Émilien Sambardier à Saint-Martin-de-Lixy
À Saint-Martin-de-Lixy, Émilien Sambardier adopte les clôtures électriques pour toute son exploitation !

Marc Labille
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Dans le Brionnais, Émilien Sambardier a remplacé ses clôtures de barbelés par des clôtures électriques. Moins chères, plus rapides à poser, plus souples et plus efficaces : elles donnent entièrement satisfaction au jeune éleveur.

À Saint-Martin-de-Lixy, Émilien Sambardier adopte les clôtures électriques pour toute son exploitation !
Pour Emilien Sambardier, le remplacement des clôtures de fil barbelés par des clôtures électriques a pour avantages le coût, le débit de chantier et la sécurité vis-à-vis des animaux.

Émilien Sambardier fait vêler 110 vaches allaitantes à Saint-Martin-de-Lixy au sud du Brionnais. Installé il y a un peu plus de dix ans, il exploite aujourd’hui 130 hectares tout en herbe et bien groupés au voisinage de la ferme de son père. Émilien travaillait encore à l’extérieur quand il a débuté l’élevage sur une trentaine d’hectares et avec 22 vaches achetées. À l’époque, il avait repris deux îlots dont les bouchures et les clôtures n’étaient plus entretenues. Un gros travail de remise en état était à faire.

« Mon père était un inconditionnel du barbelé et moi, j’avais été dégoûté des clôtures électriques depuis mon apprentissage où j’avais vu les inconvénients d’un mauvais entretien », confie Émilien Sambardier. Ce sont pourtant bel et bien des clôtures électrifiées que le jeune éleveur s’est mis à installer sur la quasi-totalité de son exploitation ! C’est une connaissance - Philippe Jolivet, technico-commercial chez le fabriquant Patura (distribué par Feder) - qui lui a suggéré de monter des clôtures électriques de cette marque. Dans l’urgence, Émilien a accepté la proposition, mais pour un usage provisoire seulement, pensait-il.

Une technique de pose spécifique

La clôture électrique en question fait appel à un équipement et une technique de pose spécifiques promue par le constructeur. D’une section de 2,5 mm, le fil est deux fois plus épais qu’un fil de fer ordinaire. Se démarquant de la concurrence, les isolateurs sont en porcelaine. Les modèles en plastiques se fixent dans les piquets à l’aide de deux vis et leur profil particulier évite la sortie intempestive du fil. Des ressorts judicieusement disposés donnent de la souplesse à la clôture et le raccordement à la terre doit être fait dans les règles avec plusieurs piquets de terre, espacés de plusieurs mètres les uns des autres et enfoncés à environ 1 m de profondeur…

« J’ai acheté le matériel et avec Philippe Jolivet, nous avons monté la clôture ensemble », confie Émilien Sambardier qui confirme que la pose doit être faite dans les règles de l’art, à commencer par « de bonnes amarres ».

Ce qui devait n’être « qu’une clôture provisoire » s’est très vite révélé le début de la conversion de toute l’exploitation à ce système. Aujourd’hui, il ne reste que de rares îlots délimités avec du barbelé. Les clôtures électriques ont même gagné les prairies du père d’Émilien ! Sur leurs deux fermes mitoyennes, les deux éleveurs totalisent 180 hectares alimentés par deux électrificateurs sur secteur et 40 hectares alimentés par cinq électrificateurs solaires.

Moins cher et gain de temps…

Le premier argument qui a convaincu Émilien, c’est le coût. Même avec un matériel haut de gamme, une clôture électrique de ce type revient moins cher que l’équivalent en barbelés, assure l’éleveur. « D’abord, il faut beaucoup moins de piquets ; un seul piquet tous les vingt mètres au lieu de dix pour la même distance », illustre-t-il. C’est aussi beaucoup moins de fil : un ou deux rangs électrifiés à la place de 4 ou 5 rangs de fil de fer barbelé, sans oublier l’économie de crampillons, complète l’éleveur qui évalue le coût d’une clôture électrique six fois moins cher qu’une clôture traditionnelle. L’autre grand avantage est le gain de temps. « La pose d’une clôture électrique me prend trois fois moins de temps qu’une clôture barbelée », assure Émilien.

En service depuis près de onze ans, les clôtures électriques se sont révélées fiables, efficaces et résistantes. Puissants, les électrificateurs sont prévus pour alimenter jusqu’à 100 km de clôture sans végétation. Les modèles les plus performants sont capables de surmonter la présence de végétation au contact du fil. Les végétaux sont alors détruits par le courant. Le fait d’avoir un parcellaire regroupé est un plus, confirme l’éleveur. Les deux électrificateurs sur secteur sont dotés d’une télécommande. Émilien la conserve en permanence à portée de main. Elle lui permet de couper le courant à distance et de tester le bon fonctionnement de la clôture ; détecter s’il y a des pertes éventuelles et même localiser le secteur de l’anomalie… Les électrificateurs solaires sont équipés de parafoudre. Ils sont aussi dotés d’un système antivol : l’appareil est placé dans une boîte métallique fermée à clé. Cette boîte est elle-même électrifiée.

Les taureaux ne sortent plus…

« Grâce aux clôtures électriques, mes taureaux ne se mélangent plus », se félicite Émilien qui apprécie d’être beaucoup plus serein quand ses animaux sont au pâturage. Le long des haies, un fil empêche les animaux de s’approcher ce qui leur évite de perdre des boucles d’identification ou encore d’attraper des tiques, fait valoir l’éleveur. Sur le plan sanitaire, l’abandon des clôtures barbelées limite aussi la perte de crampillons au sol. C’est une source de corps étrangers très sous-estimée, assure Émilien.

Telles qu’elles sont conçues, ces clôtures électriques font preuve d’une grande élasticité en cas de coup dur. L’éleveur a pu le vérifier lors d’un épisode de neige qui a engendré pas mal de branches cassées. « Avec des clôtures classiques, tout aurait été cassé ; les fils détendus, les piquets abîmés sur une grande longueur. Avec la clôture électrique, il a suffi de couper en vitesse les branches gênantes. Le fil a repris sa place sans dommage et l’électrificateur a continué de fonctionner ». Enfin, avec ce système, Émilien ne craint plus de devoir « clôturer ou déclôturer. C’est appréciable pour les clôtures en bord de rivière qu’il faut modifier en fonction de l’état des berges ».