EARL de Chaux à Matour
Des porcs bio dans le bocage du Haut-Clunisois

Frédéric RENAUD
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Antoine, 25 ans, et Marius Clémencin, 22 ans, « c’est la 5e génération de notre famille sur la ferme de Chaux », présentent les deux frères. En s’installant sur les hauts de Matour, le premier en 2018 et le second en 2021, ces jeunes agriculteurs ont apporté la production porcine bio d’abord, puis la vente directe, à l’exploitation que travaillaient précédemment leurs parents, avec les productions bovine et avicole.

Des porcs bio dans le bocage du Haut-Clunisois
Antoine et Marius Clémencin devant la maternité porcine de leur exploitation. Les deux frères vendent une partie de leurs porcs en direct; en caissettes ou en pâtés, rillettes ou saucissons.

Les cochons sont de race pietra, une race rustique, avec des petits très vifs à leur naissance. « Nous en élevons environ un millier par an », présente Antoine. « La majorité sont destinés à notre coopérative, Sirio. Seule une petite partie est commercialisé directement par l’exploitation, en fonction de l’écoulement du circuit coopératif », complète Marius, qui s’occupe justement plutôt de la vente directe. 

Quand la demande des animaux en coopérative se ralentit, les deux exploitants valorisent certains porcs eux-mêmes, « avec des caissettes de viande découpée et en fabriquant principalement des pâtés et rillettes ou saucissons cuits », précisent les deux frères, qui développent cette activité petit à petit. « La difficulté avec le cochon, c’est de vendre toute la viande. Car d’un côté, certains morceaux sont découpés pour les caissettes ; le reste de la carcasse est destinée aux fabrications alimentaires. On ne peut pas tout passer en rillettes et en terrines ».

Le développement de la vente directe exigerait « une personne de plus sur l’exploitation, car c’est un autre métier que celui de la production », poursuivent les deux frères. « C’est du temps que nous n’avons pas, même si notre mère nous aide, pour les commandes notamment, en plus de son travail. Cette personne en plus s’occuperait aussi de transformer les viandes, car notre solution actuelle a un coût important, avec Melting Popote à Salornay-sur-Guye. C’est un aspect méconnu pour les clients : la réalisation de nos pâtés, rillettes, ou saucissons, il faut compter environ 800 € par bête. La vente directe nécessite aussi des équipements particuliers, comme les camions réfrigérés, que nous louons. »

Ce développement attendra, « parce que la conjoncture du porc bio s’avère peu porteuse, donc ce n’est peut-être pas le moment d’investir. » Dans l’immédiat, les deux jeunes agriculteurs réfléchissent à une autre ambition, « et passer notre élevage porcin du bio au fermier. Nous aurions l’avantage d’un coût d’alimentation bien moindre et de placer davantage d’animaux dans les bâtiments », expliquent Antoine et Marius.