Traitements phytosanitaires
Arrêté "abeille" : Le Conseil d'État rectifie la liste des cultures attractives pour les abeilles

Le 26 avril 2024, le Conseil d'État a partiellement annulé la liste des cultures non attractives pour les abeilles, définie par un arrêté de 2021, à la suite d'une requête du syndicat des apiculteurs d'Occitanie. La profession viticole demande des dérogations.

Arrêté "abeille" : Le Conseil d'État rectifie la liste des cultures attractives pour les abeilles

Le 26 avril 2024, le Conseil d'État a partiellement annulé la liste des cultures non attractives pour les abeilles, définie par un arrêté de 2021, à la suite d'une requête du syndicat des apiculteurs d'Occitanie. Les cultures de lentilles, pois, soja et vigne, initialement considérées comme non attractives, ont été reconnues comme attirant effectivement les abeilles. Cette décision marque un tournant significatif pour l'apiculture et la viticulture, soulignant l'importance de la biodiversité et de la protection des pollinisateurs dans ces secteurs.

Les viticulteurs doivent désormais adapter leurs pratiques pour minimiser l'impact sur les abeilles. En ce qui concerne les traitements phytosanitaires, ils devront les appliquer tôt le matin ou tard le soir, lorsque les abeilles ne sont pas actives, idéalement avant 8h du matin ou après 18h. Il est également conseillé d'éviter les traitements par temps venteux ou pendant la floraison pour réduire la dérive et l'exposition des abeilles. Pour l'entretien des rangs de vignes, il est recommandé de tondre les rangs avant la floraison des adventices pour réduire leur attractivité pour les abeilles. Maintenir une couverture végétale diversifiée peut aider à préserver les habitats des pollinisateurs en dehors des périodes de traitement.

Ces mesures permettront de concilier les besoins de production viticole avec la protection des abeilles, essentielles à la biodiversité et à la pollinisation des cultures.

Demande de dérogations

Dans un courrier daté du 23 mai adressé à la Direction Générale de l’Alimentation (DGAL) et au Ministère de l’Agriculture, la profession viticole (Cnaoc, Confédération des vins IGP de France, Vignerons Coopérateurs de France, Vignerons Indépendants de France, Cniv, l’UMVIN, la Commission viticole FNSEA et l’IFV) ont fait la demande afin de différer cet arrêté pollinisateur de sa vraie appellations. La profession demande a être reçue d'urgence car en plein dans la protection des vignes confrontées à une forte pression fongique en raison des pluies incessantes de mai. La profession veut « différer l’application de cet arrêté pour la viticulture pour une entrée en vigueur a minima 2025, permettant aux fabricants de produits phytosanitaires de proposer des produits aux vignerons avec l’évaluation de l’Anses nécessaire pour apprécier l’utilisation du produit en période de floraison. Cette période de transition doit également permettre aux vignerons ayant déjà acheté les produits de pouvoir les utiliser. La décision du Conseil d’Etat ayant été rendue le 26 avril, en pleine période de floraison, les 59.000 entreprises viticoles n’ont ainsi pas pu anticiper ces obligations règlementaires que ce soit au niveau de l’itinéraire technique de l’exploitation, l’achat des produits phytosanitaires adaptés et de la gestion des équipes et du matériel agricole », rappelant que l’arrêté de 2021 prévoyait, en effet, une période de transition afin d’accompagner les agriculteurs et les fabricants de produits phytosanitaires dans cette nouvelle réglementation.

La seconde requête concerne les aménagements et dérogations envisageables pour répondre aux spécificités de la filière viticole.