Interbev BFC
Fonds de solidarité, Label rouge et avenir de l’élevage au menu

Le dernier conseil d’administration de l’interprofession bétail et viandes, tenu en Côte-d’Or, a abordé des sujets qui sont au cœur de l’avenir de l’élevage allaitant.

Fonds de solidarité, Label rouge et avenir de l’élevage au menu
Interbev BFC va organiser une journée sur le Label rouge, le 27 octobre. 

Interbev Bourgogne Franche-Comté, l’interprofession régionale bétail et viande, renoue progressivement avec les événements en présentiel, alors que la sortie de crise sanitaire semble enfin être une réalité tangible. La structure tenait, le 15 septembre, un conseil d’administration, en Côte-d’Or, dans le village de Thoisy-le-Désert. Le passage en revue des activités menées depuis février témoignait déjà de ce retour à une vie à peu près normale : 800 élèves, de la maternelle au BTS, reçus dans 21 élevages, 12 boucheries et deux marchés au cadran, lors des journées Made in Viande du mois de mai... Lors des élections régionales du printemps, l’interprofession avait également interpellé les candidats en lice. Une seule avait répondu à leur sollicitation : l’écologiste Stéphanie Modde, venue écouter les attentes du secteur. En juillet, d’autres élus (des eurodéputés) avaient été rencontrés en Saône-et-Loire, afin de présenter le principe des clauses miroirs, très attendues dans le cadre de négociations commerciales internationales mettant en lice des producteurs qui ne sont pas soumis à des règles et des contraintes identiques. 

Retour au présentiel

Interbev BFC s’est impliqué dans les événements entourant le passage en Bourgogne du Tour de France, en juillet. L’été a également été jalonné de moments au cours desquels l’interprofession a pu se faire voir et entendre : Foire de Saulieu, en Côte-d’Or, fête de l’agriculture dans le Jura, Terres de Jade en Saône-et-Loire, festival Vyv, à Dijon... Désormais, s’annoncent la participation au Salon international de la restauration, de l’hôtellerie et de l’alimentation (Sirha) de Lyon, qui se terminait le 27 septembre, le Sommet de l’Élevage, à Cournon, dans le Puy-de-Dôme, du 5 au 8 octobre, le marathon de Dijon, mi-octobre et la marche gourmande d’Auxerre, le 24 octobre. Interbev BFC va par ailleurs assurer des formations de cuisiniers en lycée, en novembre, et d’autres, à la même période, auprès d’éleveurs de Saône-et-Loire, sur la question de la prise de parole sur la thématique du bien-être animal. Sur le Label rouge, un logiciel de suivi des points de vente plus performant va être mis en place. Interbev peut aussi transmettre aux éleveurs, sur demande, des contrats-types réalisés dans le but de simplifier la démarche de contractualisation. L’interprofession a rencontré les commerciaux de SVA et Bigard et elle annonce d’ores-et-déjà une journée filière autour de la démarche des viandes de bœuf Label rouge le mercredi 27 octobre (voir encadré). En volume, les ventes de viandes de bœuf Label rouge sont en progression de 20 % sur la région.

Berty Robert

Bientôt un Far BFC ?

Lors de ce conseil d’administration, il aura été longuement question de la possibilité d’instaurer, en BFC, un Fonds d’assainissement régional (Far). Il s’agit d’une structure qui, d’une part, concrétise la solidarité entre les opérateurs de la filière viande et, de l’autre, permet d’avoir une action pour réduire les causes de saisie d’animaux liées à des problèmes sanitaires. Le représentant d’un de ces Far, implanté dans les Hauts-de-France, est venu expliquer un mécanisme qui apparaît d’emblée assez complexe. C’est un système basé sur le volontariat. Les contrats sont conclus avec les abattoirs et non avec les éleveurs. Le Far fonctionne comme une caisse de péréquation permettant de supporter de manière collective tout ou partie des pertes économiques liées à des motifs de saisies (sur les bovins) ne dépendant pas des acteurs de la filière. Plusieurs Régions ont déclaré être prêtes à créer un Far prochainement (Bretagne, Auvergne Rhône-Alpes ou Grand Est). Le conseil d’administration d’Interbev a donné son accord de principe à l’instauration d’un Far en BFC. L’interprofession va donc travailler sur la question. 

Sans la FRB

En ouverture de ce conseil d’administration, Yves Largy, président d’Interbev BFC, a lu un SMS émanant de la Fédération régionale bovine (FRB). Cette dernière y indiquait qu’elle refusait de participer à cette réunion, « tant que les différentes familles constituant l’interprofession ne se seraient pas mises d’accord ». Un mouvement d’humeur face à la question récurrente des prix de la viande alors que, dans le même temps, Christian Bajard, coordinateur du Berceau des races à viande du Grand Massif central soulignait que « les éleveurs sont dans une situation favorable mais que les prix n’augmentent pas suffisamment » (lire notre édition du 24 septembre en page 3). « Les planètes sont alignées pour que les prix augmentent, soulignait pour sa part Bruno Dufayet, président de la FNB. À chaque éleveur de s’emparer chaque semaine des prix de marchés pour négocier à la hausse ». 

Une journée Label rouge

Interbev BFC met en place, pour le mercredi 27 octobre, une journée filière qui sera consacrée à la démarche des viandes de bœuf Label rouge en un lieu et à un horaire qui restent à définir. Plusieurs grands thèmes y seront abordés : 
- rappel sur les conditions de production communes Gros bovins Label rouge et spécificité des Organismes de défense et de gestion (ODG) locaux,
- la contractualisation obligatoire et la revalorisation de la production,
- plan de communication,
- les perspectives d’évolution des viandes de bœuf Label rouge en Bourgogne Franche-Comté.

Christian Decerle : « L’élevage réclame une réflexion stratégique collective »

Le président de la Chambre d’agriculture de Bourgogne Franche-Comté s’est exprimé, lors de ce conseil d’administration, dans le but de sensibiliser l’ensemble des constituants de l’interprofession (éleveurs, abatteurs, négociants, distributeurs) à la nécessité de travailler ensemble, alors que la future Pac, qui entrera en vigueur au 1er janvier 2023 n’est pas favorable au développement du troupeau allaitant : « il va être difficile de s’approprier un dispositif qui n’est pas très favorable à l’élevage allaitant. On est pourtant sur des enjeux de société et de territoire. Il faut rappeler que les aides Pac contribuent à irriguer tout un système économique. Il faut travailler autour du modèle économique de l’exploitation d’élevage. Il faudra discuter de la rémunération des services environnementaux apportés par les éleveurs. Il faut aussi travailler sur le rapport avec l’ensemble de la société et aussi sur le dialogue entre agriculteurs, distributeurs, abatteurs, exportateurs... Le contexte ne nous permet pas autre chose que la concertation. Mais cela devra se faire selon une méthode de travail efficace : l’élevage réclame une réflexion stratégique collective ».