Pratique culturale en 2010
3 ha sur 10 sans herbicide
La pratique dominante d'entretien des sols viticoles de Côte-d'Or,
Saône-et-Loire et Yonne reste en 2010 la conjugaison de désherbages
chimique et mécanique (32 % des surfaces). Mais 30 % des vignes ne
reçoivent aucun herbicide contre 20 % en 2006. L'enherbement permanent
concerne maintenant un quart des vignes. En 2010, la vigne a reçu
en moyenne 8 traitements contre le mildiou et 7 contre l'oïdium. Agreste Bourgogne (Service régional de l'information statistique et économique) fait le point...
Saône-et-Loire et Yonne reste en 2010 la conjugaison de désherbages
chimique et mécanique (32 % des surfaces). Mais 30 % des vignes ne
reçoivent aucun herbicide contre 20 % en 2006. L'enherbement permanent
concerne maintenant un quart des vignes. En 2010, la vigne a reçu
en moyenne 8 traitements contre le mildiou et 7 contre l'oïdium. Agreste Bourgogne (Service régional de l'information statistique et économique) fait le point...
[WEB]L'entretien des sols viticoles a pour objectif de maîtriser les adventices pour limiter leur concurrence vis à vis de la vigne, tant sur le plan hydrique que sur le plan nutritionnel. Il doit également participer à la limitation des phénomènes de ruissellement et d'érosion et favoriser l'enherbement hivernal. Les herbicides utilisés dans différents itinéraires techniques constituent la principale source de pollution des eaux de surface ou souterraines. La protection des eaux exige ainsi de réduire autant que possible le recours aux herbicides. Les bonnes pratiques pour une viticulture bourguignonne durable relèvent de plusieurs stratégies : sont préconisés l'entretien mécanique ou l'enherbement permanent en priorité par rapport à un désherbage chimique alors adapté et raisonné.
[/WEB]
30 % des sols de la Bourgogne viticole (donc hors Nièvre selon la méthodologie d'Agreste Bourgogne) ne reçoivent aucun traitement herbicide en 2010 (en 2006, on en recensait 20 %). Cette part n'est que de 19 % pour la France. Ces surfaces sont essentiellement désherbées mécaniquement, travaillées par des outils à dents ou buttées à l'automne puis décavaillonnées au printemps. Ces techniques confèrent au sol une bonne structure. A l'inverse, travaillées mécaniquement ou non, nues ou enherbées, 70 % des surfaces viticoles régionales ont reçu un herbicide au moins une fois lors de la campagne végétative 2010. Au total, 42 % des surfaces sont traitées sur le rang et sur l'inter-rang ("en plein").
Travail du sol et herbicides associés sur un tiers des surfaces
Un tiers des surfaces sont concernées par l'association de désherbages mécanique et chimique, contre 44 % en 2006. Le travail du sol sur l'inter-rang n'exclut pas l'application conjuguée d'herbicide. Le traitement limité au rang reste alors une pratique minoritaire.
L'enherbement permanent est appliqué à 25 % des surfaces. Dans 8 cas sur 10, il concerne tous les rangs. Cette technique prévient l'érosion ; elle est plus facile à mettre en œuvre quand l'inter-rang est large. Elle est en extension et a doublé en 4 années. L'inter-rang est entretenu par tonte associée à un désherbage chimique sur le rang (7 ha sur 10). Moins fréquent, le désherbage chimique exclusif concerne toutefois près d'un hectare sur six contre près d'un sur quatre en 2006. Le passage de matériels pour l'entretien des sols est plus fréquent en l'absence d'herbicides, avec la moitié des surfaces à 6 passages ou plus contre 3 pour le vignoble désherbé chimiquement.
Stratégies de désherbage
Pour quatre hectares de vigne sur dix, la végétation adventice est régulée par un herbicide foliaire en sortie d'hiver, suivi d'un à deux passages en adaptant les molécules de post-levée à la flore présente et en les alternant. Cette pratique peut concerner des sols non travaillés (enherbement naturel maîtrisé), être conjuguée à un entretien mécanique, voire être appliquée sur le rang des parcelles enherbées. En 2006 cette pratique concernait 35 % des surfaces.
Le passage « unique » d'un herbicide de pré-levée avant le débourrement de la vigne, associé 9 fois sur 10 à un passage d'herbicide foliaire adapté à la flore présente, est une modalité répandue sur un quart des surfaces. Son application se fait très majoritairement en plein, y compris dans les quelques cas où le sol est travaillé, et sur le rang si la parcelle est enherbée. Cette pratique concernait un tiers des surfaces en 2006.
Le désherbage mixte conjuguant un traitement foliaire en sortie d'hiver à un pré-levée à dose réduite courant juin demeure peu usité en Bourgogne viticole. Le désherbage avec un herbicide foliaire sur taches est rare. Par ailleurs , on rencontre peu de pratiques déconseillées, comme l'utilisation simultanée ou rapprochée de plusieurs herbicides anti-germinatifs.
32 % des surfaces sont couvertes l'hiver par une végétation résiduelle qui contribue ainsi à la limitation de l'érosion hivernale et favorise la portance des sols. Quant à la protection du sol par mulch (paille, écorce...), elle reste une pratique confidentielle en Bourgogne.
Des spécificités locales
La Saône-et-Loire présente la gamme la plus variée de techniques d'entretien des sols ; c'est le département favorisé par un espace inter-rang supérieur qui possède le plus de parcelles enherbées en permanence (35 % des surfaces, contre 20 % en 2006). La Côte-d'Or privilégie l'entretien mécanique des sols, sur 70 % des surfaces dont près des trois quarts ne reçoivent pas d'herbicide. La meilleure valorisation des vins autorise cette technique plus onéreuse. Le vignoble de l'Yonne associe, surplus de la moitié de sa surface, travail du sol et désherbage chimique, majoritairement anti-germinatif.
Les principaux herbicides
Les surfaces traitées reçoivent en moyenne 2,1 produits herbicides. Comme en 2006, on trouve majoritairement l'utilisation des spécialités de post-levée, principalement celles à base de glyphosate, de glufosinate et d'aminotriazole.
Pour les produits à base de glyphosate et glufosinate, on constate des taux d'utilisation proches de ceux de 2006. L'emploi des aminotriazoles recule, passant de 37 % des surfaces en 2006 à 27 % en 2010. L'utilisation des substances à action anti-germinative a plutôt reculé avec l'emploi majoritaire de
spécialités à base de flazasulfuron, flumioxazine et dans une moindre mesure d'oryzalin.
Au niveau national, les premières adventices résistantes au glyphosate (dont le ray-grass) apparaissent dès 2006. La Bourgogne est épargnée mais la prévention est de rigueur et passe par l'alternance des substances actives en désherbage de la vigne.
Une protection fongicide proche de celle de 2006
Le nombre de traitements moyen en fongicides atteint les 16 traitements en 9 passages contre 14 en 8 passages en 2006. Un hectare de vigne reçoit 8 traitements anti-mildiou eet 7 anti-oïdium en 2010. En 2006, ces chiffres étaient respectivement de 7 et 7. L'autre cible des fongicides est le botrytis.
La pression de maladie ressentie est supérieure en Bourgogne au regard des autres régions viticoles. En mildiou, la pression considérée comme forte est de 30 % contre 9 % en moyenne. En oïdium, elle est de 12 % comme au niveau national et pour le botrytis, de 21 % contre 3 % sur les vignobles enquêtés.
Cela explique l'usage important des produits de lutte contre les maladies cryptogamiques. Le climat de 2010 se caractérise par un printemps sec, suivi de pluies fin juin. La lutte anti-mildiou a pu ainsi démarrer tardivement.
Les principaux fongicides
En anti-mildiou, dans le haut du tableau des utilisations, on retrouve, derrière le cuivre toujours très utilisé, les mêmes matières actives qu'en 2006 : folpel, cymoxanil, fosétyl-aluminium, mancozèbe, diméthomorphe et métiramezinc. On note l'arrivée d'une nouvelle substance, la cyazofamide, qui permet d'élargir en 2010 l'éventail des solutions anti-mildiou en ajoutant une famille (QiI).
Des molécules plus anciennes voient leur utilisation progresser : la zoxamide et le mancozèbe dont le niveau de 2010 est supérieur à celui de 2006.
Les substances actives contre l'oïdium ont tendance à se maintenir, que ce soit au niveau des surfaces traitées ou du nombre de traitements. La fréquence d'application du soufre micronisé est en augmentation, sur une surface néanmoins inférieure.
La nouveauté est l'apparition à un niveau significatif de la métrafénone qui renforce la gamme des anti-oïdium en traitement préventif.
L'utilisation de produit mixte anti-mildiou et anti-oïdium à base de pyraclostrobine est nettement en retrait par rapport au niveau de 2006 notamment en terme de surface traitée, qui passe de 2/3 des surfaces à 1/6. Cette réduction est liée à la résistance croissante du mildiou à cette famille.
Les produits anti-botrytis utilisés sont les spécialités à base de fenhexamid, fludioxonil et pyriméthanil. On ne retrouve plus l'utilisation du boscalid alors que celle du fluazinam devient significative. Globalement, l'utilisation des molécules anti-botrytis est moindre en 2010 qu'en 2006.
Pas d'insecticide sur deux tiers des surfaces
En 2010, 65 % des surfaces n'ont reçu aucun insecticide, contre 57 % quatre ans plus tôt. Cela est la conséquence d'une présence moindre de la tordeuse de la grappe permettant une lutte insecticide allégée. La nouveauté consiste en l'emploi des produits à base d'indoxacarbe, une molécule neurotoxique à effet persistant qui est en tête des produits utilisés, appréciée pour la souplesse de son positionnement voire sa polyvalence. Ensuite arrive le fénoxycarbe, un carbamate non neurotoxique. L'utilisation des benzoylurées (flufénoxuron et lufénuron) a cessé en 2011 avec le retrait d'autorisation de mise en marché de ces deux substances actives. A noter qu'en 2010 la Bourgogne reste pratiquement exempte de flavescence dorée (un seul foyer de faible intensité en Côte chalonnaise). La lutte obligatoire contre la cicadelle, vecteur de cette maladie, est de ce fait limitée.
Des apports minéraux en baisse
Entre 2006 et 2010, 60 % des surfaces viticoles n'ont reçu aucun apport minéral azoté, phosphoré ou potassique. La proportion passe à deux tiers pour le magnésium et à trois quarts pour les oligo-éléments. La fumure organique est plus prisée : un peu plus de la moitié des surfaces en ont reçu pendant cette période. La part des vignes qui reçoivent chaque année une fumure minérale avoisine les 10 %, mais atteint 16 % pour la
fumure organique.
Quelque soit le produit, lorsqu'il est appliqué, la fréquence de traitement la plus courante est annuelle.
On peut estimer qu'annuellement et en moyenne un hectare de vigne sur trois reçoit une fumure organique, un hectare sur cinq du magnésium ; 23 % des vignes sont fertilisées avec de l'azote minéral, du phosphore, du potassium tandis que 15 % bénéficient d'oligo-éléments. Ces pratiques sont nettement plus fréquentes dans l'Yonne et plus rares en Saône-et-Loire. Par rapport à 2006, la fertilisation organique tend à supplanter la fertilisation minérale.
Des travaux manuels importants
Le vignoble bourguignon nécessite de nombreuses interventions manuelles. A part le rognage qui est effectué mécaniquement sur 94 % des surfaces, les autres opérations, lorsqu'elles sont réalisées, le sont majoritairement à la main. Il s 'agit en particulier de l'épamprage qui concerne 94 % des surfaces, mais aussi de l'ébourgeonnage (29 %), de l'effeuillage (18 %) et de l'éclaircissage (9 % ).
30 % des surfaces sans herbicide
[/WEB]
30 % des sols de la Bourgogne viticole (donc hors Nièvre selon la méthodologie d'Agreste Bourgogne) ne reçoivent aucun traitement herbicide en 2010 (en 2006, on en recensait 20 %). Cette part n'est que de 19 % pour la France. Ces surfaces sont essentiellement désherbées mécaniquement, travaillées par des outils à dents ou buttées à l'automne puis décavaillonnées au printemps. Ces techniques confèrent au sol une bonne structure. A l'inverse, travaillées mécaniquement ou non, nues ou enherbées, 70 % des surfaces viticoles régionales ont reçu un herbicide au moins une fois lors de la campagne végétative 2010. Au total, 42 % des surfaces sont traitées sur le rang et sur l'inter-rang ("en plein").
Travail du sol et herbicides associés sur un tiers des surfaces
Un tiers des surfaces sont concernées par l'association de désherbages mécanique et chimique, contre 44 % en 2006. Le travail du sol sur l'inter-rang n'exclut pas l'application conjuguée d'herbicide. Le traitement limité au rang reste alors une pratique minoritaire.
L'enherbement permanent est appliqué à 25 % des surfaces. Dans 8 cas sur 10, il concerne tous les rangs. Cette technique prévient l'érosion ; elle est plus facile à mettre en œuvre quand l'inter-rang est large. Elle est en extension et a doublé en 4 années. L'inter-rang est entretenu par tonte associée à un désherbage chimique sur le rang (7 ha sur 10). Moins fréquent, le désherbage chimique exclusif concerne toutefois près d'un hectare sur six contre près d'un sur quatre en 2006. Le passage de matériels pour l'entretien des sols est plus fréquent en l'absence d'herbicides, avec la moitié des surfaces à 6 passages ou plus contre 3 pour le vignoble désherbé chimiquement.
Stratégies de désherbage
Pour quatre hectares de vigne sur dix, la végétation adventice est régulée par un herbicide foliaire en sortie d'hiver, suivi d'un à deux passages en adaptant les molécules de post-levée à la flore présente et en les alternant. Cette pratique peut concerner des sols non travaillés (enherbement naturel maîtrisé), être conjuguée à un entretien mécanique, voire être appliquée sur le rang des parcelles enherbées. En 2006 cette pratique concernait 35 % des surfaces.
Le passage « unique » d'un herbicide de pré-levée avant le débourrement de la vigne, associé 9 fois sur 10 à un passage d'herbicide foliaire adapté à la flore présente, est une modalité répandue sur un quart des surfaces. Son application se fait très majoritairement en plein, y compris dans les quelques cas où le sol est travaillé, et sur le rang si la parcelle est enherbée. Cette pratique concernait un tiers des surfaces en 2006.
Le désherbage mixte conjuguant un traitement foliaire en sortie d'hiver à un pré-levée à dose réduite courant juin demeure peu usité en Bourgogne viticole. Le désherbage avec un herbicide foliaire sur taches est rare. Par ailleurs , on rencontre peu de pratiques déconseillées, comme l'utilisation simultanée ou rapprochée de plusieurs herbicides anti-germinatifs.
32 % des surfaces sont couvertes l'hiver par une végétation résiduelle qui contribue ainsi à la limitation de l'érosion hivernale et favorise la portance des sols. Quant à la protection du sol par mulch (paille, écorce...), elle reste une pratique confidentielle en Bourgogne.
Des spécificités locales
La Saône-et-Loire présente la gamme la plus variée de techniques d'entretien des sols ; c'est le département favorisé par un espace inter-rang supérieur qui possède le plus de parcelles enherbées en permanence (35 % des surfaces, contre 20 % en 2006). La Côte-d'Or privilégie l'entretien mécanique des sols, sur 70 % des surfaces dont près des trois quarts ne reçoivent pas d'herbicide. La meilleure valorisation des vins autorise cette technique plus onéreuse. Le vignoble de l'Yonne associe, surplus de la moitié de sa surface, travail du sol et désherbage chimique, majoritairement anti-germinatif.
Les principaux herbicides
Les surfaces traitées reçoivent en moyenne 2,1 produits herbicides. Comme en 2006, on trouve majoritairement l'utilisation des spécialités de post-levée, principalement celles à base de glyphosate, de glufosinate et d'aminotriazole.
Pour les produits à base de glyphosate et glufosinate, on constate des taux d'utilisation proches de ceux de 2006. L'emploi des aminotriazoles recule, passant de 37 % des surfaces en 2006 à 27 % en 2010. L'utilisation des substances à action anti-germinative a plutôt reculé avec l'emploi majoritaire de
spécialités à base de flazasulfuron, flumioxazine et dans une moindre mesure d'oryzalin.
Au niveau national, les premières adventices résistantes au glyphosate (dont le ray-grass) apparaissent dès 2006. La Bourgogne est épargnée mais la prévention est de rigueur et passe par l'alternance des substances actives en désherbage de la vigne.
Une protection fongicide proche de celle de 2006
Le nombre de traitements moyen en fongicides atteint les 16 traitements en 9 passages contre 14 en 8 passages en 2006. Un hectare de vigne reçoit 8 traitements anti-mildiou eet 7 anti-oïdium en 2010. En 2006, ces chiffres étaient respectivement de 7 et 7. L'autre cible des fongicides est le botrytis.
La pression de maladie ressentie est supérieure en Bourgogne au regard des autres régions viticoles. En mildiou, la pression considérée comme forte est de 30 % contre 9 % en moyenne. En oïdium, elle est de 12 % comme au niveau national et pour le botrytis, de 21 % contre 3 % sur les vignobles enquêtés.
Cela explique l'usage important des produits de lutte contre les maladies cryptogamiques. Le climat de 2010 se caractérise par un printemps sec, suivi de pluies fin juin. La lutte anti-mildiou a pu ainsi démarrer tardivement.
Les principaux fongicides
En anti-mildiou, dans le haut du tableau des utilisations, on retrouve, derrière le cuivre toujours très utilisé, les mêmes matières actives qu'en 2006 : folpel, cymoxanil, fosétyl-aluminium, mancozèbe, diméthomorphe et métiramezinc. On note l'arrivée d'une nouvelle substance, la cyazofamide, qui permet d'élargir en 2010 l'éventail des solutions anti-mildiou en ajoutant une famille (QiI).
Des molécules plus anciennes voient leur utilisation progresser : la zoxamide et le mancozèbe dont le niveau de 2010 est supérieur à celui de 2006.
Les substances actives contre l'oïdium ont tendance à se maintenir, que ce soit au niveau des surfaces traitées ou du nombre de traitements. La fréquence d'application du soufre micronisé est en augmentation, sur une surface néanmoins inférieure.
La nouveauté est l'apparition à un niveau significatif de la métrafénone qui renforce la gamme des anti-oïdium en traitement préventif.
L'utilisation de produit mixte anti-mildiou et anti-oïdium à base de pyraclostrobine est nettement en retrait par rapport au niveau de 2006 notamment en terme de surface traitée, qui passe de 2/3 des surfaces à 1/6. Cette réduction est liée à la résistance croissante du mildiou à cette famille.
Les produits anti-botrytis utilisés sont les spécialités à base de fenhexamid, fludioxonil et pyriméthanil. On ne retrouve plus l'utilisation du boscalid alors que celle du fluazinam devient significative. Globalement, l'utilisation des molécules anti-botrytis est moindre en 2010 qu'en 2006.
Pas d'insecticide sur deux tiers des surfaces
En 2010, 65 % des surfaces n'ont reçu aucun insecticide, contre 57 % quatre ans plus tôt. Cela est la conséquence d'une présence moindre de la tordeuse de la grappe permettant une lutte insecticide allégée. La nouveauté consiste en l'emploi des produits à base d'indoxacarbe, une molécule neurotoxique à effet persistant qui est en tête des produits utilisés, appréciée pour la souplesse de son positionnement voire sa polyvalence. Ensuite arrive le fénoxycarbe, un carbamate non neurotoxique. L'utilisation des benzoylurées (flufénoxuron et lufénuron) a cessé en 2011 avec le retrait d'autorisation de mise en marché de ces deux substances actives. A noter qu'en 2010 la Bourgogne reste pratiquement exempte de flavescence dorée (un seul foyer de faible intensité en Côte chalonnaise). La lutte obligatoire contre la cicadelle, vecteur de cette maladie, est de ce fait limitée.
Des apports minéraux en baisse
Entre 2006 et 2010, 60 % des surfaces viticoles n'ont reçu aucun apport minéral azoté, phosphoré ou potassique. La proportion passe à deux tiers pour le magnésium et à trois quarts pour les oligo-éléments. La fumure organique est plus prisée : un peu plus de la moitié des surfaces en ont reçu pendant cette période. La part des vignes qui reçoivent chaque année une fumure minérale avoisine les 10 %, mais atteint 16 % pour la
fumure organique.
Quelque soit le produit, lorsqu'il est appliqué, la fréquence de traitement la plus courante est annuelle.
On peut estimer qu'annuellement et en moyenne un hectare de vigne sur trois reçoit une fumure organique, un hectare sur cinq du magnésium ; 23 % des vignes sont fertilisées avec de l'azote minéral, du phosphore, du potassium tandis que 15 % bénéficient d'oligo-éléments. Ces pratiques sont nettement plus fréquentes dans l'Yonne et plus rares en Saône-et-Loire. Par rapport à 2006, la fertilisation organique tend à supplanter la fertilisation minérale.
Des travaux manuels importants
Le vignoble bourguignon nécessite de nombreuses interventions manuelles. A part le rognage qui est effectué mécaniquement sur 94 % des surfaces, les autres opérations, lorsqu'elles sont réalisées, le sont majoritairement à la main. Il s 'agit en particulier de l'épamprage qui concerne 94 % des surfaces, mais aussi de l'ébourgeonnage (29 %), de l'effeuillage (18 %) et de l'éclaircissage (9 % ).