : le recours à des semences indemnes d’ergot, la surveillance des bords de champs (alors même que la fauche n’est par ailleurs plus préconisée pour favoriser la biodiversité et les auxiliaires de cultures…), une gestion des sols adaptée. Pour lutter efficacement contre le champignon, il s’avère qu’un labours de plus de 10 cm permet d’enfouir suffisamment les pédicelles des sclérotes pour les inhiber. En revanche, il conviendra l’année suivante de ne procéder qu’à un travail simplifié pour ne surtout pas les remonter à la surface, les sclérotes se conservant deux trois ans dans le sol.

Grandes cultures : bilan qualité 2019 pour Arvalis

Grandes cultures : bilan qualité 2019 pour Arvalis

Année après année, les attentes sociétales et l’évolution du climat apportent leur lot d’impact sur les productions et sur les pratiques à faire évoluer.
Si en dépit d’une météo 2019 marquée par de nouveaux épisodes caniculaires et un temps très sec les rendements de blé et d’orge ont été bons, ce n’est pas pour autant que les revenus des producteurs se révèlent eux aussi exceptionnels (voir encadré), comme l’ont révélé les chiffres de performances économiques présentés par Arvalis lors de sa réunion technique régionale, le 12 novembre à Beaune.

Orge brassicole, retrouver de la protéine

Et au-delà des revenus, les bons rendements ont aussi des conséquences sur la qualité des productions. En orge de printemps notamment, pour lesquels les teneurs en protéine n’ont pas été celles attendues. Si à une époque le message était plutôt de limiter les apports d’azote pour limiter les taux de protéine dans l’orge, « ces temps sont révolus » souligne Luc Pelcé, ingénieur Arvalis.
La teneur médiane attendu par le secteur brassicole doit se situer entre 9,5 et 11,5 %, or « cette année la teneur médiane de la production en France était tout juste de 9,5 %, ce qui signifie que la moitié de la production française n’a pas répondu aux attentes du marché ».
Et la teneur en protéine se constate jusque dans le verre de bière : c’est ce qui garantit une belle mousse !
Parmi les pistes suggérées : s’interroger sur le choix variétal et se réorienter vers des variétés offrant une meilleure teneur en protéine, réétudier les apports en azote, recourir pour ce faire à des outils de pilotage et d’ajustement de l’apport d’azote, et notamment fractionner cet apport.

Limiter les émissions ammoniacales

Par ailleurs, dans un contexte d’évolutions réglementaires, l’institut du végétal a proposé un topo sur la volatilisation ammoniacale et les pistes pour la limiter. L’agriculture contribue à hauteur de 94 % aux émissions d’ammoniac, dont 64 % pour l’élevage et 30 % pour les cultures. La France s’est engagée dans un plan national visant à réduire les émissions de NH3 de 13 % en 2030 (par rapport à 2005).
Les intérêts de cette limitation sont multiples : améliorer l’efficacité des apports d’azote, réduire l’impact environnemental de l’activité agricole, anticiper les directives européennes et françaises encadrant les émissions, etc.
« Il faut savoir qu’en Allemagne, les apports d’engrais uréiques sont interdits, sauf s’ils sont enfouis », a notamment rappelé Diane Chavassieux, ingénieur Arvalis. Chez nous, pour l’instant, la réglementation est moins stricte. Cependant, il convient d’anticiper et de recourir par exemple au travail du sol. Pour réduire les apports azotés, il est également possible de jouer sur l’implantation de légumineuse ou pour réduire la volatilisation d’utiliser, lorsque c’est possible, des inhibiteurs de l’uréase (enzyme transformant l'urée).
Autant de conseils repris par le Guide des bonnes pratiques agricoles pour l’amélioration de la qualité de l’air, mis en ligne depuis septembre sur le site de l’Ademe.

Encore plus strict sur l’ergot

Autre sujet remis en avant au cours de la journée, la problématique ergot des céréales. Ce champignon contaminant seigle, blé, triticale, entre autres, contient des doses importantes d’alcaloïdes toxiques pour les hommes et les animaux. Une problématique à ne pas prendre à la légère donc.
Si le problème et les moyens d’actions sont déjà bien connus, la nouveauté réside dans l’adoption d’une nouvelle réglementation en cours et qui devrait encore baisser les doses-seuils tolérées.
Jusqu’à présent, elles étaient de 0,5 g/kg pour la plupart des céréales (hors maïs et riz), soit sept sclérotes par kg. À partir du 1er juillet 2020, elles pourraient passer à 0,2 g/kg, soit seulement trois sclérotes par kg.
Autant dire qu’il va falloir s’attendre à une recrudescence de productions refusées, « de l’ordre de 5 à 7 % de récoltes déclassées en plus », a alerté Luc Pelcé.
Pour pallier le problème, divers moyens d’actions : le recours à des semences indemnes d’ergot, la surveillance des bords de champs (alors même que la fauche n’est par ailleurs plus préconisée pour favoriser la biodiversité et les auxiliaires de cultures…), une gestion des sols adaptée. Pour lutter efficacement contre le champignon, il s’avère qu’un labours de plus de 10 cm permet d’enfouir suffisamment les pédicelles des sclérotes pour les inhiber. En revanche, il conviendra l’année suivante de ne procéder qu’à un travail simplifié pour ne surtout pas les remonter à la surface, les sclérotes se conservant deux trois ans dans le sol.

Grandes cultures : bilan qualité 2019 pour Arvalis

Grandes cultures : bilan qualité 2019 pour Arvalis

Année après année, les attentes sociétales et l’évolution du climat apportent leur lot d’impact sur les productions et sur les pratiques à faire évoluer.
Si en dépit d’une météo 2019 marquée par de nouveaux épisodes caniculaires et un temps très sec les rendements de blé et d’orge ont été bons, ce n’est pas pour autant que les revenus des producteurs se révèlent eux aussi exceptionnels (voir encadré), comme l’ont révélé les chiffres de performances économiques présentés par Arvalis lors de sa réunion technique régionale, le 12 novembre à Beaune.

Orge brassicole, retrouver de la protéine

Et au-delà des revenus, les bons rendements ont aussi des conséquences sur la qualité des productions. En orge de printemps notamment, pour lesquels les teneurs en protéine n’ont pas été celles attendues. Si à une époque le message était plutôt de limiter les apports d’azote pour limiter les taux de protéine dans l’orge, « ces temps sont révolus » souligne Luc Pelcé, ingénieur Arvalis.
La teneur médiane attendu par le secteur brassicole doit se situer entre 9,5 et 11,5 %, or « cette année la teneur médiane de la production en France était tout juste de 9,5 %, ce qui signifie que la moitié de la production française n’a pas répondu aux attentes du marché ».
Et la teneur en protéine se constate jusque dans le verre de bière : c’est ce qui garantit une belle mousse !
Parmi les pistes suggérées : s’interroger sur le choix variétal et se réorienter vers des variétés offrant une meilleure teneur en protéine, réétudier les apports en azote, recourir pour ce faire à des outils de pilotage et d’ajustement de l’apport d’azote, et notamment fractionner cet apport.

Limiter les émissions ammoniacales

Par ailleurs, dans un contexte d’évolutions réglementaires, l’institut du végétal a proposé un topo sur la volatilisation ammoniacale et les pistes pour la limiter. L’agriculture contribue à hauteur de 94 % aux émissions d’ammoniac, dont 64 % pour l’élevage et 30 % pour les cultures. La France s’est engagée dans un plan national visant à réduire les émissions de NH3 de 13 % en 2030 (par rapport à 2005).
Les intérêts de cette limitation sont multiples : améliorer l’efficacité des apports d’azote, réduire l’impact environnemental de l’activité agricole, anticiper les directives européennes et françaises encadrant les émissions, etc.
« Il faut savoir qu’en Allemagne, les apports d’engrais uréiques sont interdits, sauf s’ils sont enfouis », a notamment rappelé Diane Chavassieux, ingénieur Arvalis. Chez nous, pour l’instant, la réglementation est moins stricte. Cependant, il convient d’anticiper et de recourir par exemple au travail du sol. Pour réduire les apports azotés, il est également possible de jouer sur l’implantation de légumineuse ou pour réduire la volatilisation d’utiliser, lorsque c’est possible, des inhibiteurs de l’uréase (enzyme transformant l'urée).
Autant de conseils repris par le Guide des bonnes pratiques agricoles pour l’amélioration de la qualité de l’air, mis en ligne depuis septembre sur le site de l’Ademe.

Encore plus strict sur l’ergot

Autre sujet remis en avant au cours de la journée, la problématique ergot des céréales. Ce champignon contaminant seigle, blé, triticale, entre autres, contient des doses importantes d’alcaloïdes toxiques pour les hommes et les animaux. Une problématique à ne pas prendre à la légère donc.
Si le problème et les moyens d’actions sont déjà bien connus, la nouveauté réside dans l’adoption d’une nouvelle réglementation en cours et qui devrait encore baisser les doses-seuils tolérées.
Jusqu’à présent, elles étaient de 0,5 g/kg pour la plupart des céréales (hors maïs et riz), soit sept sclérotes par kg. À partir du 1er juillet 2020, elles pourraient passer à 0,2 g/kg, soit seulement trois sclérotes par kg.
Autant dire qu’il va falloir s’attendre à une recrudescence de productions refusées, « de l’ordre de 5 à 7 % de récoltes déclassées en plus », a alerté Luc Pelcé.
Pour pallier le problème, divers moyens d’actions : le recours à des semences indemnes d’ergot, la surveillance des bords de champs (alors même que la fauche n’est par ailleurs plus préconisée pour favoriser la biodiversité et les auxiliaires de cultures…), une gestion des sols adaptée. Pour lutter efficacement contre le champignon, il s’avère qu’un labours de plus de 10 cm permet d’enfouir suffisamment les pédicelles des sclérotes pour les inhiber. En revanche, il conviendra l’année suivante de ne procéder qu’à un travail simplifié pour ne surtout pas les remonter à la surface, les sclérotes se conservant deux trois ans dans le sol.

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