Les brèves du 31 juillet 2023

Mis en ligne par Cédric Michelin
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Voici les brèves du 31 juillet 2023

Les brèves du 31 juillet 2023

Climat : les ministres de l’Environnement du G20 échouent à trouver un consensus

« La France regrette fortement l’absence de consensus du G20 sur le climat », déplore le ministère de la Transition écologique (MTE) dans un communiqué le 28 juillet, à l’issue des négociations qui se sont tenues en Inde. Comme pressenti quelques jours plus tôt lors d’un brief à la presse, la France n’a pas réussi à convaincre l’ensemble des ministres de l’Environnement et du climat d’atteindre un pic mondial des émissions de gaz à effet de serre « d’ici 2025 », ni de prendre position sur la sortie des énergies fossiles. « La réduction des émissions de méthane […], la nécessité d’accélérer la transition énergétique ou l’alignement des flux financiers sur une trajectoire bas carbone et résiliente aux changements climatiques n’ont pas [non plus] pu faire l’objet de consensus », indique le communiqué. À l’inverse, les ministres ont abouti à « un message clair d’unité et d’ambition » sur l’environnement, salue le MTE. Les vingt nations se sont engagées « à renforcer leur action contre la déforestation », à « mettre fin à la pollution plastique » et à promouvoir « fortement l’économie circulaire et la transition vers des modes de vie durables », en reconnaissant notamment « l’importance des filières à responsabilité élargie des producteurs (REP) ».

Vin : les assureurs n’indemniseront pas les dégâts causés par le mildiou

Les assureurs n’indemniseront pas les dommages causés au vignoble par le mildiou, un parasite très virulent cette année notamment dans le Bordelais et non couvert par les contrats, a déclaré le directeur général de France assureurs (fédération des assureurs) Franck Le Vallois le 28 juillet. « Le contrat multirisques climatiques (MRC, N.D.L.R.) ne couvre pas la perte de récolte liée au mildiou », a-t-il rappelé dans un entretien accordé à Vitisphere, après une rencontre le 27 juillet entre les assureurs et le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau. Comme le rappelle l’AFP, depuis plusieurs semaines, viticulteurs, élus et organisations professionnelles réclament des aides de l’État et des assureurs pour lutter contre ce fléau, qui touche la région de Bordeaux mais aussi le Gers, la Drôme ou encore l’Yonne. « Sont couverts les dommages directs causés par l’excès d’eau et l’humidité excessive », tandis que « dans le cas des vignobles du Sud-Ouest, le mildiou s’est développé en raison de conditions météo propices, c’est-à-dire l’alternance de pluies et de chaleur », a appuyé M. Le Vallois. De plus, les conditions générales du contrat MRC excluent les dommages causés par les maladies, a-t-il ajouté. Malgré le refus de faire un geste, Franck Le Vallois a dit comprendre « la détresse des viticulteurs ».

Agriculture durable : le réseau du Lierre appelle à « un choc de gouvernance »

Dans une note diffusée le 24 juillet, le Lierre, réseau écologiste de hauts fonctionnaires, fait 14 propositions pour un « choc de gouvernance » en faveur de l’agroécologie et de l’alimentation durable. Il appelle à « mieux associer » différents ministères (Écologie, Cohésion des territoires, Santé et Éducation) et organisations (syndicats minoritaires, associations de consommateurs et environnementales) à « la conception et à la mise en œuvre » des politiques agricoles et alimentaires. Il estime que le ministère de la Transition écologique (MTE) « devrait » être chargé « d’une partie au moins » de la gestion du deuxième pilier de la Pac, et associé à l’élaboration des programmes des formations agricoles. Il va même plus loin, en posant la question d’un rattachement du ministère de l’Agriculture au MTE. En outre, le Lierre estime que l’État « devrait utiliser son poids dans la gouvernance » des chambres d’agriculture pour que les moyens « soient pleinement tournés » vers l’objectif de la transition agroécologique. Enfin, il préconise que la gouvernance des chambres d’agriculture s’ouvre à la société civile et aux collectivités territoriales, et que les filières et interprofessions fassent plus de place aux « acteurs de l’agroécologie ».

Vaccin contre l’influenza aviaire : le laboratoire français Ceva renonce à son recours

Le laboratoire Ceva Santé animale, qui avait engagé une procédure en référé après avoir été évincé d’un appel d’offres du gouvernement pour la vaccination des canards contre l’influenza aviaire, a annoncé l’abandon de cette procédure le 26 juillet. « Cette décision a été prise dans le but de préserver les intérêts des éleveurs et des filières », a affirmé le groupe français dans un communiqué transmis à l’AFP. Si sa requête avait abouti à une annulation de l’appel d’offres, le gouvernement aurait dû en lancer un nouveau, entraînant un délai supplémentaire « de plusieurs mois » qui aurait repoussé la vaccination au-delà de la période critique de l’hiver, a expliqué Ceva. Or, « débuter la vaccination le plus rapidement possible est essentiel ». Basé à Libourne (Gironde), Ceva avait été évincé mi-juillet au profit d’un concurrent allemand, Boehringer Ingelheim, qui fournira jusqu’à 80 millions de doses pour vacciner les canards à partir du 1er octobre (lire notre dossier dans Agra Presse hebdo). Un nouvel appel d’offres du ministère de l’Agriculture devrait être lancé dans les prochains mois, selon le laboratoire, toujours pour vacciner les canards contre l’influenza aviaire.

Distribution : « accord de principe » des créanciers de Casino sur l’offre de Kretinsky

Le distributeur Casino en difficultés financières a annoncé le 28 juillet avoir conclu un « accord de principe » avec « certains de ses principaux créanciers » sur l’offre de recapitalisation et de restructuration émanant des milliardaires Daniel Kretinsky et Marc Ladreit de Lacharrière, adossés au fonds britannique Attestor. D’après l’AFP, cet accord de principe prévoit la signature courant septembre d’un accord contraignant dans lequel les signataires s’engagent « à soutenir et réaliser toute démarche ou action raisonnablement nécessaire » pour la restructuration. Une procédure de sauvegarde accélérée du groupe – qui compte 200 000 salariés dans le monde, dont un quart en France – est ensuite prévue « au mois d’octobre ». Le trio acquéreur apportera 1,2 milliard d’euros (Md€) d’argent frais et leur plan prévoit la réduction de près de 5 Md€ de dette du groupe (sur une dette nette de 6,4 Md€ à fin 2022), ainsi que la cession des activités en Amérique du sud, où travaillent les trois quarts des salariés de Casino. Comme pressenti, l’actuel directeur général de Casino Jean-Charles Naouri sera écarté des fonctions exécutives. Il sera remplacé par Philippe Palazzi, ancien cadre du distributeur allemand Metro (dont Daniel Kretinsky est un important actionnaire), et ancien directeur général de Lactalis.

Distribution : Teract affiche un chiffre d’affaires en hausse sur l’exercice 2022-2023

Malgré la baisse générale de la consommation, le groupe de distribution Teract (Gamm vert, Jardiland, Boulangerie Louise) – dont l’actionnaire majoritaire est l’union de coopératives agricoles InVivo – affiche un volume d’affaires et un chiffre d’affaires en croissance sur l’exercice 2022-2023, marqué par l’intégration de Boulangerie Louise et Grand marché La Marnière. Le volume d’affaires (qui cumule les chiffres d’affaires des magasins intégrés et des « magasins franchisés/affiliés ») progresse de 3,9 % à 2483,4 M€. Quant au chiffre d’affaires, il progresse de 10,9 %, à 902,3M€ (-1,9 % à périmètre constant). Les ventes consolidées du secteur « jardinerie et animalerie » (Jardiland, Gamm vert, Jardinerie du terroir, Noa) s’établissent à 813 M€ (+2,3 % en données publiées). À périmètre constant, il est en baisse de 1,8 %, à cause notamment « des conditions météorologiques plus perturbées qu’à l’accoutumée » en mars et mai. Sur l’alimentaire (Bio & Co, Boulangerie Louise, Grand marché La Marnière), le chiffre d’affaires s’élève à 89,3 M€. Quant à l’Ebitda du groupe, il est estimé entre 75 et 85 M€ sur la période, contre 95 M€ à 105 M€ pendant la période précédente. Cette dégradation est principalement liée à la hausse des coûts de l’énergie.

Prairies : en juillet, le manque d’eau fait basculer la pousse sous la normale (Agreste)

Après un début de saison favorable, la pousse cumulée des prairies permanentes est devenue en juillet inférieure de 3 % à la moyenne de la période de référence 1989-2018, rapporte le service statistique du ministère de l’Agriculture (Agreste) dans une note de conjoncture parue le 27 juillet. Alors qu’elle était encore excédentaire en mai et dans la normale en juin, la production nationale atteint 67,5 % de la production annuelle attendue, « soit 4 points de moins que la normale ». Dans 10 % des régions fourragères, la production d’herbe est déficitaire à plus de 25 %, précise Agreste. En cause, des « pluies peu abondantes » et des « températures élevées » qui n’ont pas permis la reprise de la pousse dans de nombreuses régions. Au niveau régional, la situation reste défavorable dans les régions méditerranéennes, et ce malgré quelques pluies en juin. Par ailleurs, elle s’est fortement dégradée dans la moitié nord, en particulier dans le quart nord-est, où la pluie a été insuffisante. En revanche, le Limousin, le nord de l’Occitanie et la partie centrale des Alpes ont bénéficié de pluies fréquentes, d’où une pousse excédentaire. Dans la moitié Ouest, la pousse cumulée demeure souvent proche de la normale, malgré une dégradation depuis début juin.

Volailles : entre influenza et crise du bio, Bodin (Terrena) fermera en octobre (presse)

Filiale de Terrena et spécialisée dans les volailles bio, l’usine de conditionnement et de découpe Bodin, basée à Sainte-Hermine (Vendée), fermera ses portes en octobre, apprend-on dans Ouest-France (article payant). Après une journée de grève le 18 juillet, les représentants du personnel et la direction de Galliance (branche volailles de Terrena) ont finalement « acté le plan de sauvegarde de l’emploi » le 26 juillet, selon France Bleu Loire océan. Le média public précise que « 75 des 104 salariés vont être licenciés », et que « seize personnes ont déjà accepté d’aller à Ancenis », où se trouvent le siège du groupe et un nouvel abattoir de volailles. La fermeture de Bodin s’explique par « une succession de crises », indique le d.g. de Galliance Arnaud Poupart-Lafarge, cité par France Bleu. Aux effets de l’influenza aviaire – qui a provoqué un recul des abattages dès 2022 – ont succédé la flambée des coûts de production (+30 % en poulet bio) et l’effondrement de la consommation de produits bio. Créé en 1979, Bodin est « précurseur de la volaille bio en France », rappelle France Bleu. Et de préciser que l’abattoir de l’usine « avait déjà été fermé en 2019 pour être transféré sur le site d’Ancenis », où Terrena a investi 43 M€.

Fruits : la saison de la mirabelle de Lorraine IGP s’annonce bonne

L’association Mirabelles de Lorraine annonce une récolte estimée à 5000 t et qui démarrera le 4 août pour six semaines, a-t-elle annoncé dans un communiqué. Les 200 producteurs (1000 ha de vergers) s’attendent à une bonne année. « Nous sommes confiants pour cette saison. Le volume est similaire à celui de 2022 : il est dans la moyenne, sachant que nous avons connu des récoltes pouvant aller jusqu’à 7000 t », explique Arnaud Colin, directeur général de la coopérative Vegafruits (95 % des volumes) à Agra Presse. En termes de calendrier, c’est un retour à la normale après une année 2022 marquée par une forte précocité. « La somme de températures accumulée a permis une bonne floraison. Même si nous avons eu de la chaleur en mai et juin, le climat est plus tempéré depuis une quinzaine de jours, ce qui a ralenti naturellement la maturité du fruit. De plus, contrairement à d’autres régions, nous avons eu de l’eau. Au total, nous attendons une année exceptionnelle en termes de calibres avec un bon taux de sucre », détaille Arnaud Colin. La mirabelle de Lorraine correspond à environ 70 % du marché de ce fruit en France. Le marché du frais absorbe 30 % des volumes (90 % en grande distribution, MDD et marque propre). Les 70 % restants partent en industrie : « C’est un débouché historique. Notre stratégie est celle d’un équilibre entre les deux marchés », conclut Arnaud Colin.

Saisonniers : les effets de la réforme de l’assurance chômage sur l’agri/agro (CGAAER)

La réforme de l’assurance chômage de 2021 entraîne des conséquences sur les conditions d’affiliation et le niveau d’indemnisation des saisonniers du secteur agricole et agroalimentaire, souligne le CGAAER (ministère de l’Agriculture) dans un rapport publié le 26 juillet. « Les conditions d’affiliation au régime d’assurance chômage, plus restrictives, privent potentiellement une partie limitée des saisonniers de son bénéfice, à conditions d’emploi inchangées. De plus, l’évolution des règles de calcul d’indemnisation réduit l’allocation journalière pour environ 100 000 saisonniers, travaillant entre 3 et 6 mois par an, mais allonge la durée de versement », souligne le rapport. Par ailleurs, la réforme a introduit un bonus-malus sur les cotisations des industries agroalimentaires à l’assurance chômage (modulation du taux de contribution). « Un millier d’entreprises de 11 salariés et plus voient leur cotisation augmenter, alors que 3000 sont concernées par un bonus », calcule le CGAAER. Ce dernier émet des recommandations : expérimentation du soutien financier dans la durée de groupements d’employeurs, négociations collectives de branches et inter-branches ou encore plan d’action territorial pluriannuel « compétences et recrutements ».

Erratum sur l’actionnariat de l’abattoir de Bazas

Contrairement à ce qui avait été écrit dans l’Agrafil daté du 27 juillet, « le groupe agroalimentaire Terres du Sud n’a aucun lien capitalistique avec l’abattoir de Bazas » mis en cause par L214, a fait savoir la coopérative à Agra Presse.