Génétique laitière
La Saône-et-Loire fait du lait !

Marc Labille
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La Saône-et-Loire demeure une terre bien laitière avec des éleveurs motivés et des vaches de haut niveau. Un dynamisme confirmé le 8 mars dernier lors des assemblées générales de Lait’Lite 71 et des syndicats de race.

La Saône-et-Loire fait du lait !
Adrien Vérot, président de Lait Lite 71 ; Guillaume Janniaux, président du syndicat Holstein et Xavier Cadot, président du syndicat Montbéliard.

Le 8 mars dernier, l’association Lait’Lite 71 et les syndicats des éleveurs holstein et montbéliard de Saône-et-Loire ont organisé une journée laitière à Saint-Christophe-en-Bresse. Les trois structures ont procédé à leurs assemblées générales respectives avant une visite de l’élevage de l’EARL du Grand Servigny (à lire dans une prochaine édition). La réunion s’est déroulée devant des éleveurs dont le nombre dépassait les prévisions de repas pour le déjeuner ! Les organisateurs ne pouvaient que se féliciter d’une telle participation, reflet d’une passion laitière bien réelle dans le département.

Pascal Quignard a ouvert la journée par le rapport d’activité de Lait’lite 71, l’association dont la mission est la promotion de l’élevage laitier en Saône-et-Loire. L’année 2022 a été riche en concours avec une bonne participation des éleveurs de Saône-et-Loire tant en race montbéliarde que prim’holstein : salon de l’agriculture, Montbéliard Prestige, Sommet de l’Élevage, Show Open Génisses… Le lundi de Pâques se tenait à Louhans la troisième édition de la Fête du lait en Bresse. Ce concours interdépartemental a rassemblé 100 laitières en provenance de plus de 50 élevages. 1.400 repas ont été servis à déjeuner faisant de cette fête un évènement très réussi.

Fête du lait le 8 mai à Louhans !

Motivés par ces bons résultats, les éleveurs organiseront une nouvelle édition de la Fête du lait le 8 mai prochain à Louhans. La manifestation s’installera à nouveau sur la place du marché un lundi férié avec concours de vaches laitières, marché du terroir, repas, animations diverses… Rendez-vous est donc donné !

Après un voyage en Haute-Loire en janvier dernier et le salon de l’agriculture fin février, les autres évènements de 2023 seront le national Montbéliard et le régional Prim’Holstein dans le cadre du salon « Vaches en piste » du 30 mars au 2 avril à La Roche-sur-Foron (74). Suivra le Presti-jeune de Besançon du 16 au 18 mai, le Sommet de l’Élevage début octobre et le national Prim’Holstein les 23 et 24 novembre au Puy-du-Fou (85) qui marquera les 100 ans de l’association Prim’Holstein France.

Pour 2024, rien n’est encore sûr, mais la ville de Chalon-sur-Saône a sollicité les éleveurs et leurs organisations pour refaire un salon grand public à la manière de « l’Avenir est dans le Pré ». Cette manifestation d’envergure, dont la dernière édition date de 2016, mettait en valeur toutes les facettes de l’agriculture départementale et elle avait marqué les esprits. Affaire à suivre…

Supérieures à la moyenne nationale

En ouverture des assemblées générales des syndicats de race, Michel Place d’Acsel Conseil Élevage a livré les chiffres des lactations 2022. En race montbéliarde, la production « se tasse » depuis trois ans avec une moyenne de 8.338 kg de lait par vache en 2022, toujours nettement supérieure à la moyenne nationale de seulement 7.500 kg. Au niveau des taux, le TP affiche 33,8 g/kg et le TB 40,1 g/kg. En race holstein, la production moyenne par vache a atteint les 10.000 kg de lait en 2022 ce qui hisse le département au-dessus de la moyenne nationale. Les taux en pâtissent un peu avec un TP de 32,3 g/kg et un TB de 40,1 g/kg.

En race holstein, les résultats du bilan génétique 2022 traduisent « une très bonne génétique avec des vaches qui font du lait », synthétisait Anne Chapon de Prim’Holstein France après avoir détaillé des index lait supérieurs à la moyenne nationale. Le département doit cependant être attentif aux index fonctionnels et rechercher « des vaches qui vêlent de bonne heure et qui vieillissent », recommandait la technicienne.

En race montbéliarde, les éleveurs saône-et-loiriens continuent d’apporter leur pierre à l’édifice du schéma génétique montbéliard. Quatre taureaux natifs du département sont entrés au catalogue Umotest et trois génisses sont à la station de donneuses d’embryons.

Un GIE pour acquérir de la haute génétique

Un groupe d’éleveurs a décidé de créer un GIE avec le Syndicat Montbéliard et Elvanovia. « L’objectif est de mettre en commun la génétique à haute valeur génétique ou les meilleures morphologies », présentait Pascal Quignard. Le GIE permettra ainsi d’acheter des reproducteurs et de les exploiter par transplantation embryonnaire. De la même manière, il servira aussi à « développer les bonnes souches en intra troupeau », tout en utilisant aussi des embryons de la station Umotest et en acquérant d’autres embryons d’intérêt. Après un an de démarches, le nouveau GIE a été officialisé fin février. Il compte neuf membres dont 7 éleveurs ainsi que le Syndicat Montbéliard et Elvanovia. Eric Joly (Gaec du Champbégon à Charrette-Varennes) en est le président et Pascal Quignard l’animateur.

Les 5 montbéliardes à plus de 100.000 sont saône-et-loiriennes !

Les 5 montbéliardes à plus de 100.000 sont saône-et-loiriennes !

À l’occasion de l’assemblée de territoire de l’OS Montbéliarde Association qui s’est tenue le 17 mars dernier en Côte-d’Or, quatre élevages de Saône-et-Loire ont été mis à l’honneur pour être détenteurs des vaches ayant dépassé les 100.000 kg de lait produit dans leur carrière. Au moment de remettre aux éleveurs des statuettes à l’effigie de ces vaches exceptionnelles, Cédric Fourcade, directeur de Montbéliarde Association, a révélé que seulement cinq vaches sur 10.000 réalisaient cette performance : « en moyenne, une dizaine de lactations sont nécessaires pour y arriver. Ces montbéliardes sont généralement âgées entre 12 et 15 ans. Nous mettons ainsi en avant la longévité de notre race, qui est un atout à préserver et à cultiver. Cela va sans dire : une vache qui dure dans le temps est une vache rentable ». Les statuettes ont été décernées aux élevages Gaec Galoche de Châtenoy-le-Royal, au Gaec de la Clairière de Saint-Vincent-en-Bresse, au Gaec d’Amont de Pierre-de-Bresse et au Gaec de la Noue de Gibles qui en a reçu deux à lui seul.