Xavier Cadot, Gaec des Magnolias
Une passion totale pour les vaches laitières !

Marc Labille
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En dix ans seulement, le Gaec des Magnolias a vu son troupeau de vaches laitières doubler tandis que la production triplait. Cette évolution fulgurante est le fruit du dynamisme et de la passion de Xavier et Arnaud, jeunes frères jumeaux débordant d’énergie !   

Une passion totale pour les vaches laitières !
Indissociables de la génétique, les concours sont vecteurs de « passion et de dynamisme », estime Xavier Cadot.

À Loisy, Xavier Cadot et son frère jumeau Arnaud sont associés au sein du Gaec des Magnolias. Xavier s’est installé le premier en 2011 auprès de son père sur une exploitation qui ne comptait à l’époque que 36 laitières logées dans une étable entravée. En dix ans, le troupeau a plus que doublé de taille et en 2014, le Gaec a fait construire un bâtiment moderne pour plus de 80 vaches, équipé de logettes à matelas et d’une salle de traite 2X9 simple équipement. L’accroissement du troupeau s’est fait principalement en interne en recourant au vêlage à deux ans. La production de l’exploitation a quasiment triplé passant de moins de 300.000 litres de lait à 860.000 litres aujourd’hui. Arnaud a rejoint son frère en 2019 lorsque leur père a pris sa retraite. L’exploitation couvre aujourd’hui 240 hectares dont 150 de cultures sur des terres souvent sableuses et en partie inondables entre Saône et Seille. 70 hectares sont consacrés au maïs dont 40 fournissent l’ensilage plante entière et épi pour l’alimentation du troupeau. Pour les bovins, le Gaec cultive aussi 14 ha de ray-grass en dérobée, 18 ha de méteil, 12 ha de luzerne. L’assolement comprend également des céréales à paille et du soja. Outre le lait et les réformes, l’exploitation commercialise une douzaine de babys par an ainsi que 15 à 20 veaux de lait en vente directe.

Très attachés au lait

En dépit des restructurations laitières successives et tandis que beaucoup ont été tentés par des productions moins contraignantes, la famille Cadot est restée très attachée au lait. Complémentaires dans la répartition des tâches, Xavier et Arnaud ont eu envie de développer cette production en s’équipant d’un outil de travail performant. « Nous avons fait en sorte de tout optimiser », explique Xavier. Avec les conseillers d’Acsel et de la chambre d’agriculture, le Gaec a travaillé ses coûts de ration en diversifiant les cultures fourragères pour plus d’autonomie. Les associés sont attentifs au confort des animaux (logettes, places à l’auge…) et ils ont une bonne gestion de la qualité du lait.

À partir de 2023, le Gaec des Magnolias livrera son lait à la coopérative d’Étrez (01) quittant Danone. Des silos neufs sont en construction et un pré-refroidisseur de lait sera bientôt installé pour répondre au cahier des charges AOP Crème et Beurre de Bresse. Sans sacrifier au pâturage, Arnaud et Xavier ont aussi en projet de robotiser la traite.

Montbéliardes et holsteins

Au Gaec des Magnolias, la moyenne de production atteint 9.500 kg de lait par vache avec un troupeau composé de 70 % de montbéliardes et 30 % de prim’holstein. La présence des deux races remonte à 1987, année de l’abattage complet du cheptel à cause de la tuberculose. Pour reconstituer le troupeau, la famille Cadot ne trouvait pas suffisamment de montbéliardes et quelques « noires » avaient été achetées. Dès lors, les deux races ont été conservées et aujourd’hui, le Gaec continue de traire les deux types de laitières en dépit de leurs différences morphologiques et comportementales. Président du syndicat des éleveurs montbéliards de Saône-et-Loire et siégeant à Montbéliarde Association, Xavier Cadot est très attaché à la race franc-comtoise. Mais cela ne l’empêche pas de se passionner tout autant pour ses prim’holsteins et de faire partie du syndicat Holstein de Saône-et-Loire. Avec d’autres éleveurs du syndicat, il est même devenu le co-acquéreur d’une génisse « red holstein » (holstein rouge) de haute valeur génétique. Une femelle dont ils ont « démultiplié la descendance » pour en partager la souche dans chacun des élevages co-propriétaires. Un moyen « d’accélérer le progrès génétique », explique Xavier.

Cinq vaches engagées pour Louhans

Depuis 20 ans, le Gaec des Magnolias participe régulièrement à des concours montbéliards et holsteins. La vache red holstein que le Gaec détient avec deux autres élevages a remporté un premier prix et un titre de meilleure mamelle de section au salon Agrimax de Metz. Une génisse montbéliarde des frères Cadot a terminé championne sénior réserve au Show Open dans le Cantal. Le Gaec participe au Montbéliarde Prestige de Besançon, à l’Expo du Futur, à Umotest, à Cournon… Sur les concours départementaux, il a déjà décroché le titre de championne Miss et une des montbéliardes du Gaec est allée à Paris. Cinq vaches de l’élevage (trois montbéliardes et deux holsteins) sont engagées pour la prochaine Fête du Lait à Louhans.

« Un bon moment pour se retrouver tous ensemble »

Indissociables de la génétique, les concours sont vecteurs de « passion et de dynamisme », estime Xavier Cadot. « Il ne faut pas tout réduire à une production laitière. Il faut s’intéresser à tous les aspects de l’élevage », estime le jeune éleveur qui explique « qu’un très bon niveau génétique donné par les index ou l’ISU ne signifie pas forcément vache à concours ». Pour les passionnés de montbéliardes ou de prim’holsteins, la morphologie que mettent en valeur les concours compte tout autant que le reste. D’ailleurs, « tous les critères de morphologie se retrouvent dans la production : de bonnes pattes, une bonne capacité d’ingestion, une bonne mamelle… », fait valoir Xavier Cadot.

Le président du syndicat montbéliard aime prendre en exemple le berceau de race franc-comtois où les concours sont légion et la ferveur très tenace. Le prix du lait à comté et l’absence de cultures expliquent pour beaucoup cette différence avec l’élevage laitier de plaine. Mais une telle mobilisation « fait rêver », avoue Xavier Cadot qui souligne la convivialité entretenue par de tels rendez-vous. Au-delà de l’émulation d’une compétition amicale et du « plaisir de présenter de beaux animaux », les concours sont aussi « un bon moment pour se retrouver tous ensemble », confie-t-il. Un moment d’échange attendu par les éleveurs laitiers de Saône-et-Loire.

La Fête du Lait à Pâques

La Fête du Lait à Pâques

La prochaine édition de la Fête du Lait en Bresse aura lieu le lundi de Pâques 18 avril prochain. Organisée par l’association Lait Lite 71 (syndicats de race montbéliard et holstein, chambre d’agriculture, Acsel, Elvanovia), la Fête du Lait avait eu lieu en 2017 et 2018. Encouragés par la municipalité de Louhans, les organisateurs ont décidé de remettre le couvert en 2022. Comme les deux premières éditions, la Fête du Lait en Bresse se déroulera le lundi de Pâques, jour de marché à Louhans. L’occasion de côtoyer des milliers de visiteurs dans une ambiance champêtre. Une centaine de génisses et vaches laitières sont attendues pour un concours en races montbéliarde et prim’holstein. Une dizaine d’animaux proviendront de l’Ain conférant une dimension interdépartementale au rendez-vous. Les meilleurs animaux de Saône-et-Loire seront récompensés et un challenge technico-économique sera décerné par Acsel Conseil Élevage aux meilleurs élevages. Le concours débutera vers 9 h 30 pour se terminer vers 18 h. La journée sera entrecoupée par un repas festif organisé par les JA du Louhannais (repas à 22 €). La Fête du Lait accueillera un marché de producteurs, des exposants de matériel agricole et autres fournisseurs.