Syndicat des commerçants de bestiaux de Bourgogne
Deux coprésidents prennent la suite de Paul Pacaud

Frédéric RENAUD
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Une nouvelle page s’écrit pour le syndicat des commerçants en bestiaux de Bourgogne (SCBB), avec la fin de la présidence exercée par Paul Paccaud. Deux coprésidents lui succèdent, avec Alexandre Berthaud et Denis Tarteret. L’assemblée générale qui a validé cette transition s’est tenue à Chérizet, près de Cluny.

Deux coprésidents prennent la suite de Paul Pacaud
Paul Pacaud, président sortant du SCB Bourgogne (à droite) est remplacé par deux coprésidents (au centre), Denis Tarteret et Alexandre Berthaud, sous les yeux de Dominique Truffaut, président national de la Fédération française des commerçants en bestiaux.

L’assemblée générale du syndicat des commerçants en bestiaux (SCB) Bourgogne a eu lieu le 16 juin au Domaine des 3 Lacs à Chérizet. Le président Paul Pacaud a animé ce moment d’échanges pour la dernière fois en tant que président, à l’issue de neuf ans de mandat. « Cette réunion est organisée conjointement par notre syndicat régional et par la fédération nationale des commerçants en bestiaux, représentée par son président Dominique Truffaut ».

Après le retrait de Paul Pacaud, se met en place « une coprésidence, exceptionnellement », précise l’ancien président. « Denis Tarteret, de l’Yonne, qui représentera aussi la Côte-d’Or et la Nièvre, sera associé à Alexandre Berthet, représentant de la Saône-et-Loire ». Ils seront épaulés par deux vice-présidents, « Robert Corneloup et Pascal Fournier (Côte-d’Or), ainsi que par le trésorier Antoine Neyrand ».

Le syndicat compte une trentaine d’adhérents, « dont vingt en Saône-et-Loire, six en Côte-d’Or, trois dans la Nièvre et un seul dans l’Yonne », détaille Paul Pacaud. « Les invitations que nous avons lancées doivent permettre aux nouveaux élus de faire connaissance avec les responsables des OPA (GDS, chambres d’Agriculture, Institut du Charolais, société d’agriculture de Charolles) et les représentants de l’État avec lesquelles nous sommes en relation, comme la DDPP ».

« Nous vous demanderons d’être indulgents », a ensuite déclaré Alexandre Berthet, prenant la parole en tant que futur coprésident. « Nous ferons néanmoins notre maximum pour vous défendre et vous représenter chaque fois que le SCB Bourgogne sera mis en avant. »

Point sanitaire

Fabienne Niger de la Fédération Française des Commerçants en Bestiaux (FFCB), explique ensuite les agréments pour les centres de rassemblement, au niveau français, puis au niveau européen. Parmi les points abordés par la technicienne, « la séparation spatiale dans les centres de rassemblement : une même zone sera toujours dédiée à la même espèce et au même statut sanitaire. »

Pour les autres exigences de la loi de santé animale, promulguée en 2021, « vous avez une échéance à 2025. D’ici là, vous êtes encouragés à mettre en place un plan d’action pour votre centre de rassemblement, pour vous mettre en conformité », poursuit Fabienne Niget, « et donc effectuer un état des lieux, identifier les points à améliorer, puis mettre en place les actions en fonction des échéances ».

La période de 14 jours pour vider et curer les centres de rassemblement pose « un problème avec la réglementation », continue la technicienne. « Ces 14 jours sont incompatibles avec les "litières accumulées" », alors que c’est un système qui regorge de vertus, « pour le bien-être animal, comme pour les conditions de travail. Alors, nous cherchons à démontrer que les litières accumulées vidées tous les deux mois (plutôt tous les 14 jours), n’apportent pas un seul risque sanitaire ».

Paul Pacaud signale ensuite que l’enlèvement des bovins dans les fermes va se compliquer « parce qu’on ne peut pas mélanger les bovins indemnes de BVD, les bovins indemnes d’IBR, avec les autres bovins. Il ne doit pas y avoir non plus de mélange dans les centres de rassemblement ».

Le président du syndicat souligne que ces règles seront difficiles à gérer. « Il serait peut-être possible que certains négociants, situés dans le même secteur, puissent regrouper les ramasses de bovins, pour réunir les animaux d’une même catégorie sanitaire », envisage Paul Pacaud. « Et en même temps, peut-être que les négociants pourraient mutualiser les centres de rassemblement ? » Avant de rappeler : « 95 % des éleveurs sont indemnes d’IBR. D’ici deux ans, et la fin d’année 2025, le pays devrait avoir éradiqué l’IBR ».

Point de conjoncture

Jean-Jacques Lahaye, représentant la chambre d’Agriculture a ensuite présenté quelques chiffres sur les productions animales. Les élevages allaitants comptent 450.000 vaches, avec la moitié du cheptel en Saône-et-Loire. « Nous assistons à une érosion du nombre des exploitations, ainsi qu’à une diminution du nombre de mères, de 9 % en dix ans », indique Jean-Jacques Lahaye. « Nous craignons que cette tendance persiste sur les cinq à dix années à venir, y compris au niveau national ». Cette évolution génère déjà des conséquences gênantes, « comme la diminution du nombre d’animaux finis en région, qui pousse certains outils d’abattage régionaux à réduire leur activité hebdomadaire. »

Paul Pacaud complète : « En Saône-et-Loire, entre 2022 et 2023, il y a 5.100 naissances de moins dans les bovins. Dans la Nièvre, c’est 4.000 de moins. Au niveau national, on constate un recul du cheptel d’environ 10 %. Dans le même temps, 30 % de la viande de bœuf consommée en France provient de l’importation ». « Nous constatons aussi une dégradation des volumes exportés et dans le même temps, une augmentation notable des importations. La consommation stagne et cette tendance devrait perdurer », poursuit Jean-Jacques Lahaye.