EXCLU WEB : Ne connaître ni l’outil ni le travail

Françoise Thomas
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Billet d’humeur
Gestion de l’eau : savoir raison garder

Les adjectifs se bousculent pour qualifier l’acte irresponsable que des vandales ont commis le 26 mars sur une exploitation agricole des Deux-Sèvres. On n’a que l’embarras du choix : « odieux », « débile », « inconscient », « irréaliste », « aveugle », « petit », « violent », « inqualifiable », etc.       

EXCLU WEB : Ne connaître ni l’outil ni le travail

Mais pour les fauteurs de troubles, qui se parent de toutes les vertus écologistes et dont la cause est sans doute plus noble que celle de nourrir les hommes, rien de plus normal que de s’en prendre à l’outil de travail des agriculteurs. Ils ont donc, au nom de la protection de la terre et de la préservation de la ressource en eau, détruit des canalisations d’irrigation appartenant à des exploitants… biologiques qui tentent de relancer la production d’une race locale qui a failli disparaître : la maraîchine. Ce qui revient finalement, pour ceux qui se proclament "vrais défenseurs de la biodiversité", à se tirer une balle dans le pied… 

C’est surtout à un véritable saccage que les opposants aux réserves d’eau, un terme que l’on préfère à celui des prétendues bassines. Les canalisations détruites ne servaient qu’à entretenir les prairies pour ces précieuses vaches. 

Le pire dans l’histoire est que parmi ces fauteurs de troubles se trouvent des (pseudo) "paysans" qui n’ont en réalité que le nom mais en aucun cas ni l’ADN, ni le sang, ni le souffle, ni l’envie, ni la passion des vrais agriculteurs. La seule ferveur qui anime ces "groupusculistes" semble être la jalousie, la haine du prochain, l’envie de faire du buzz et bien d’autres tares qui mériteraient une analyse plus fine. Comme l’a justement résumé Jean-Paul Pelras dans un de ses tweets : « Certains écolos, soi-disant paysans, ne connaissent ni le travail, ni l'outil. Donc, prévoyants, ils détruisent l'outil de travail ». Ne nous y trompons pas. Ces dégradations n’ont rien à voir avec l’écologie, la protection de la ressource en eau, la protection de la biodiversité… C’est sur la destruction pure et simple d’un modèle auquel ces sombres personnages se focalisent. Pour eux, le vrai progrès se résume au retour à la charrette à bras, à la traction animale, au retour à la bougie et au feu de bois… Finalement, non pas le feu de bois car il rejette trop de carbone… 

Rappelons-nous qu’il tombe bon an, mal an, environ 500 milliards de mètres cube d’eau (Mm3) en France. Une immense majorité retourne directement à la nature. Un peu plus de 6 % (32 Mm3) sont prélevées, dont la moitié (16 Mm3) sert au refroidissement des centrales, 17 % à l'eau potable et 16 % aux canaux de navigation. L’agriculture ne représente que 9 % de ces prélèvements (3 Mm3), autant que l’industrie ….  Il faut par conséquent savoir raison garder. Les victimes ont porté plainte. La main du juge ne devra pas trembler. 

Henri Saisseval