Après avoir connu une période de croissance remarquable, l’Association Charolais Label Rouge n’échappe pas à la crise qui frappe les filières de qualité en ce moment.
Les signes de qualité connaissent une période difficile. Malgré leur succès passé, en dépit de toutes leurs garanties de qualité, de traçabilité et d’authenticité, ils n’ont « pas résisté à l’inflation ». Tous les signes de qualité voient aujourd’hui leur activité se réduire y compris dans les agneaux, dépeignait le président de l’ACLR (Association Charolais Label Rouge) Didier Périchon. Une situation mal vécue par les filières de qualité, lesquelles avaient pourtant permis d’assurer la sécurité alimentaire en période de crise sanitaire, rappelle le président. Et la déception est d’autant plus grande que ni les pouvoirs publics ni la loi EGAlim n'ont joué leur rôle puisque l’approvisionnement promis en restauration collective ne s’est pas produit. Faute d’une application stricte des lois, cela n’a pas été le cas et la viande d’import a pris la place, dans un triste contexte de décapitalisation.
Filières en souffrance
« Nos filières sont en souffrance, SICABA à l’origine du plus vieux label rouge français est en liquidation et certains ODG voient leurs finances se dégrader fortement. Rien ne semble indiquer la fin de cette crise. Dans un contexte de progression des prix à la production, soit on maintient les plus-values label et le consommateur se détourne, soit on réduit le différentiel de prix avec le standard et les éleveurs se désengagent », expliquait Didier Périchon.
En bovins, après six années de hausse, l’ACLR enregistrait une baisse de 16% pour un total de 16.000 animaux labellisés en 2023. En ovins, la baisse a atteint 22% avec 5.400 animaux commercialisés. L’érosion touche aussi le nombre de points de vente : 360 pour les labels bovins de l’ACLR et 77 pour les ovins. Et la baisse de volumes s’est poursuivie début 2024.
Croissance interrompue
La situation a de quoi inquiéter les responsables de l’ACLR. Son activité avait en effet plus que doublé en cinq ans ce qui l’avait véritablement faite changer de dimension, rappelle Didier Périchon. C’est ce qui lui a permis de se doter de deux animateurs promotion et communication, d’asseoir la présence de ses labels au salon de l’agriculture et, globalement, de renforcer toute la promotion à travers des actions originales (partenariats, sponsoring, soutien aux points de vente…).
Dans son rapport moral, le président ne cachait pas que si la baisse devait perdurer, « le conseil d’administration pourrait être contraint de faire des arbitrages… ». Mais avec une situation financière saine et des volumes d’activité encore très honorables, l’ACLR n’est est pas là, rassurait Didier Périchon. L’association maintient le cap et elle est en mesure de poursuivre toutes ses actions de promotion.