Journée de l’élevage à Charolles
Contexte peu favorable pour la journée de l’élevage à Charolles

Marc Labille
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Organisée par la société d’agriculture de Charolles et l’association des éleveurs charolais d’entre Saône-et-Loire, la journée de l’élevage a rassemblé une centaine de bovins le 9 mars dernier. Retour.

Contexte peu favorable pour la journée de l’élevage à Charolles
Si elles étaient moins nombreuses que l’an dernier, les bêtes de boucherie présentées à Charolles étaient de très haute qualité.

Le 9 mars dernier, la société d’agriculture de Charolles et l’association des éleveurs charolais d’entre Saône-et-Loire ont organisé la septième journée de l’élevage à Charolles. Ce rendez-vous commercial a réuni 102 bovins soit trente animaux de moins qu’en 2022. C’est dans les bovins de boucherie que la baisse a été la plus significative avec 55 bêtes contre 88 l’an dernier. Cette baisse d’effectif n’est pas une surprise. Une érosion de -15 à -20 % est observée sur tous les concours de bovins de boucherie du territoire, rapporte David Pierre, le président de la société d’agriculture. Une conjoncture inédite bouscule le monde de l’élevage. La décapitalisation s’accompagne d’une hausse des cours de la viande en ferme qui profite au créneau standard, mais pas au haut de gamme. Moins d’animaux nés, des coûts de production qui explosent, moins de main-d’œuvre, mais aussi moins d’acheteurs pour des bêtes d’exception qui ne constituent qu’une niche : tout cela se ressent sur les concours de bovins de boucherie, analyse David Pierre.

Des acheteurs pas très chauds

Seulement la moitié des animaux gras ont trouvé preneurs le 9 mars dernier face à des acheteurs « qui n’étaient pas très chauds ». Heureusement, il reste des inconditionnels des bêtes de qualité. C’est le cas de Jérôme Saint-André, responsable boucherie du magasin Super U de Prissé qui a acheté 12 des bêtes présentes à Charolles.

Du côté des reproducteurs, beaucoup de ventes avaient été faites en automne et en ferme. Profitant de la bonne valorisation des broutards et des prix élevés des taureaux de réforme, les éleveurs-sélectionneurs ont bien vendu fin 2022 d’où moins de taureaux de 18 mois sur le marché ce printemps. Quelques reproducteurs ont tout de même trouvé preneurs à Charolles.

Maintenir le cap…

Malgré un bilan mitigé, les organisateurs n’entendent pas se décourager, rappelant au passage que cette journée de l’élevage est avant tout là pour combler le vide laissé par les foires et marchés de Charolles d’autrefois. C’est aussi une excellente occasion pour les éleveurs de se retrouver au sortir de l’hiver, fait valoir David Pierre qui signale qu’une centaine de repas ont été servis au déjeuner. Mais le président de la société d’agriculture ne cache pas qu’en dessous de cent animaux, la manifestation est économiquement déficitaire. « On va essayer de maintenir le cap », conclut David Pierre.

Palmarès

Bovins de boucherie

 

Prix d’honneur génisses + label rouge : Gaec Lauprêtre, Dompierre-sous-Sanvignes.

Prix d’honneur génisses : Gaec de Lys, Sassangy ; Gaec Clément, Ouroux-sous-Bois-Sainte-Marie.

Prix d’honneur vaches : Loïc Bretigny, Sanvignes-les-Mines (2).

Prix d’honneur bœuf : Gaec Pacaud de la Collange, Nochize.

Veaux reproducteurs 

1er prix d’honneur : Gaec Maréchal, Toulon-sur-Arroux.

2e prix d’honneur : Gaec Charrrondière (03) ; ex aequo Gaec Maréchal, Toulon-sur-Arroux.

Taureaux

1er prix d’honneur : EARL Cortier Nicolas, Viry ; 2e Gaec Devillard Jacques et Caroline, Champlecy.