EXCLU WEB / Le maïs, un enjeu pour la souveraineté alimentaire et énergétique

Fabrice Héricher
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L’assemblée générale de l’Association générale des producteurs de maïs (AGPM) a conclu le Congrès du maïs à Pau (Pyrénées-Atlantiques), en présence de Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture.

EXCLU WEB / Le maïs, un enjeu pour la souveraineté alimentaire et énergétique

Le Congrès du maïs 2022, qui s’est déroulé les 23 et 24 novembre au Palais Beaumont à Pau (64) sur le thème “le maïs français au service de la souveraineté alimentaire et énergétique de l’Union européenne”, a réuni plus de 700 personnes. Le mercredi était consacré aux assemblées des sections : maïs semence, maïs et Sorgho de l’UFS (semenciers), Irrigants de France et FNPSMS (semenciers maïs et sorgho).

L’assemblée générale de l’AGPM s’est déroulée dans la matinée du jeudi avec différentes tables rondes animées par des personnalités clés du secteur. Le rôle capital de la maïsiculture a été mis en avant en matière d’alimentation humaine et animale mais aussi dans d’autres secteurs qui touchent les consommateurs au quotidien, comme l’amidon de maïs, l’énergie à travers la méthanisation ou encore la captation et le stockage du carbone. Avant d’inviter François Bayrou, maire de Pau, à intervenir sur le plateau, Daniel Peyraube, président de l’AGPM, a insisté sur l’importance de la souveraineté alimentaire face à la guerre en Ukraine et au réchauffement climatique. Il a rappelé que « l’élevage qui a été en souffrance cet été doit son salut au maïs fourrage. » Sans oublier de glisser un mot sur les espoirs fondés dans les progrès génétiques et les innovations variétales.

Une fierté

François Bayrou a, pour sa part, évoqué « les racines du maïs qui sont en Aquitaine », où il est cultivé depuis des siècles grâce à un sol et un climat adapté. Il a également mis en avant les avantages de cette culture vis-à-vis du carbone, par sa capacité de captation et de transformation en cellulose. « Il n’y a pas d’autre culture qui soit aussi productrice de bienfaits pour la biosphère. C’est une fierté qu’il convient de restaurer, de défendre et de promouvoir. » Des arguments développés lors la table ronde, autour de laquelle étaient invités Mariane Flamary, déléguée générale de l’Union des syndicats des industries des produits amylacés et de leurs dérivés (Usipa), Anne-Claire Vial, présidente de l’ACTA (instituts techniques agricoles), Francis Bucaille, ancien agriculteur, créateur de la start-up Gaiago et auteur du livre “Revitaliser les sols”, et Éric Thirouin, président de l’Association générale des producteurs de blé (AGPB).

Marianne Flamary a notamment rappelé que l’amidonnerie française, première d’Europe, a utilisé en 2021 1,9 million de tonnes de maïs, dont plus de 90 % produits en France, représentant 28 % du maïs français. Francis Bucaille a relevé, quant à lui, l’utilité de la maïsiculture en termes de préservation et d’équilibre des sols et de ses matières organiques.

L’accès à l’eau sécurisé 

Sylvie Brunel, géographe, a insisté sur le fait que le maïs est la plante de la sécurité alimentaire. « Indissociable de l’élevage, de l’industrie alimentaire, de l’énergie, le maïs fait de notre pays une grande puissance nourricière gastronomique, paysagère. » Au moment de clore les débats, Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, et Daniel Peyraube ont pu échanger avec le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, autour des grands combats, dossiers et enjeux qui ont été traités ces derniers mois, mais aussi débattu des perspectives. La présidente de la FNSEA a soutenu le travail de son syndicat qui a été en première ligne des avancées sur des sujets tels que la gestion des risques climatiques, l’adaptation au dérèglement et l’irrigation. Le président de l’AGPM a d’ailleurs présenté une motion des Irrigants pour la sécurisation de l’accès à l’eau.


Le ministre a affirmé son attachement à la souveraineté alimentaire, en particulier dans le contexte de la guerre en Ukraine. Il a tenu à saluer le travail réalisé par le gouvernement autour de la finalisation du dossier de la PAC, sachant que le plan de stratégie national a été validé six mois avant l’échéance, grâce à un travail collectif. Mais il a également assuré sa volonté à faire respecter les engagements pris lors du Varenne de l’eau.