Euroforest
Euroforest, une filière forêt-bois combative et au grand complet !
Le salon Euroforest a battu un nouveau record de participation. Il a offert une vitrine très complète, montrant une filière forêt-bois à la pointe de l’innovation, mobilisée contre le changement climatique, dotée d’une réelle conscience écologique et pourvoyeuse d’emplois.
Durant trois jours, la huitième édition d’Euroforest a attiré 42.450 visiteurs à Saint-Bonnet-de-Joux. Digne d’un Sommet de l’Élevage ou d’un Innovagri dans les bois, ce salon forestier – le plus grand de sa catégorie - a une nouvelle fois battu des records avec 415 stands pour plus de 650 marques représentées ! C’est le samedi que l’affluence a atteint son pic alors que le vendredi enregistrait déjà plus de 16.000 visiteurs ! Du côté de l’accès nord à la manifestation, pas moins de cinq bus avaient été mobilisés pour conduire les foules de visiteurs du parking jusqu’au site. Dans le public, les forestiers n’étaient pas les seuls ; de nombreux agriculteurs avaient fait le déplacement et globalement, beaucoup de ruraux, connaisseurs des forêts, petits propriétaires, chasseurs, amateurs… étaient venus voir.
415 stands, plus de 650 marques !
Sous une météo généreuse (excepté le jeudi), les quelque trois kilomètres d’allées n’ont pas désempli des trois jours. Omniprésent, le matériel forestier statique ou en démonstration s’étalait sur toute la longueur du parcours, à ne plus savoir où donner de la tête ! Abatteuses, porteurs, débusqueurs, grumiers tous plus impressionnants les uns que les autres étaient au rendez-vous. Comme en 2018, les équipements liés au bois énergie sortaient du lot avec de nombreuses démonstrations de déchiqueteuses. Beaucoup plus légers, quelques drones survolaient les allées, témoignant de toute une innovation technologique à l’assaut de la forêt. Entre les deux, le salon présentait une kyrielle de matériels, d’accessoires et de pièces détachées. Des équipements de toute taille répondant aussi bien à des forestiers professionnels qu’à des agriculteurs voire à des amateurs : fendeurs, scies, combinés, pinces, remorques forestières, grappins, broyeurs, épareuses, quads…
Sans conteste, Euroforest est avant tout une immense vitrine où les fournisseurs des forestiers se devaient d’être présents. Au moins 2.400 commerciaux s’affairaient autour des équipements stationnés ou en action. Et la satisfaction des exposants au retour du salon laissait deviner des carnets de commandes bien remplis.
Prise de conscience écologique…
Malgré les apparences trompeuses produites par un machinisme surdimensionné, la prise de conscience écologique est l’un des faits marquants de l’édition 2023 d’Euroforest. Pour les forestiers, le changement climatique se mesure chaque jour par des dépérissements d’arbres, phénomène qui s’est particulièrement accéléré ces cinq dernières années. La sylviculture est aujourd’hui face à une situation d’urgence et ses experts cherchent des solutions, plaçant leurs espoirs dans l’innovation. Pour adapter la forêt à la nouvelle donne climatique, « la résilience doit passer désormais avant la productivité », avertissait un expert. Plus que jamais, on se dirige vers des plantations mélangeant les essences, dans des « forêts mosaïques ». Le concept « d’éco-reboisement » mis au point par la coopérative CFBL préserve le sol, limite le travail mécanique et optimise la reprise des plants…
La présence remarquée des pompiers à travers des démonstrations et à la conférence sur le réchauffement climatique donnait toute la mesure des nouveaux enjeux apparus depuis l’an dernier. En effet, les incendies de 2022 survenus en Bourgogne Franche-Comté ont mis à jour le risque que les spécialistes du climat redoutaient, plus aucune forêt de France est à faible risque. La prise de conscience a débouché sur un projet de loi qui devrait mobiliser tous les acteurs pour prévenir les sinistres.
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Un excellent bilan et un rendez-vous en 2027 !
Au lendemain de la clôture d’Euroforest, les organisateurs de l’évènement étaient heureux ! Un nouveau record de fréquentation a été battu, les exposants sont repartis très satisfaits et les trois jours ont donné lieux à de magnifiques démonstrations, d’enrichissantes conférences, le tout dans une excellente ambiance. Pour cette huitième édition, les organisateurs ont réussi un nouveau tour de force en parvenant à drainer 42.450 visiteurs au cœur de la forêt de Chaumont. Seul une poignée d’activistes de l’ex soulèvement de la Terre - mouvement récemment dissout par les autorités - est parvenue à provoquer quelques bouchons à l’une des entrées du site, sans grande conséquence au final. « La filière a été très honorée de la visite du Ministre de l’agriculture », confiait le directeur du comité d’organisation Richard Lachèze. Cette venue s’est accompagnée aussi de la présence inédite de médias nationaux ainsi que de nombreux parlementaires, se félicitait Richard Lachèze. Rendez-vous est d’ores et déjà donné pour la prochaine édition d’Euroforest à Saint-Bonnet-de-Joux en 2027.
La filière bois recrute !
Comme nombre de secteurs, la filière forestière peine à trouver des candidats pour ses nombreux emplois. A tel point que les entreprises n’hésitent pas à prospecter des candidats novices pour les former elles-mêmes. « Ce qui marche, c’est l’immersion en entreprise », recommandait un spécialiste de l’emploi. La filière cherche en effet des astuces pour faire découvrir ses métiers, détecter des profils qui pourraient potentiellement être doués pour des tâches sylvicoles… Sur son stand, le pépiniériste Naudet affichait un appel à candidature. Diversifiée dans la production de plants sylvicoles, le reboisement, les sapins de Noël…, l’entreprise bourguignonne emploie 310 équivalents temps pleins et plus d’un millier de saisonniers. Le recrutement est une problématique importante pour Naudet qui s’implique dans des campagnes de promotion de ses métiers, s’active sur les réseaux sociaux, fait appel à des systèmes de parrainage, organise des visites sur le terrain… « Nous formons nous-même nos employés », confiait la directrice des ressources humaine qui fait appel aussi aux associations d’insertion pour dégoter une main-d’œuvre décidément très précieuse.
Plaquettes de bois, truffes de Bourgogne…
Entre les imposantes machines s’inséraient aussi les stands d’organisations et partenaires techniques, services, collectivités, etc… Sur son stand, la Chambre régionale d’agriculture présentait l’agroforesterie en promouvant notamment la production de plaquettes de bois à partir des haies bocagères. Plus inattendu, une conseillère spécialisée dans la trufficulture était présente. Elle intervient de concert avec l’association des producteurs de truffes de Bourgogne qui fédère près de 400 adhérents en Côte-d’Or, Jura, Doubs et Haute-Saône.
