EXCLU WEB
Selon l’Eurobaromètre, il faut « garantir l’approvisionnement européen »

Françoise Thomas
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La Commission européenne a publié le 21 juin son dernier Eurobaromètre sur l’agriculture et sur la Pac. Selon ce sondage, « près de la moitié des Européens pensent que garantir un approvisionnement alimentaire stable dans l’UE à tout moment devrait être l’un des principaux objectifs de la politique agricole commune (Pac) ».

 

Selon l’Eurobaromètre, il faut « garantir l’approvisionnement européen »

Les deux années de Covid et la guerre entre l’Ukraine et la Russie ont fait prendre conscience aux Européens que la souveraineté alimentaire, qu’elle soit nationale ou européenne, n’est pas un vain mot. Selon le récent Eurobaromètre rendu public par la Commission européenne, ce sentiment a augmenté en moyenne de +6 % depuis l’année 2020. Dans 6 des 27 pays de l’UE, ce point de vue a même grimpé « d’au moins 10 % », indique la Commission. C’est le cas pour la Finlande, la Lituanie, la Suède, la Grèce, l’Espagne et l’Italie. La Commission a interrogé dans chaque pays un panel représentatif de plus de 1.000 personnes majeures, selon la méthode des quotas.

À la question de savoir  « quelles devraient être les deux principales responsabilités des agriculteurs dans notre société ? », une grande majorité répondent en premier lieu : Fournir des aliments sûrs, sains et durables de haute qualité. C’est le cas pour les Portugais (69 %) devant les Maltais et les Finlandais (64 %), les Suédois (61 %) les Néerlandais (58 %), les Tchèques (55 %) les Italiens et les Espagnols (54 %). Sans doute la topographie des pays et leur positionnement géographique amplifient-ils cette perception : Malte est un pays constitué de trois petites îles ; le Portugal (92 000 km²), les Pays-Bas (41 000 km²) souffrent de superficies contraintes. Les longs hivers de la Finlande et de la Suède ne sont guère propices à la multiplication des cultures. Quant à l’Italie, le Portugal et l’Espagne, ces pays commencent à ressentir plus durement les effets du changement climatique que ceux situés plus au nord. La deuxième responsabilité que les Européens entendent donner aux agriculteurs tient au respect du bien-être animal. Cet item recueille en moyenne 29 % des réponses des sondés, avec de grandes disparités selon les pays. Le dossier paraît plus sensible en Suède (42 %) en France et aux Pays-Bas (41 %) de même qu’au Danemark (40 %) et au Luxembourg (38 %) qu’en Bulgarie (9 %), en Lettonie (11%) ou en Roumanie (14 %)

Risques pour la sécurité alimentaire

Directement interrogés sur le thème de l’agriculture et du changement, les Européens reconnaissent dans leur majorité (58 %) que l’agriculture a déjà apporté une contribution majeure à la lutte contre le changement climatique et que la Pac contribue à la protection de l’environnement et à la lutte contre ce dérèglement (65 %). Ils pensent aussi qu’ils vont devoir changer leurs pratiques « même si cela signifie que l'agriculture européenne sera moins compétitive ». Pour les Européens, les principaux risques pour la sécurité alimentaire dans les années à venir sont en premier lieu et majoritairement (54 %) les phénomènes météorologiques extrêmes (sécheresses sévères, inondations, etc...) et le changement climatique. Ils sont également conscients (45 %) que l’Europe puisse être confrontée à une pénurie ou une dégradation des ressources naturelles comme l’eau, les sols, la biodiversité. Ils craignent aussi (32 %) une diminution du nombre d'exploitations agricoles dans l'UE. L’enquête a été menée dans les 27 États membres de l’UE entre le 21 février et le 21 mars 2022. Parmi les sujets abordés figurent également le commerce international des produits agricoles, les labels de qualité, les besoins nutritionnels spéciaux et le programme de l’UE à destination des écoles.

 

Toutes les études (en anglais) sont disponibles et téléchargeables à l’adresse suivante :

https://europa.eu/eurobarometer/surveys/detail/2665

 

Christophe Soulard