Tendance commerciale semaine 26-2022

Françoise Thomas
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Bovins de boucherie – La demande globale de viande bovine se tasse face au recul classique de la consommation de fin juin. Les Français ont déjà la tête à la préparation des vacances, mais avant cela ils doivent gérer une fin de mois de juin assez compliquée face à l’inflation persistante des prix. Les grèves se multiplient avec des menaces très sérieuses de blocage des transports (ferroviaire, aérien ou routier). Cette situation n’est pas exclusivement observée en France, car les mêmes menaces sont attendues dans les autres pays de l’UE. Dans ces conditions, le lancement de la période estivale va être compliqué, et pourtant chacun attend beaucoup d’une reprise économique des vacances d’été après deux années sérieusement impactées par le covid.
L’offre dans les campagnes est peu abondante au regard de la décheptellisation permanente de la ferme France. Ces volumes se montrent suffisants pour des abattoirs, qui refont des stocks dans les cuisses qui trouvaient preneur en saison régulière vers la restauration scolaire.
La progression du prix du lait, même si elles restent insuffisantes pour couvrir les charges, n’incite pas les éleveurs à vendre malgré des tarifs très attractifs dans la viande. Face à ces prolongations de lactation, le poids moyen des laitières est en baisse de 1,3 % par rapport à 2021. Ces baisses de poids sont également le reflet d’une moins bonne finition face aux coûts des aliments. Les animaux 1 et 2 d’engraissement sont plus nombreux et subissent une pression des industriels depuis deux semaines.
Le lancement de la saison estivale est attendu, mais elle ne devrait pas se concrétiser avant la mi-juillet, avec un retour de la clientèle touristique étrangère et des Français qui seront encore nombreux à privilégier notre beau pays et sa gastronomie. Le retour du soleil et de températures plus convenables devrait redonner également un peu de tonus à la vente de viande à griller, notamment dans les boucheries ou les bons rayons trad de GMS. Pour le moment, les abattoirs ajustent leur activité à la baisse pour correspondre à la demande et peuvent ainsi repousser des animaux de races à viande à une période où la demande sera plus favorable. Cette période transitoire sera également celle d’une mutation des ventes entre les grandes métropoles et les zones touristiques. La demande accrue d’animaux de proximité sera une contrainte forte pour les abatteurs qu’il ne sera pas toujours facile à résoudre dans les régions pauvres en élevage.
L’animation commerciale sur les marchés est un peu plus calme, mais l’équilibre entre une faible demande et une offre réduite permet un certain équilibre commercial. La demande est plus réservée sur cette fin de mois, mais les tarifs se maintiennent dans les bonnes femelles Limousines ou Charolaises de qualité bouchère. La tendance est au plafonnement des prix dans les Charolaises R ou dans les animaux croisés de choix secondaire.

Réformes laitières – La demande en minerai pour la viande hachée se tasse, mais l’équilibre offre/demande ne permet pas aux industriels peser sur les prix. Les tarifs des vaches Holsteins ou Montbéliardes se stabilisent à des niveaux attractifs. La demande se montre plus réservée dans les taureaux de réformes et dans les vaches maigres.

Jeunes bovins – Le commerce à l’export est plus compliqué avec un marché italien peu demandeur. Le recul de l’offre permet cependant de tenir les prix sur nos deux pays. Le marché est animé dans la marchandise de milieux de gamme à l’approche de l’Aïd-El-Kébir.

Bovins d’embouche et d’élevage – Les tarifs se stabilisent dans les bonnes Charolaises qui restent recherchées de la part des gros opérateurs. Les engraisseurs sont plus prudents dans le bétail de second choix ou plus léger.

Broutards – L’activité commerciale reste très convenable, mais les niveaux de prix freinent sérieusement l’ardeur des acheteurs, face à des coûts de production qui ne cessent de progresser et des prix qui se sont stabilisés dans la viande. Les engraisseurs sont également moins motivés pour des mises en place pendant les moissons. La demande italienne bascule entre les taurillons et les broutards lourds au détriment des premiers. Les tarifs tendent à plafonner dans les bons Charolais ou Limousins. Les tarifs se replient dans les taurillons lourds avec une offre saisonnière souvent plus commune. La baisse est plus sensible dans la marchandise plus commune. Dans les femelles, la faiblesse de l’offre facilite les échanges avec des tarifs stables dans les bonnes Charolaises ou Limousines herbées recherchées sur l’Italie.

Veaux d’engraissement et d’élevage – Les intégrateurs jonglent toujours avec les coûts de production élevés et la demande espagnole. Les transactions sont régulières avec des tarifs stables dans les bons veaux Prim’Holsteins, Montbéliards ou Abondances. L’offre en croisés jeunes convenable se montre juste suffisante, mais les tarifs se maintiennent.

Ovins – La demande pour l’Aïd-el-Kébir raffermit la tendance pour les agneaux d’herbe. Cette dynamique profite également aux agnelles de viande malgré des ventes de cette fin de mois peu soutenue. En brebis, le commerce est régulier avec des tarifs stables dans les bonnes brebis.

Porc – Le recul de l’offre correspond à une reprise saisonnière de la demande, même si cette dernière est loin des attentes des producteurs. Le marché retrouve néanmoins une meilleure animation avec des tarifs de nouveaux positifs avec un Marché du porc breton à 1,762 € pour du 56 TMP et 1,962 € pour le 60 TMP.