Les brèves du 29 août 2023

Mis en ligne par Cédric Michelin
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Voici les brèves du 29 août 2023

Les brèves du 29 août 2023

Betteraves/pommes de terre : le belge Agristo rachète le site Tereos d’Escaudœuvres

L’entreprise agroalimentaire belge Agristo doit acheter le 28 août au groupe sucrier Tereos son site nordiste d’Escaudœuvres, pour y ouvrir en 2027 une usine de transformation de pommes de terre avec quelque 350 emplois à la clé, a indiqué le ministère chargé de l’Industrie. Agristo prévoit un investissement de 350 millions d’euros pour entamer la production au second semestre 2027 dans une usine construite à neuf, un projet prévoyant la création « à terme d’environ 350 emplois directs », selon le ministère. Fondée en 1986, Agristo emploie quelque 1 200 salariés en Belgique et aux Pays-Bas et réalise, selon le ministère, un chiffre d’affaires de quelque 900 M€. Le projet ne prévoit la reprise d’aucun des salariés de la sucrerie fermée par Tereos, propriétaire des marques Béghin Say et La Perruche. Le PSE conclu en juin prévoit qu’un reclassement interne leur soit proposé en septembre. Dans un communiqué, l’UNPT (producteurs) se réjouit de cette annonce mais « demande à ces nouveaux industriels de s’engager, dès à présent, dans une réflexion étroite avec la production. » Objectif : « garantir, sur le temps long, les dynamiques de développement agricole de la filière pomme de terre ».

 

Phytos : un dispositif de taxe et remboursement peut diminuer leur usage de 25 % (étude)

La création d’une taxe sur les pesticides remboursée aux agriculteurs permettrait de réduire l’usage des phytosanitaires de 25 %, selon une étude de l’Inrae qui sera présentée au congrès des économistes agricoles à Rennes (du 29 août au 1er septembre). Les chercheurs ont testé ce scénario avec des données de grandes cultures (céréales, betterave, pois, colza) collectées dans la Marne entre 2007 et 2014. D’après leur simulation (avec le modèle MEMC), une taxe de 100 % sur les prix des pesticides réduit de 25 % l’utilisation de pesticides. De plus, une compensation à hauteur de 100 % de la taxe payée (compensation homogène par culture et aire de production) permet de limiter les pertes de revenu à 21€/ha en moyenne, au lieu de 165€/ha. L’intérêt de ce dispositif, envisagé à échelle de l’UE, est d’inciter fortement à diminuer l’utilisation de phytosanitaires tout en neutralisant « dans une large mesure » l’effet négatif de la taxe sur le revenu des agriculteurs, souligne l’étude. Il conviendrait désormais de mener cette simulation « pour d’autres cultures, les fruits et légumes en particulier » ajoutent les auteurs.

 

Bassines : le chantier d’une nouvelle retenue démarre dans les Deux-Sèvres

Les travaux d’une troisième « bassine » ont débuté le 28 août dans les Deux-Sèvres à Priaires, deux jours après l’arrivée à Paris d’un convoi d’opposants à ces retenues d’eau destinées à l’irrigation agricole, partis dix jours plus tôt de Sainte-Soline. « Nous démarrons ce nouveau chantier comme c’était prévu dans le calendrier de la première tranche du projet », a annoncé dans un communiqué Thierry Boudaud, président de la Coop de l’eau 79, groupement d’agriculteurs qui porte le projet de ces réserves contestées. Des engins de terrassement sont arrivés pour entamer les travaux qui s’étaleront jusqu’à la fin de l’année, selon la même source. La bassine de Priaires doit entrer en service dès 2024. D’une capacité de 160 000 mètres cubes, c’est la plus petite des 16 programmées dans le département. Une première fonctionne à Mauzé-sur-le-Mignon et une autre est en construction à Sainte-Soline, où plusieurs manifestations depuis deux ans ont donné lieu à des affrontements entre opposants et forces de l’ordre - la dernière, fin mars, avait été la plus violente.

 

Céréales/fruits : réduction du trafic du canal de Panama, échanges perturbés en vue

Les restrictions de trafic sur le canal de Panama, par suite de la sécheresse, devraient entraîner des répercussions sur les flux mondiaux en céréales et en fruits, souligne une récente étude de la Rabobank. L’autorité gestionnaire a annoncé le 24 août que l’accès au canal serait réduit à nouveau pendant un an en raison du manque de pluie et du phénomène El Niño, à moins qu’en septembre les pluies soient suffisantes pour recharger les bassins hydrographiques des lacs Alajuela et Gatun qui approvisionnent le canal et la moitié de la population de Panama. L’impact de ces dispositions serait multiple : restrictions de réservations, délais plus longs, coûts plus élevés. Le Pérou serait la première victime des restrictions de trafic : l’exportation de myrtilles commence en septembre, avec un pic aux mois d’octobre, novembre et décembre. Les exportations des autres fruits (mangues, raisins, et agrumes) culminent vers janvier de l’année suivante. Cela toucherait aussi les exportations céréalières des États-Unis vers l’Asie (plus de 26 % de son soja et 17 % de son maïs passent par le canal). « Si la situation se détériore d’ici octobre, cela pourrait créer des opportunités sur l’Asie pour le Brésil ».

 

Machinisme : disparition de la marque Sulky, remplacée par Sky

Connue pour ses outils de travail du sol, semoirs, épandeurs d’engrais, la marque française Sulky change de nom. Le groupe familial Burel, qui en est propriétaire, fusionne ses trois marques historiques : Sulky, Prolog et Sky (contraction de la marque historique née en 1936) passent sous la même bannière Sky Agriculture, annonce-t-il sur son site internet. Deux objectifs sont visés. Avec un nom plus facilement prononçable hors de France, la marque veut se développer à l’export. Sky Agriculture ambitionne un chiffre d’affaires de 50 % hors Hexagone (contre 40 % aujourd’hui). Une nouvelle dynamique en termes d’innovation est projetée. « Cette stratégie mono-marque permet aussi à Sky Agriculture de s’adapter au nouveau visage de la distribution de matériel agricole en Europe : le marché se concentre, les restructurations du réseau de concessionnaires vont bon train, avec leur nombre qui ne cesse de diminuer depuis plusieurs années », explique le président Julien Burel. Basé à Châteaubourg (Ille-et-Vilaine), le groupe Burel emploie 350 personnes.

 

Céréales ukrainiennes : Kiev critique ses voisins de vouloir prolonger les restrictions

Le ministre ukrainien des affaires étrangères a critiqué le 28 août les pays voisins pour leur intention de limiter les importations de céréales en provenance de son pays au-delà de l’interdiction imposée par l’UE, Kiev menaçant de « défendre farouchement » ses droits. La Pologne, la Roumanie, la Slovaquie, la Hongrie et la Bulgarie (qui n’est pas un voisin direct de l’Ukraine) ont déclaré la semaine dernière qu’elles souhaitaient que l’UE prolonge l’interdiction, qui doit expirer le 15 septembre, jusqu’à la fin de l’année, pour défendre leurs propres agriculteurs. « Nous nous y opposons catégoriquement, car cette mesure violerait les règles du marché commun », a déclaré le ministre ukrainien des affaires étrangères, Dmytro Kuleba, lors d’une visite à Prague. « Cette règle violera l’accord d’association Ukraine-UE, mais surtout elle ira à l’encontre du principe de solidarité sur lequel repose l’Union européenne », a-t-il ajouté. M. Kuleba a déclaré que son pays était prêt à travailler avec les cinq membres de l’UE afin de trouver une solution à ce problème.

 

PLOA : les propositions des groupements d’éleveurs bretons pour « simplifier » et « protéger »

Alors que le contenu du projet de Pacte et de la loi d’avenir (PLOA) doit être présenté dans les prochaines semaines, les groupements d’éleveurs de l’Ouest de l’UGPVB ont demandé, dans un communiqué le 18 août, « un signal clair » envers les porteurs de projets d’installation ou de modernisation d’élevage qui « attendent dans le couloir de la mort la peur des procédures administratives ». Et d’évoquer un risque de « dépendance alimentaire ». Les demandes de l’UGPVB portent essentiellement sur deux points. D’abord la « simplification » du régime des installations classées pour l’environnement (ICPE), par exemple en réduisant « les délais de recours contre les décisions » - ces dernières années, les procédures liées aux ICPE ont déjà fait l’objet de plusieurs assouplissements, et de nouveaux sont prévus dans le projet de loi Industrie verte. Seconde demande : une meilleure « protection par rapport aux mouvements radicaux », notamment en « mettant fin aux subventionnements de ces mouvements » ; en la matière, les initiatives législatives, portées par la droite, ont jusqu’ici échoué, notamment lors de l’examen du dernier projet de loi de finances (PLF).

 

Biodiversité : le fonds-cadre mondial pour les pays en développement est lancé

Le fonds-cadre mondial pour la biodiversité a été lancé durant l’assemblée du fonds pour l’environnement mondial (FEM) qui s’est tenue à Vancouver du 22 au 26 août. Ce fonds vise à « assurer le bien-être de la biodiversité » et « à garantir l’utilisation durable » des ressources naturelles des pays en développement, a indiqué l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) sur son site web le 27 août. La création du fonds avait été annoncée en décembre 2022 lors de l’accord mondial de Kunming-Montréal (COP 15 sur la biodiversité). Durant l’événement à Vancouver, le Canada a annoncé qu’il abonderait le fonds à hauteur de 200 millions de dollars canadiens, et le Royaume-Uni à hauteur de 10 millions de livres sterling, selon un communiqué du FEM.

 

Distribution : Alexandre Bompard, patron de Carrefour, nouveau président de la FCD

Alexandre Bompard, président-directeur général du groupe Carrefour, arrive à la présidence de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD), annonce le syndicat dans un communiqué le 28 août. Sa désignation à la tête de la représentation des grandes enseignes de distribution françaises est intervenue à l’occasion de l’assemblée générale de la FCD, ce même jour. Il succède à François Bouriez, administrateur du groupe Louis Delhaize, qui a assuré ce poste pendant douze ans. À l’occasion de l’assemblée générale, les adhérents de la FCD, ainsi que Jacques Creyssel, Délégué général, ont salué son action depuis 2011. La Fédération du commerce et de la distribution regroupe la plupart des enseignes de la grande distribution (alimentaire et spécialisé), à l’exception de E.Leclerc et Intermarché, et représente un volume d’affaires d’environ 225 milliards d’euros HT par an.

 

Porc : deux éleveurs candidats à la présidence de l’interprofession porcine

Alors qu’un nouveau président doit être élu le 6 septembre à la tête de l’interprofession porcine (Inaporc), deux éleveurs ont déposé leur candidature pour succéder à Thierry Meyer, directeur de la branche porc du groupe Bigard, rapporte la directrice d’Inaporc Anne Richard, confirmant une information de nos confrères de Contexte. Il s’agit de François Valy, président de la Fédération nationale porcine (FNP), et de Philippe Bizien, président de la section porc de la Coopération agricole. Philippe Bizien est président du groupement Evel’up, en négociation avec Agrial en vue d’un rapprochement. Par ailleurs, son exploitation fait l’objet d’une enquête du parquet de Brest visant l’extension de l’élevage de 9 000 à 12 000 porcs. Cela fait suite à une plainte déposée par un collectif d’opposants pour « mise en danger de la vie d’autrui » portant sur la gestion de la production de lisier.