Union des Producteurs de Vins Mâcon
Un bel élan interrompu par le Covid-19

Régis Gaillard
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Alors que l’Union des producteurs de vins Mâcon pouvait légitimement avoir le sourire en tout début d’année 2020, le Covid-19 est venu bousculer les perspectives plus qu’encourageantes de l’année en cours. Avec, à la clé, pas mal de points d’interrogation quant au futur.

Un bel élan interrompu par le Covid-19
L'année 2020 aura vu un déroulement atypique de l'assemblée générale.

La salle des fêtes de Saint-Gengoux-de-Scissé était l’hôte, le 8 juillet dernier, d’une assemblée générale de l’Union des producteurs de vins Mâcon pas tout à fait comme les autres. Déjà du fait de l’absence d’intervenants lors de cette soirée. Mais aussi à cause du décalage dans le temps d’un rendez-vous initialement programmé au printemps dernier. Côté chiffres, le bilan est contrasté. Si l’on peut souligner l’augmentation régulière des surfaces passant de 4.079 hectares en 2017 à 4.111 hectares en 2018 et 4.225 hectares en 2019, la récolte a, comme prévu, chuté de manière importante. Nous sommes en effet passés de 225.866 hectolitres en 2017 à 264.003 hectolitres en 2018 et seulement 159.631 hectolitres en 2019. Une récolte exceptionnelle par sa rareté avec une baisse de 40 % par rapport à 2018 et de 30 % par rapport à 2017. Alors que la baisse des récoltes revendiquées en rouge et rosé se poursuit, les surfaces en Mâcon blanc sont en légère augmentation. À noter que le stock des VCI a été utilisé dans sa quasi-totalité pour compléter ce manque de récolte et que très peu de VCI ont été constitués en 2019 : 125 hectolitres seulement. Ainsi, les stocks de VCI sont retombés au plus bas, à savoir à 2.300 hectolitres.

Recrudescence de la flavescence dorée

Lors du rapport d’activités présenté par le vice-président Marc Sangoy, l’un des points importants évoqués concernait l’autorisation de plantations nouvelles. Si, depuis 2016, l’UPVM demandait 50 hectares d’autorisation de plantations nouvelles, il a été décidé de diminuer ce contingent à 30 hectares pour la campagne 2019-2020 devant l’ampleur des surfaces plantées. Ainsi, 29,99 hectares ont été attribués pour 105 demandeurs. Pour la campagne 2020-2021, il y avait, au 20 juin, une demande de 64,5 hectares de la part de 81 structures. Par ailleurs, en 2019, 1.396 hectares de vignes ont été visités : 1.006 hectares en Mâcon, 239 hectares en Bourgogne et 151 hectares en crémant de Bourgogne. À la suite du premier passage, il y avait 22 hectares avec manquements. Lors de la contre-visite du 26 août, sur les 15 hectares de vignes concernées, il y avait deux tiers en conformité et un tiers transmis à Siqocert. Côté charte régionale, les ambitions pour la campagne 2021 sont claires : limiter l’utilisation des herbicides de synthèse, des produits CMR et de la dérive au niveau du matériel de pulvérisation. Pour ce qui est de la lutte contre la flavescence dorée, l’année 2019 laisse apparaître, pour mémoire, une nouvelle augmentation du nombre d’échantillons positifs par rapport à 2018. Soit un retour au niveau de 2013 en pourcentage d’échantillons positifs. Il y a également une augmentation du nombre de communes avec cas de flavescence dorée avec six nouveaux villages concernés dont deux en Côte d’Or. Mais aussi une extension de la flavescence dorée au sein de communes déjà touchées ainsi que des communes touchées antérieurement qui redeviennent positives dans le secteur du foyer historique.

Une communication mise à mal

Également vice-président de l’UPVM, Sébastien Lacharme s’est attaché à présenter un rapport d’activités communication forcément très perturbé en 2020. Rappelant que 91 vins ont été retenus lors de la Distinction Saint-Vincent des vins Mâcon 2019, les Mâcon Wine Note ? ont comptabilisé, en 2019, 5.200 entrées pour 18.000 dégustations et 3.000 bouteilles de vins écoulées. On citera, pêle-mêle, parmi les autres opérations de communication, le Rallye des vins Mâcon avec bouteilles offertes à l’ensemble des équipages, commissaires et cibistes, la fête des Grands Vins de Bourgogne à Beaune en novembre ou encore près de 1.500 bouteilles de vins achetées aux différents producteurs pour la communication de l’appellation. Mais aussi les opérations menées avec le BIVB à l’image du Grand Bourgogne Hôtel le 21 janvier 2019 à Paris, la Master class à Edimbourg le 10 juin 2019 et le Lyon tasting en octobre 2019. Par contre, 2020 a vu l’annulation en rafale des événements entre Grands Jours de Bourgogne, Distinction Saint-Vincent ou encore Mâcon Wine Note ? La Fête des Grands Vins de Bourgogne demeure, pour l’instant, programmée du 20 au 22 novembre 2020.

Des chiffres plus qu’encourageants

Le vice-président Michel Barraud avait pour tâche de faire le point de situation économique des Régionales Mâcon. Ainsi, lorsque l’on observe le cumul de dix mois de campagne, d’août à mai, sur la période 2019-2020, il y a une baisse de 6 % des sorties propriétés et de 11 % des transactions en vrac. Au niveau de l’export, les chiffres sont plutôt bons pour les Régionales Mâcon blancs avec une hausse de 11,9 % en volume et de 6 % en chiffre d’affaires. En grande distribution, les Régionales Mâcon blancs voient une légère évolution tant au niveau du volume (+0.5 %) que de leur valeur (+ 1 %).

Pour sa part, Jérôme Chevalier, président de l’Union des producteurs de vins Mâcon, estime que « les Mâcon se portent bien. C’est toujours un plaisir d’annoncer de bons chiffres ». Mais de regretter la survenue du Covid-19 qui stoppe un bel élan. « Toutefois, il nous faut rester confiant. Il y a une belle récolte qui s’annonce. Et nous allons reconstituer nos réserves ». Tout en évoquant l’inconnue de la manière dont le marché va absorber une récolte pleine et le geste fort qui a consisté à réduire de 50 % les cotisations, Jérôme Chevalier rappelle tout le travail mené en terme de notoriété et le bon rapport qualité-prix. « Nous allons essayer de retravailler notre communication. Mais nous sommes suspendus aux incertitudes liées au Covid-19 ».