Conseil départemental de Saône-et-Loire
Un premier Forum plein d’actions climatiques

Cédric Michelin
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Du 28 novembre au 2 décembre, le Conseil départemental de Saône-et-Loire a organisé son premier « Forum Agriculture et Changement climatique ». À Charolles, le 28, Catherine Amiot et Frédéric Brochot, respectivement élus en charge de l’Environnement et de l’Agriculture, ont rappelé comment le Département agit et accompagne les agriculteurs et viticulteurs pour les aider à relever les nombreux défis à venir.

Un premier Forum plein d’actions climatiques

Avant la conférence introductive à la Maison du Charolais avec l’ingénieur Bruno Parmentier (dans notre prochaine édition), la vice-présidente en charge de l’Environnement, Catherine Amiot et le vice-président en charge de l’Agriculture, Frédéric Brochot nous ont accordé une interview. Pas de doute, le Département agit concrètement et ce Forum n’est que le premier pour accélérer la dynamique d'adaptation des agriculteurs et viticulteurs face aux défis qui les attendent avec le changement climatique.

Qu’est-ce que ce Forum Agriculture et Changement climatique que vous organisez pour la première fois ?
Frédéric Brochot : c’est une nouvelle étape des actions lancées par le Département, ses services, en lien avec la profession agricole et la chambre d’Agriculture, afin de donner des conseils par rapport au changement climatique, aujourd’hui, ici, avec des conseils au plus proche de la réalité des agriculteurs. Nous avions débuté nos actions, notamment dans notre plan Environnement, et poursuivit nos échanges avec la profession sur les attentes et objectifs économiques. Les agriculteurs sont par exemple déjà rentrés dans notre dispositif d’aide pour la récupération d’eau de pluie (plan à 2 millions d’€ ; 80 % de subvention) pour l’abreuvement des animaux, pour éviter de conséquentes factures tout en puisant le moins possible sur le réseau. Ce plan sera certainement renouvelé en 2023. Car si l’agriculture ne s’adapte pas aujourd’hui, alors elle est vouée à l’échec, compte tenu des autres difficultés actuelles.

Catherine Amiot : Nous avions inscrit ce Forum dans notre plan Environnement dès 2018. L’agriculture est pour nous un axe prioritaire avec de nombreuses réflexions déjà menées. Ce Forum entame un nouveau travail partenarial pour arriver à surmonter ce changement climatique qui s’impose à nous. En amont de ce Forum, nous avons réalisé des ateliers de travail avec les organisations professionnelles et les agriculteurs pour mettre cette semaine en valeur ce qui se fait déjà dans nos territoires. Pour que les agriculteurs voient ce qui se fait et constituent un réseau avec des expériences inspirantes.
Il nous faut aussi ensemble comprendre les enjeux climatiques, car c’est toujours compliqué de changer de pratiques. Les sept ateliers cette semaine dans des exploitations agricoles dans tout le département vont lister nombre d’actions pour faire évoluer les pratiques et être plus résilients. Ainsi, chacun peut hiérarchiser les idées à court, moyen et long termes.

Avez-vous des modèles résilients qui se dessinent déjà ?
F.B. : Sur l’ensemble de la semaine, nous verrons différents modèles et type d’exploitations agricoles, avec des témoignages d’agriculteurs et techniciens chambre d’Agriculture, en élevage, céréales, sur les prairies, les variétés, les espèces… mais aussi les haies. L’occasion aussi de montrer ce qui se fait de bien déjà avec l’utilisation de traitements phytos plus raisonnés et adaptés, en fonction de la pression sanitaire des maladies.

C.A. : notre plan d’adaptation au changement climatique sera co-construit avec les territoires. Le Département est chef de file pour mettre en réseau les acteurs, comme ce qui a été fait avec les Plans alimentaires territoriaux (PAT) ou la mobilité des habitants.

F.B. : Ce qui est sûr demain avec le changement climatique, c’est qu’il faut arriver à une certaine forme d’autonomie en général sur son exploitation. On le voit avec la crise énergétique, qui remet en cause des ateliers volailles ou veaux de lait, la production d’électricité permet aux exploitants de ne pas arrêter.

C.A. : Pour que ce Forum et portes-ouvertes profitent au plus grand nombre, nous allons faire une communication en mettant en ligne les contenus pour que les agriculteurs puissent se les approprier.

Vous évoquez le contexte plein d’incertitudes, avec des professionnels dans le flou, comment les convaincre que c’est une priorité, alors que le court terme est inconnu ?
F.B. : rétrospectivement, les agriculteurs ont déjà pris le tournant climatique avec d’autres crises. Les éleveurs ont décapitalisé pour être plus autonomes. Les céréaliers ou viticulteurs font moins de traitements… Avec l’aspect financier, tous les maillons sont liés. Le public doit maintenant prendre conscience du tournant pris par l’agriculture.

C.A. : La transition à l’échelle d’une exploitation prend du temps. Là, cela va vite et on n’aura pas le même temps qu’habituellement. D’où notre volonté de donner une impulsion, car il y a urgence à agir pour ne pas laisser les agriculteurs seuls face à leurs problèmes.

F.B. : L’agriculture de nos territoires peut très bien s’adapter, mais il faut qu’économiquement cela aille pour faire ces transitions. C’est pourquoi toutes les collectivités – Comcom, PCEAT - sont associées à ce Forum, pour qu’elles adhèrent à des solutions convergentes, faire de la prévention plutôt que de toujours palier aux pertes économiques après. Tout le monde y gagnera à la fin. Arrêtons d’être dans l’urgence et posons-nous face aux problèmes. L’agriculture est un maillon fort de notre département pesant pour un milliard d’euro et de nombreux emplois dans les filières.

Une série d’articles à venir

Dans nos prochaines éditions, nous reviendrons sur la conférence de Bruno Parmentier, ingénieur reconnu, qui a lancé ce Forum, ce 28 novembre à Charolles. Par la suite, dans de prochains numéros, nous reviendrons sur les différentes portes ouvertes. Parmi les thématiques qui seront mises en avant : utilisation de plaquette bois en litière et chaufferie au Domaine des serres à Bourbon-Lancy ; Panneaux de protection photovoltaïque sur parcours volailles à Neuvy-Grandchamp au Gaec des Geoffroys ; diversification et transformation des produits de l’exploitation au Gaec Copex à Taizé ; bien-être en bâtiment : brumisation, ventilation estivale avec filets ouvrants en façade sur parcours volailles au Gaec de la Verne à Baudrières ; Effeuillage de la vigne pour limiter la pression des maladies, aérer les raisins, améliorer la qualité des vins et limiter les intrants chez Stéphane Thévenot à Buxy ; Pâturage tournant dynamique et pâturage de couverts végétaux au Gaec des Riaudes à Ciry-le-Noble ; Recherche d’autonomie protéique au Gaec de la Chagne à Le Miroir.