Traçabilité ovins et caprins
Ovins et caprins : les leçons du bouclage électronique, obligatoire depuis 2010

Les boucles électroniques sont obligatoires pour les moutons et les chèvres depuis 2010. Cet outil facilite le travail des abatteurs et de certains éleveurs qui ont su en tirer parti.

Ovins et caprins : les leçons du bouclage électronique, obligatoire depuis 2010

Encore optionnelle pour les bovins, l’identification électronique est obligatoire pour les ovins et les caprins depuis 2010. Cette mesure a été prise dans le cadre d’une réforme européenne de l’identification et de la traçabilité des petits ruminants initiée en 2005. Dans une Europe marquée par des épisodes de fièvres aphteuse et catarrhale, l’objectif était alors de mieux gérer les crises sanitaires en assurant un suivi individuel efficace. En France, l’entrée en vigueur de cette obligation a rencontré des résistances avec la naissance de collectifs « anti-bouclage », souvent attachés au pastoralisme. Le surcoût lié au passage d’une boucle traditionnelle, obligatoire depuis 1997, à une boucle électronique (environ 70 centimes d’euros) a été pris en charge, dans un premier temps, par l’État. L’achat des boucles est aujourd’hui entièrement à la charge des éleveurs. « Malgré certaines contestations au début, notamment dans le sud de la France, les éleveurs ont fini par accepter l’identification électronique. La fin de l’accompagnement financier de l’État a été un moment charnière. Mais, étonnamment, ça n’a pas fait de bruit », observe Gilles Blériot, de l’Idele.

Éleveurs et abatteurs se sont adaptés

« Les éleveurs l’ont accepté parce que c’est devenu obligatoire, ils n’ont pas eu le choix », explique la Fédération nationale ovine (FNO, FNSEA). L’identification électronique fait partie de la conditionnalité des aides Pac. Par ailleurs, « les prix ont diminué et l’achat des boucles ne représente pas un coût énorme pour l’éleveur », ajoute le syndicat. Certains producteurs y ont même trouvé des avantages. « Les boucles électroniques permettent de faciliter la gestion des troupeaux », souligne la FNO. Ainsi, les éleveurs équipés de bâtons pour lire les boucles peuvent, à l’aide de logiciels, relier plus rapidement le numéro d’identification de l’animal avec d’autres informations.

La lecture électronique facilite aussi le travail d’autres acteurs de la filière. « En abattoir ovin, nous recevons des lots d’agneaux de tailles très différentes. Il faut les trier selon leur poids en fonction des cahiers des charges. Un lot amené par un éleveur peut être coupé en trois ou quatre. Avant la boucle électronique, nous les marquions avec des couleurs différentes », a expliqué Séverine Breton, directrice de la filière ovine chez Sicarev, lors d’une conférence le 27 février au Salon de l’agriculture. « La boucle électronique nous a facilité le travail au quotidien. Désormais, en gestion des stocks, nous retombons toujours juste », poursuit-elle. Du point de vue des abatteurs, l’identification électronique a permis de fiabiliser le suivi des animaux tout au long de la filière.