Restauration hors domicile
Valoriser l’origine France

Deux ans après le lancement de sa charte origine France, Metro France, grossiste alimentaire et de consommables pour professionnels (commerces, cafés, restaurants, hôtels, entreprises, etc.), organisait sur l’ensemble des 99 halles Metro de France un événement sur l’origine France. L’occasion de faire un point d’étape sur la charte signée en 2020. 

Valoriser l’origine France

C’est l’un des leitmotivs des organisations professionnelles agricoles, en particulier de la FNSEA : valoriser les produits français et faire en sorte d’augmenter la part des produits nationaux dans la consommation non seulement familiale mais aussi collective. C’est dans cet objectif que Metro France avait réuni, dans le prolongement des États généraux de l’alimentation lancés en 2017, dix filières agricoles et alimentaires (aujourd’hui 12) pour valoriser la production agricole française dans la restauration indépendante (hors collectivités). Les travaux avaient abouti à la signature d’une charte le 28 janvier 2020 dans le cadre symbolique de la Tour Eiffel. À cette époque, le moindre des paradoxes était qu’en France, considérée comme ayant le modèle le plus durable parmi 67 autres selon un indice publié par The Economist, la restauration hors domicile s’approvisionnait à 80 % … en dehors de ses frontières ! Pis, la balance commerciale agricole française était devenue négative à l’été 2019 : une première depuis 74 ans. Cette charte visait notamment une « augmentation de la quote-part origine France des produits bruts utilisés dans la restauration indépendante », augmentation évaluée « tous les ans grâce à la mise en place d’indicateurs (KPI’s) avec tous les signataires », précisait-elle. Aujourd’hui, où en est-on ? « Nous nous approvisionnons à 63 % en viande française, soit deux points de plus qu’il y a deux ans », a indiqué Pascal Peltier, directeur général de Metro France. Un chiffre qui grimpe à 73 % pour le porc frais, 83 % sur la volaille et à 100 % sur le steak haché et pour les fruits et légumes de saison. « D’autres offres sur des produits spécifiques pour répondre à des besoins particuliers de la restauration privée sont en cours d’élaboration », a-t-il ajouté, sans en dire plus. 

Destination des produits 

De son côté, Christiane Lambert, présidente de la FNSEA a salué cet accord qui met en avant le savoir-faire des agriculteurs français. « C’est gratifiant pour les producteurs que nous sommes de se retrouver sur des bonnes tables », a-t-elle indiqué. Mais il n’est pas question pour elle de brader les prix, surtout après les spectaculaires hausses de ces dernières semaines. Faisant chorus, le président de la section bovine d’Interbev, Emmanuel Bernard, a soutenu que les « consommateurs aiment connaître l’origine des produits, les agriculteurs aiment aussi connaître la destination des leurs. Il ne faut pas banaliser le mot filière ». S’il salue le score du 100 % de Metro sur le steak français, il entend que « ce soit également 100 % pour tous les autres morceaux, car nous vendons des bêtes entières », a-t-il glissé. Il restera maintenant, compte tenu de la grippe aviaire qui décime nombre d’élevages avicoles français, à maintenir les volumes. « Nous serons à vos côtés comme aux côtés des autres productions », a assuré Pascal Peltier à l’adresse du président de la Confédération française de l’aviculture, Jean-Michel Schaeffer. 

Christophe Soulard 

Une majorité de produits frais

Selon les chiffres donnés par Metro France, la part d’origine France sur les différents produits de la boucherie s’établit désormais à : 53,16 % pour le veau frais ; 60,34 % pour le bœuf frais ; 66,55 % pour le poulet frais ; 73,27 % pour le porc frais et 83,77 % pour la volaille en frais. Les taux atteignent 100 % origine France en pommes de terre, en œuf et en lait. « Sur d’autres espèces, des efforts sont encore à mener pour renforcer les approvisionnements origine France », souligne cependant Metro France.