Vœux du Préfet de Saône-et-Loire
« Aplanir les difficultés »

Cédric MICHELIN
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Lors de ses vœux aux médias le 22 janvier, le préfet de Saône-et-Loire a fait le tour des sujets d’actualité. Évidemment, la pandémie de Covid-19 et ses conséquences ont été largement abordées. Revenant sur l’année 2020, Julien Charles a également adressé un chaleureux message de soutien aux agriculteurs et viticulteurs de ce département.

« Aplanir les difficultés »

Sécheresse (troisième consécutive), retour du loup (une centaine de brebis tuées), mutilation de chevaux (visite ministre de l’Agriculture)… Covid-19, taxes Trump, Brexit… Aucune production agricole ou viticole n’aura été épargnée en 2020. « Je tiens à témoigner de mon soutien à tous les agriculteurs et viticulteurs de Saône-et-Loire et assurer que l’État sera à leurs côtés pour faire face aux difficultés. Loup, cours des broutards, grippe aviaire, taxes US… certains sujets relèvent du national voire, de l’international, donc je n’ai pas forcément prise dessus, mais je suis et souhaite être à l’écoute de la profession pour être réactif », débutait Julien Charles pour l’année 2021 qu’il sait de tous les dangers. Et d’anticiper de lui-même un dossier litigieux entre ses services et la ruralité en général, celui « des travaux en milieu rural », faisant manifestement référence aux « cours d’eau », communes et agriculteurs qui cherchent à les entretenir et qui pour cela, sont emmenés devant les tribunaux. « Je vais proposer à la profession de réunir la commission pour aplanir les difficultés. C’est la posture dans laquelle je souhaite voir se placer les services de l’État », insistait le préfet de Saône-et-Loire. Et de conclure : « ce département a une identité rurale, avec une agriculture très forte, et je souhaite y être attentif ».

Pédagogie sur le loup

À son arrivée cet été, Julien Charles a immédiatement pris en main le dossier du loup et sa réglementation européenne complexe. Avec la profession, 25 km de filets électrifiés ont pu être posés en six mois, soit 62.000 € d’aides via des crédits européens justement (Feader). Un nouvel appel à projet est en cours depuis le 7 janvier pour financer à 80 % l’achat de ces clôtures ou de chiens de protection. « La Saône-et-Loire est un front de colonisation, donc les éleveurs ne doivent pas hésiter à aller vers ces systèmes. Nous pourrons faire venir des éleveurs des Alpes pour qu’ils témoignent sur les aspects positifs et négatifs des patoux. Je ne veux pas être dans le « trop » administratif mais plus sur de la pédagogie », redisait-il sans trancher pour l’heure sur la question de la « protégeabilité ou non » de l’élevage dans nos zones bocagères. Pas non plus de réponse sur la série de chevaux et poneys mutilés. « La gendarmerie a maintenu un important dispositif et sensibilisé les éleveurs à rester vigilants. Nous constatons moins de faits mais n’avons pas vu de suite judiciaire », malheureusement.
La seule bonne nouvelle de 2020 tient dans la baisse des cambriolages (-10 %) en raison du confinement mais ce résultat est entaché (voire endeuillé) par une nette augmentation des violences intra-familiales. Le préfet et ses services en font une priorité pour 2021 comme la lutte contre la délinquance routière, causant encore trop de morts sur les routes.

Covid-19 : le bout du tunnel ?

Un transport pourrait être particulièrement sensible, celui des vaccins contre le Covid-19 dans les zones rurales. « À nous d’aller au contact de ces populations pour que, depuis chaque centre de vaccination, puisse partir une équipe mobile. Cela nécessite de regarder comment conserver les vaccins (notamment ceux à ARN devant être plongés à -70/-80 °C), repérer les personnes prioritaires, connaître les médecins et infirmiers disponibles et pour cela travailler avec les communes et intercommunalités », pour ne pas gâcher la moindre dose. Julien Charles en profitait d’ailleurs pour remercier tous ceux (SDIS, maires, etc.) qui participent à cette « chaine de vaccination » redonnant à tous l’espoir « d’une lumière au bout du tunnel ». Il sait à quel point les soignants sont fatigués et les services de réanimation des hôpitaux en train d’être à nouveau saturés « comme lors du premier confinement ». « Il faut respecter les gestes barrières pour redonner de l’oxygène à nos hôpitaux », invitait-il, d’autant plus avec la présence confirmée de variants (anglais et Sud-africain) Covid-19 en Saône-et-Loire. Pour l’heure en flux tendu « des laboratoires aux centres de vaccination », les vaccins à peine livrés sont administrés (Ehpad, plus de 75 ans…). La prise de rendez-vous se fait en fonction des arrivages. « Je m’interdits de faire du surbooking ».
Parmi ceux qui aimeraient voir « cette lumière au bout du tunnel », les entreprises et les travailleurs, le préfet est conscient des « impacts » économiques, sanitaires, sociaux… qui touchent plus les villes certes mais n’épargnent pas les campagnes. « Aucune zone n’est épargnée ».  Son vœu pour 2021, que « tout le monde soit vacciné d’ici la fin de l’été » pour permettre de retrouver un semblant de vie normale.