Tournée pré-calamités grêle
Quels impacts et quelles réparations ?

Françoise Thomas
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Les épisodes de grêle se sont malheureusement succédé sur juin, impactant de façon très importante les secteurs de Saône-et-Loire où ces orages se sont abattus. La profession a poursuivi cette semaine le travail de recensement commencé les semaines précédentes (voir notre édition de la semaine dernière).

Quels impacts et quelles réparations ?
Rien ne pourra être exploité de cette parcelle de maïs.

Les photos qui ont rapidement circulé sur les réseaux sociaux ont témoigné de la violence du nouvel épisode de grêle qui s’est abattu sur le département les 21 et 22 juin derniers, avec notamment des véhicules à la carrosserie détruite par les grêlons, des multiples vitres brisées, des toitures criblées d’impacts. Cette fois, les secteurs du Charolais-Brionnais et du Mâconnais ont particulièrement été concernés. Une délégation DDT, FDSEA 71, chambre d’agriculture s’est rendue mercredi matin chez plusieurs producteurs touchés et le constat était sans appel, tant sur les cultures que sur les bâtiments. La tournée a débuté à Vitry-en Charollais, commune particulièrement touchée puisque quasiment toutes les habitations sont désormais protégées d’une bâche.

Resemer ?

Sur place, l’éleveur Jean-Yves Grillet a eu des dégâts sur toutes ses cultures. Il n’y aura rien à tirer de sa parcelle de maïs « qui arrivait déjà à l’épaule ! » et son blé est anéanti. La difficulté qui se rajoute à cet agriculteur bio est qu’il redoute désormais de ne pas pouvoir trouver rapidement de nouvelles semences certifiées et il sait déjà qu’il ne pourra pas bénéficier d’une quelconque dérogation.
Si les foins avaient été faits sur ses 100 ha de prairie, il a dû procéder rapidement à l’enrubannage de son fourrage : ses bâtiments ont été très fortement impactés.
Dans le cas de Jean-Yves Grillet, comme pour tous ceux dont les bâtiments doivent être réparés, plusieurs questions se posent : celle de la disponibilité des matériaux et celle de la disponibilité des entreprises. Certaines annoncent un délai d’intervention pour la fin de l’année…
Si plusieurs seront tentés par des réparations par eux-mêmes, quid dans ces cas-là de la prise en charge ensuite par les assureurs ?

Devenir sanitaire

Dans le secteur, les agriculteurs étaient plutôt satisfaits d’avoir réalisé leur foin et plusieurs récoltes et que tout soit à l’abri. C’était sans compter sur les multiples impacts de grêle qui ont réduit à néant cette protection. Ainsi un autre éleveur, Laurent Bourgeon, a dû déplacer toutes ses bottes de foin. Pour l’heure, impossible pour lui de connaître l’impact sur la qualité à terme de ce fourrage qui a été mouillé par la pluie.
Chez Pascal et Florent Roux à Volesvres, impossible pour l’instant d’accueillir comme chaque année la livraison de paille, l’orge, stockée à plat, commence à germer après avoir reçu elle aussi de la pluie. Même question dans ces cas : quid de la qualité de cet aliment désormais pour les animaux ?
Et toujours la même problématique sur le devenir sanitaire de la production chez le maraîcher de La Guiche, Philippe Folléas chez lequel s’est ensuite rendue la délégation. Une partie des 3,5 ha de cultures est produite sous tunnel et ces cultures-là ont été épargnées. Mais tout ce qui était en plein champ a été abîmé par les impacts des grêlons et les fortes pluies ont raviné la terre, les pommes de terre en partie désormais à nue, commencent à verdir…
Enfin, la tournée s’est terminée auprès de viticulteurs de Cruzille et de Saint-Maurice-de-Satonnay. Les pertes sont pour l’instant estimées entre 20 et 50 %, car ce qui reste là aussi redouté est l’évolution des préjudices sur les grappes et les conséquences sanitaires que cela pourrait avoir.

Visite en Saône-et-Loire

Dans le cadre de la mission flash mandaté par le ministère de l’Agriculture, il a été annoncé que le département de Saône-et-Loire devrait être visité la semaine prochaine. Le lieu et la date restent encore à déterminer au moment du bouclage de ce journal.