Vendanges
Une récolte sous le signe du changement climatique

Ariane Tilve
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Alors que les vendanges ont débuté vendredi 25 août à la cave de Buxy, ou encore lundi 28 août à la cave de Viré, petit tour d’horizon de ce début de récolte. 

La récolte de la cave de Lugny
La récolte de la cave de Lugny

Cave de Viré 


 
C’est sous un ciel voilé, mais sans pluie, que les vendanges ont débuté chez Monsieur Delorme, sur une vingtaine d’hectares. Des vendanges à la main, durant deux jours, avant d’enchainer la semaine suivante sur une récolte en machine. Un peu plus loin, c’est une dizaine de personnes qui s’affaire, toujours pour la cave de Viré. Mais le chef d’exploitation n’a pas attendu pour récolter, simultanément, en machine. La mécanisation semble, ici comme ailleurs, une réponse de plus en plus fréquente à la difficulté majeure et récurrente des vendanges : le manque de saisonniers et les contraintes réglementaires pour les héberger, rendant moins attractives ces offres saisonnières. Évidemment, les vignerons se questionnent et cherchent des solutions. L'Union viticole 71 et la FDSEA se battent pour faire avancer ces dossiers (lire aussi en page 15). Lorsque les vignerons le peuvent, ils augmentent maintenant le tarif horaire et/ou propose des hébergements.


 
Cave de Lugny 
 


500 vendangeurs sont mobilisés cette année dans les rangs de la coopérative de Lugny depuis vendredi 25 aôut, et ce pour neuf jours. Ici le ciel était moins clément. 24 heures plus tôt, il leur aurait offert un soleil de plomb, des conditions encore moins favorables pour ces travailleurs en extérieur. Il était tout juste 6 h 30 quand Marc Sangoy, président de la cave coopérative de Lugny, s’apprêtait à placer ses vendangeurs en bas de la vigne. Mais en une fraction de seconde, un déluge s’est abattu obligeant tout ce beau monde à se replier dans les voitures à proximité.  
Ce millésime semble réserver aux viticulteurs l’un de ces retournements de situation météorologique dont elle a le secret avec l’arrivée de conditions automnales fraîches et humides. Entre périodes de sécheresse, de pluies souvent orageuses (comme autour du 15 août), de fraîcheur, de canicule (près de 40° à l’ombre dans le Mâconnais et le Beaujolais la semaine dernière), 2023 s’est particulièrement distingué à la rubrique “dérèglement climatique”.
  

La traditionnelle visite d’André Accary 


Point positif, la récolte devrait être abondante grâce aux efforts réalisés, particulièrement en pinot noir. Le président du Département s’est rendu la semaine dernière dans le Mâconnais, où quelques vignobles limitrophes comptent parmi les crus du Beaujolais. C’est justement dans ces 15% de Beaujolais situé en Saône-et-Loire, au Château des Jean-Loron, domaine de Guillaume Bouchacourt à La Chapelle de Guinchay, co-président des crus Chénas, qu’André Accary, le vice-président chargé de la viticulture, Frédéric Brochot,  ainsi que le conseiller départemental du canton Jean-François Cognard, sont allés à la rencontre des viticulteurs pour faire le point sur la récolte 2023.