Action syndicale
Mobilisés contre un projet de changement de PLUI
Lundi 25 septembre, à 18 heures, plusieurs dizaines d’exploitants, dont une trentaine de JA, se sont donnés rendez-vous à Boyer pour protester contre le projet de changement de PLUI de la communauté de communes Entre Saône et Grosne, qui menace de faire passer huit hectares de l’exploitation de Jean-Pierre Ferré en zone non agricole.
À grand renfort de tracteurs et réunis sous la bannière de la FDSEA, qu’ils soient adhérents, sympathisants ou non, ils ont été nombreux à se mobiliser devant la parcelle de Jean-Pierre Ferré, que son fils Baptiste a bien l’intention de reprendre à son compte dans quelques années, à Boyer. Cette parcelle riche en potentiel agronomique, drainée, où pousse actuellement du colza, fait partie d’une exploitation céréalière et d’élevage de 280 hectares. C’est elle que la communauté de Communes Entre Saône et Grosne entend préempter. Inacceptable pour le fils de Jean-Pierre, Baptiste Ferré. « Nous voulons défendre notre outil de production, dit-il. Cette action, nous la menons avant que ne soit acté le nouveau PLUi, pour que l’on puisse préserver nos terres, mais aussi faire un geste fort pour toutes les autres exploitations victimes de ce type de bouleversements, sans avoir l’opportunité de nous défendre en amont, puisque nous ne sommes même pas consultés avant le vote ». Cette action était coordonnée par Benoît Regnault, extrêmement vigilent quant au respect de chacun. Après avoir convaincu le président de la Communauté de Communes, Jean-Claude Bécousse, de venir à la rencontre des manifestants, Benoît Regnault insiste : « Notre syndicat cherche la négociation. Nous respectons les élus. Nous ne pouvons certes pas laisser nos terres agricoles disparaître, mais il n’est pas question pour autant d’être irrespectueux, voire violent ». Marine Seckler, présidente des JA, et son vice-président en charge des structures, Vincent Eysseric se sont félicités de la forte mobilisation des leurs, insistant sur le fait que les jeunes installés sont « une espèce en voie de disparition et de telles modifications de PLUi ne pourront que les effrayer davantage », comme elle l’a rappelé au président de la Communauté de communes concernée.
Jean-Claude Bécousse n’a pas répondu aux attentes des manifestants ni rassuré les exploitants affectés par le changement de PLUi. Il a en revanche accepté de rencontrer les principaux intéressés lundi 9 octobre pour échanger avec eux sur cette question précise. Interrogé le lendemain de l’action syndicale, l’élu a dévoilé quelques détails du projet. « Il s’agit d’un projet de centre équin qui serait en lien avec l’école vétérinaire, actuellement en cours de construction un peu plus loin et qui devrait, elle, ouvrir ses portes en 2025. Un projet de grande ampleur, avec la promesse d’emplois à la clé, mais un projet qui n’a rien encore de très concret et qui n’est pas finalisé ». Et lorsqu’on lui demande pourquoi la Communauté de communes envisage de préempter ces terres agricoles, Jean-Claude Bécousse répond que la parcelle des Ferré est viabilisée, ce qui n’est pas le cas d’autres espaces envisagés par le porteur du projet. Sachant que viabiliser un terrain coûte en moyenne 100.000 € par hectare, il ne serait donc plus envisageable pour le centre équin.
Reste à savoir comment tranchera le conseil communautaire, entre projet vétérinaire ultra-moderne et terres agricoles au fort potentiel agronome, déjà drainées et cultivée, à l’heure de la transition écologique et alors que la souveraineté alimentaire est au centre de tous les discours. Le syndicalisme majoritaire agricole a clairement fait son choix.
