Influenza aviaire
Un plan d’actions contre la grippe aviaire

Le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire a dévoilé le 29 juillet les grandes lignes de son plan d’action pour prévenir et lutter contre la grippe aviaire qui est toujours présente sur le territoire français.

Un plan d’actions contre la grippe aviaire

Les aviculteurs recevront prochainement des « fiches pratiques », « des fiches actions » dans leurs exploitations pour améliorer les conditions sanitaires de leurs élevages.
L’objectif ? Prévenir au mieux les épisodes de grippe aviaire et réduire au maximum les vulnérabilités et failles de biosécurité que l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a récemment pointé : passage quotidien du personnel d’un bâtiment à l’autre sans changement de tenue et de bottes ou encore livraisons d’aliment provenant, sans le savoir, d’élevages infectés et véhiculant le virus, etc.
Les éleveurs disposeront de kits de détection et seront encouragés à mettre en place ces autotests dans leurs exploitations et à renforcer le suivi du comportement des animaux. Ils devront également déclarer leurs mouvements de volailles afin de bénéficier d’aides en cas de contamination. Le préalable à cette déclaration de mouvement est l’inscription obligatoire à une base de données unique afin de mieux identifier tous les élevages. « S’ils ne sont pas répertoriés, les éleveurs ne pourront pas prétendre aux aides si l’influenza touche leur exploitation », insiste un proche conseiller du ministre. Ceux qui ne respecteraient pas les règles « s’exposeront à des sanctions », ajoute un autre collaborateur. Celles-ci sont en cours d’élaboration et seront prêtes dans les prochaines semaines.

Aides économiques

Au-delà de ces actions de terrain, le ministère et les interprofessions se sont mis d’accord sur une réduction de la densité des élevages touchés, qui multiplie d’autant le risque de contamination. Ils ont suivi les recommandations de l’Anses qui recommandait « de réduire drastiquement les densités d’élevages et le nombre de canards par élevage en période à risque, ainsi que les mouvements d’animaux et les distances de transport, en veillant à préserver les zones indemnes ». Pour compenser le manque à gagner des éleveurs, il est prévu un plan d’aides économiques renforcé. Le ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Marc Fesneau, a déjà annoncé le 26 juillet une enveloppe globale de 760 millions d’euros pour dédommager les acteurs touchés par la grippe aviaire.
Les mises à l’abri (claustration) des volailles ne sont pas remises en cause. Avec les organisations agricoles et les interprofessions, le ministère cherche à tout d’abord définir le terme même de mise à l’abri. Il cherche également avec leur appui et celui de l’Anses, à déterminer la durée de cette claustration, en travaillant « sur les indicateurs de modification du niveau de risque : négligeable, modéré ou élevé », a expliqué un conseiller. Une mesure qui intéresse également, les éleveurs de gibier, ceux de volailles plein air et de volailles label contraints par leur cahier des charges. « Nous ne souhaitons pas opposer les modes d’élevages, mais embarquer tout le monde pour améliorer la résilience du secteur », indique-t-on au ministère.

La grippe aviaire toujours présente

Un cas de grippe aviaire a été découvert le 29 juillet dans un élevage de Saint-Martin-le-Hébert (Manche) nécessitant le « dépeuplement de 8.500 volailles », a précisé la préfecture de la Manche. Deux nouveaux cas de grippe aviaire avaient été détectés quelques jours plus tôt, en Bretagne sur un goéland et un fou-de-Bassan, contraignant le préfet à mettre en place une zone de contrôle temporaire (ZCT) sur plusieurs communes autour de Plogoff. Un autre avait été également repéré mi-juillet dans la région d’Armentières (Nord) sur un oiseau migrateur mort. Pour rappel, l’influenza aviaire a frappé de plein fouet la France au cours des derniers mois battant tous les records. Entre novembre 2021 et mai 2022, 1.378 foyers ont été touchés et 16,3 millions de palmipèdes et volailles abattus. À titre de comparaison, la vague précédente (2020-2021) n’avait touché que 492 foyers (dont 475 dans les régions Nouvelle-Aquitaine et Occitanie) et le nombre d’animaux abattus s’était élevé à 3,3 millions.