FRSEA Bourgogne Franche-Comté
Le plan de relance doit préparer l’avenir

La Draaf et la Région ont invité en visio les organisations professionnelles agricoles le 22 janvier pour faire le point sur l’ensemble des mesures du plan de relance. Les premiers appels à projets sont lancés, d’autres sont à venir, aussi il est important que les dispositifs retenus puissent atteindre les objectifs recherchés visant à renforcer notre souveraineté alimentaire, adapter l’agriculture au changement climatique, mais aussi améliorer le revenu des agriculteurs tout en donnant l’accès à tous les Français à une alimentation saine et durable.

Le plan de relance doit préparer l’avenir

Avant d’entrer dans le vif du sujet, Christophe Chambon, président de la FRSEA Bourgogne Franche-Comté a souhaité préciser les sentiments du monde agricole face à cette pandémie : « en pleine crise du Covid-19, crise sanitaire, crise économique, crise sociale, nous devons tous faire face à ce fléau et résister. La société souffre et nous souffrons tous de cet isolement imposé pour se protéger. Mais nous devons aussi penser à l’avenir et éviter la catastrophe économique. Nous sommes convaincus que tout doit être réalisé avec rigueur, pragmatisme, rapidité mais aussi et surtout équité, dans l’intérêt d’une bonne gestion humaine et financière. L’agriculture est en deuxième ligne. Elle doit assurer l’alimentation de nos concitoyens avec ou sans confinement, avec ou sans couvre-feu. Compte tenu de son rôle stratégique, nous avons demandé que le secteur agricole face pleinement partie de ce plan de relance. Notre demande a été entendue ».

Président de la chambre d'agriculture régionale Bourgogne Franche-Comté, Christian Decerle a complété ces propos en précisant : « nous reconnaissons sincèrement cette écoute de la Région et de l’État vis-à-vis des agriculteurs(rices). Tous les services se mobilisent autour du plan de relance des services de l’État et de la Région, comme le réseau des chambres d’agriculture ».

La directrice régionale de l'agriculture (Draaf), Marie-Jeanne Fotre-Muller donnait ensuite les premiers résultats des agriculteurs ayant répondu aux appels à candidatures concernant les aides et mesures agroéquipements et plan protéines. Mais également sur les entreprises alimentaires et les collectivités territoriales sur le volet des projets alimentaires territoriaux (PAT) notamment. Le Conseil régional est également concerné en tant qu’autorité de gestion. La vice-présidente en charge de l'agriculture, Sophie Fonquernie, indiquait alors que les services de la Région sont mobilisés pour modifier les programmes de développement ruraux, afin de pouvoir utiliser rapidement les financements prévus liés à ces mesures.

Besoins du terrain et priorités 

Mais après ces rapides rappels, l'heure était aussi aux critiques provenant du terrain. « Un dispositif mis en place ne peut pas être ouvert une journée pour être bloqué 24 h après » réagissait Sylvain Marmier, de la chambre régionale d'agriculture. Christophe Chambon insistait : « nous souhaitons là apporter nos inquiétudes qui remontent de la plaine et des montagnes. Des dispositifs se mettent en place et maintenant notre devoir et notre responsabilité sont de faire en sorte que les mesures prises correspondent aux réalités des besoins sur le terrain, avec des règles pour tous justifiant la mobilisation des fonds publics. Nous devons établir des priorités, en fonction des moyens mobilisés, tout en recherchant le maximum d’efficience pour ces mesures », rappelait-il.

Et pour cela, il listait un certain nombre d'obligations de résultats :
- donner la priorité aux jeunes installés, aux investissements collectifs en Cuma, aux projets de filières qui amènent de la valeur ajoutée aux producteurs dans des démarches contractualisées, etc. ;
- fixer des plafonds en fonction des publics et des moyens disponibles ;
- conforter les entreprises fragilisées.

Le ministère de l’Agriculture doit aussi rapidement optimiser les enveloppes, travailler sur la fongibilité des enveloppes, tout en allant rechercher des enveloppes non utilisées dans les autres ministères. 

Au-delà de ces aides et de ces mesures, il faut répondre aux préoccupations concrètes et prioritaires des exploitations agricoles. Celles frappées, par exemple, par la sécheresse, enchainait la profession agricole en face des élus et administrations. « Elles n’ont pas envie d’investir, elles souhaitent juste pouvoir nourrir leurs animaux. Il est important de débloquer les dossiers calamités en attente ».

Et de conclure : « après l’avalanche sanitaire, l’avalanche des changements climatiques, n’ajoutez pas l’avalanche réglementaire avec des nouvelles contraintes inapplicables comme les nouvelles zones vulnérables, le plan d’actions nitrates, l’ICPE, l’arrêté interdépartemental sécheresse, la conditionnalité renforcée… ». Les messages sont passés.