EXCLU WEB : Eau : comment mieux gérer les équilibres ?

Cédric MICHELIN
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Le Cercle français de l’eau (CFE) organisait récemment un colloque sur le thème « L’eau : un bien commun ». Au-delà de réfléchir sur les traditionnels conflits d’usage, l’objectif était  d’étudier la manière de mieux gérer une ressource pas aussi inépuisable que l’on croit. 

EXCLU WEB : Eau : comment mieux gérer les équilibres ?

La loi sur l’eau fêtera, en janvier 2022, ses trente ans d’existence. L’occasion pour le Cercle français sur l’eau (CFE) d’établir un bilan mais surtout de dresser des perspectives avec les principaux acteurs que sont notamment l’État, les collectivités locales, les agences de l’eau et les acteurs économiques, au titre desquels les agriculteurs. Si la loi de 1992 formalise la volonté de mener une politique publique de gestion responsable et reconnaît l’eau en tant que “patrimoine commun de la Nation”, sa gestion reste « opaque », concède Catherine Grémillet, directrice de l’Association nationale des élus de bassins (ANEB). Elle pointe la multiplicité des intervenants et des organisations « qui ne sont plus du tout en phase avec la réalité du terrain ». Arnaud Clugery, directeur d’Eau et rivières de Bretagne lui fait chorus en pointant « les élus aux multiples casquettes » qui siègent dans ces instances, ainsi que « la faiblesse des moyens alloués ». Chacun s’accorde peu ou prou à vouloir « gérer l’eau au niveau des bassins versants et les commissions locales de l’eau », les échelons les plus pertinents pour une bonne gouvernance.

Réserves d’eau

Le Varenne de l’eau a naturellement été évoqué, notamment à travers les projets de territoire pour la gestion de l’eau (PTGE) qui font l’objet d’un groupe de travail spécifique. « Il faut renforcer ces PTGE mais dans un cadre pas trop figé », a plaidé Catherine Grémillet, sans préciser les contours de ce cadre. François Demangeot et Philippe Cluzel du Syndicat mixte des milieux aquatiques et des rivières de l’Aude ont, pour leur part, plaidé pour un principe de solidarité et la mise en place de réserves d’eau, notamment pour faire face aux risques que sont les sécheresses et les inondations à répétition. Tous deux ont rappelé les inondations centennales de 1999 à Trèbes, qui ont occasionné plus de 330 millions d’euros de dégâts rien que pour le département de l’Aude, sans compter les pertes humaines (25 mots et un disparu).

 « Réutiliser les eaux usées et traitées pour des besoins privés et collectifs comme l’agriculture, l’arrosage des golfs ou les espaces verts des collectivités est un usage à encourager », a par ailleurs indiqué Tristan Mathieu délégué général de la Fédération professionnelle des entreprises de l’eau (FP2E). « Il y a aussi un travail à effectuer sur les économies, a-t-il ajouté, en particulier sur la performance des réseaux ». Selon lui, la modernisation des réseaux a permis d’économiser près de 700 millions de mètres cubes d’eau en 15 ans. Et en cartographiant et modélisant mieux les nappes, en encourageant les bonnes pratiques et en protégeant les forages, « on parviendra à assurer un meilleur équilibre tant en quantité qu’en qualité », a-t-il souligné constatant que « jusqu’à présent, on n’a pas à rougir des efforts que chacun a pu faire ».